Ukraine: nouvelle tentative internationale pour faire respecter un cessez-le-feu

(AFP)

Le 24 février 2015

La Russie, l'Ukraine, la France et l'Allemagne ont tenté mardi à nouveau de faire pression pour que les violences s'arrêtent dans l'est de l'Ukraine, Berlin mettant en garde contre toute attaque séparatiste du port stratégique de Marioupol.

"Nous appelons à la mise en oeuvre stricte de toutes les dispositions des accords de Minsk, à commencer par un total cessez-le-feu et un retrait complet des armes lourdes", ont affirmé dans une déclaration commune les ministres des Affaires étrangères de ces quatre pays, à l'issue d'une réunion de trois heures organisée à Paris par le Français Laurent Fabius.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a mis en garde les rebelles prorusses qui seraient tentés d'attaquer le port de Marioupol, soulignant que cela remettrait en cause les accords de Minsk.

S'il y avait "une attaque contre Marioupol, ça changerait évidemment complètement la base (des accords) de Minsk. On serait devant une nouvelle situation", a dit à la presse le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier.

Malgré le nouveau cessez-le-feu instauré par les accords de Minsk, les rebelles sont entrés la semaine dernière dans la ville de Debaltseve, noeud ferroviaire stratégique que les Ukrainiens ont fini par abandonner. En Ukraine, beaucoup craignent que Marioupol, sur les bords de la mer d'Azov, ne soit la prochaine cible des séparatistes.

Selon un diplomate ukrainien haut placé, "les Russes ne voulaient pas de cette rencontre (de Paris). Mais pour nous il est important de maintenir la pression politique" de l'Occident sur Moscou, a-t-il ajouté à l'AFP sous couvert d'anonymat.

- Près de 6.000 morts en 10 mois -

Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir les séparatistes en leur fournissant armes et troupes. Moscou nie toute implication dans ce conflit, qui a fait presque 5.800 morts en dix mois.

Kiev et les rebelles ont signé le 12 février les accords de paix dits Minsk 2 à l'issue de négociations marathon sous la médiation du président français François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel, et avec la participation du chef de l'Etat russe Vladimir Poutine.

Au terme de ces accords, un nouveau cessez-le-feu a été instauré le 15 février, mais il n'a pas empêché des rebelles de lancer une puissante offensive sur Debaltseve.

Cette attaque a été condamnée par les pays occidentaux, Washington disant même réfléchir à de nouvelles sanctions "graves" contre la Russie.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine a regretté qu'il n'y ait pas eu à Paris d'"accord politique" entre les quatres ministres pour "condamner" l'entrée des rebelles à Debaltseve.

L'armée ukrainienne a fait état mardi d'un soldat tué et de sept autres blessés ces dernières 24 heures.

"Le pays a désespérément besoin d'un cessez-le-feu. Des milliers de personnes sont mortes, des millions ont été déplacés. Nous avons besoin d'apporter la paix dans cette partie de l'Ukraine", a commenté à Londres la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Les quatre ministres des Affaires étrangères réunis à Paris ont demandé le "renforcement" de la mission d'observation de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) et "l'extension de son mandat avec des personnels, de l'équipement, et des financements supplémentaires".

Cette mission, déjà déployée sur place, est chargée de vérifier l'application des accords de Minsk, notamment le respect du cessez-le-feu et le retrait des armes lourdes.

- Violations continues du cessez-le-feu -

Malgré un calme relatif sur l'ensemble de la ligne de front, les rebelles ont effectué à neuf reprises "des tirs de char, mortier et d'armes légères" sur les positions ukrainiennes à Chyrokine, à une quinzaine de kilomètres de Marioupol, a indiqué un porte-parole militaire Andriï Lyssenko.

Kiev a également fait état d'un affrontement la veille entre un groupe d'infiltrés séparatistes et des policiers ukrainiens dans la ville de Marioupol, qui a fait deux morts de chaque côté.

A la base rebelle Parous, tout près de Chyrokine, où des tirs de mortiers étaient audibles mardi selon des journalistes de l'AFP, le responsable rebelle local, Igor Mavrine, a confirmé que des "combats quotidiens" avaient lieu depuis le 13 février. Il a fait état de trois morts dans ses rang la veille.

La "Novorossia (nom donné par les rebelles à la zone qu'ils souhaitent occuper dans l'Est de l'Ukraine, ndlr) a besoin de Marioupol", a dit M. Mavrine.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi ne pas croire à un "scénario d'apocalypse" pour l'Ukraine. "Personne n'a besoin d'un conflit, a fortiori armé, à la périphérie de l'Europe", a-t-il déclaré.

Mais pour Mme Mogherini: "Poutine a tort quand il dit qu'il est peu probable d'avoir un conflit là-bas. Le conflit est déjà en cours et nous devons trouver les moyens pour l'arrêter".

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Le 24 février 2015

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