Procès Pistorius: ses anciens voisins mis sous pression par la défense

(AFP)

Le 5 mars 2014

Pièces maîtresses dans l'accusation d'Oscar Pistorius, qui répond du meurtre de sa petite amie depuis lundi à Pretoria, des voisins ont été soumis à une pression proche de l'intimidation par l'avocat de l'athlète sud-africain, durant les trois premiers jours du procès.

Un couple habitant à moins de 200 mètres du champion, lui informaticien, elle économiste, s'est retrouvé en première ligne, premiers à comparaître avec une autre voisine domiciliée dans la même résidence que Pistorius.

Tous ont entendu soit des cris soit des coups de feu la nuit de la Saint-Valentin 2013, durant laquelle Pistorius, six fois médaillé d'or aux Jeux paralympiques et auréolé d'une participation historique avec les valides aux Jeux Olympiques de Londres 2012, soutient avoir abattu par erreur son amie Reeva Steenkamp, croyant tirer sur un cambrioleur caché dans ses WC.

Si le parquet parvient à prouver qu'il l'a abattue sciemment, alors qu'elle était dans les toilettes fermées à clé, il risque une peine incompressible de 25 ans de réclusion.

Le troisième témoin, Charl Johnson, est venu raconter comment il a été brutalement tiré de son lit par des hurlements la nuit du drame. Mais il s'est auparavant plaint d'avoir reçu des appels malveillants l'accusant de "mentir".

Un incident directement provoqué par l'avocat du champion, Barry Roux, qui durant l'interrogatoire de son épouse, Michelle Burger, avait donné la veille à haute voix son numéro de téléphone alors que le procès est retransmis en direct et suscite un intérêt mondial.

- Message "intimidant" -

Johnson était confiné, sans accès extérieur, dans une pièce du tribunal où attendent les témoins quand un interlocuteur inconnu lui a laissé ce message: "Pourquoi vous mentez au tribunal. Nous savons qu'Oscar n'a pas tué Reeva, ce n'est pas cool, allez mec".

Il a ajouté "autre chose que je ne peux pas me rappeler mais d'intimidant", a-t-il raconté. Son téléphone n'a ensuite pas cessé de sonner, l'obligeant à l'éteindre. "C'est assez gênant. C'est par ce numéro que tous mes contacts personnels et de travail me joignent, et je trouve que ma vie privée a été compromise", a exposé d'une petite voix M. Johnson.

La juge sud-africaine Thokozile Masipa, sévère la veille avec les médias et qui avait interrompu l'audience après la diffusion à la télévision d'une photo du premier témoin, Mme Burger, a laissé passer l'incident sans réagir et l'avocat de Pistorius ne s'est pas excusé.

Il a repris ses questions à M. Johnson, sur un ton méprisant: quand et pourquoi a-t-il été sur son balcon? Sa femme a-t-elle été réveillée par les cris ou parce que lui-même avait sauté du lit? Combien de cris et combien de coups de feu a-t-il entendu?

"Peut-être que vous et votre épouse auriez mieux fait de comparaître ensemble dans le box des témoins", a ironisé M. Roux, accusant implicitant le couple de s'être concerté pour accabler son client. "Vous n'aidez pas la justice avec ça M. Johnson", a-t-il dit.

"Je peux honnêtement vous dire que nous n'avons pas discuté entre nous", lui a répondu le mari, Barry Roux rétorquant: "Cela me rend nerveux d'entendre les témoins parler d'honnêteté".

L'avocat s'est fait reprendre par le représentant du parquet, Gerrie Nel, qui a prévu de faire citer 107 témoins et qui, à un moment donné, lui a reproché sa tactique. "Madame le juge, ça ne s'appelle pas poser une question, mais créer une ambiance", a-t-il critiqué.

Présente le premier jour, la mère de la victime, June Steenkamp, 67 ans, n'assiste plus au procès prévu pour durer jusqu'au 20 mars, pas plus que son mari, absent depuis le début en raison d'un récent malaise cardiaque.

Dans une interview à la chaîne américaine NBC, elle s'est plainte que le petit ami et meurtrier de sa fille n'ait pas osé la regarder: "Il est juste entré dans la salle d'audience en regardant droit devant lui. Et il s'est assis et n'a jamais regardé dans ma direction".

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Le 5 mars 2014

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