Al Hoceima: Manifestations, arrestations, heurts et appels au dialogue

La tension persiste à Al Hoceima et dans sa région et trouve quelque écho dans d'autres villes du Royaume. Les appels à la médiation se multiplient. Round up et déclarations de Fouad Ahidar, Marocain du Rif et premier vice-président du parlement de Bruxelles, présent sur les lieux.

Al Hoceima: Manifestations, arrestations, heurts et appels au dialogue

Le 29 mai 2017 à 8h57

Modifié 11 avril 2021 à 2h41

La tension persiste à Al Hoceima et dans sa région et trouve quelque écho dans d'autres villes du Royaume. Les appels à la médiation se multiplient. Round up et déclarations de Fouad Ahidar, Marocain du Rif et premier vice-président du parlement de Bruxelles, présent sur les lieux.

Suite aux incidents de vendredi à Al Hoceima, des heurts ont opposé manifestants et forces de l’ordre samedi et dimanche soir. Les organisations de défense des droits de l’homme et des acteurs de la société civile demandent la libération des personnes arrêtées, des manifestations de soutien au Hirak se sont tenues dans une quinzaine de villes dimanche et la société civile et des élus appellent au dialogue.

Alors que des organisations des droits de l’Homme ont rendu publique samedi soir une liste de 22 personnes arrêtées dont deux cousins de Mohcine Fikri, de Mohamed Jelloul et de Mohamed Mejjaoui, des rassemblements étaient tenus dans une quinzaine de villes marocaines et étrangères dimanche soir dont Casablanca, Tanger, Rabat, Madrid et Barcelone.

Le procureur général du Roi à Al Hoceima a confirmé le nombre de 22 prévenus dont une partie transférés au siège de la BNPJ à Casablanca. Des sources du hirak ont publié une liste de 37 noms. Le chiffre de 288 arrestations qui a circulé dans la journée de dimanche s’est avéré faux.

L'USFP, le PI et le PJD, à travers leurs sections locales, annoncent un communiqué commun pour la journée du lundi 29 mai.

Manifestations en nombre

Le face-à-face entre les militants du Hirak et les autorités publiques s’est subitement dégradé vendredi à la mi-journée lorsque Nasser Zefzafi a interrompu le prêche de l’imam dans la mosquée Mohammed VI de la ville jugeant le discours de l’imam stigmatisant envers les militants du mouvement rifain. 

Au même moment ailleurs à Al Hoceima et dans la province, des fidèles avaient eux aussi décidé de quitter les mosquées où ils se trouvaient en signe de protestation contre le contenu du prêche, selon des sources de presse régionales.

Lire aussi :  Reconstitution. Ce que l'imam a réellement dit à Al Hoceima (document)

L’intervention de Zefzafi dans la mosquée a provoqué une course-poursuite avec la police jusqu’à ce que celui-ci trouve refuge sur le toit d’un petit immeuble au pied duquel se trouvait une foule nombreuse et des forces de l’ordre.

Ce face-à-face en bas de cet immeuble, dans la rue, sera l’occasion des premiers incidents musclés entre manifestants et forces de l’ordre. Quelques heures plus tard, le procureur du Roi émettra les premiers ordres d’arrestations.

Dans la soirée de samedi puis à nouveau dimanche soir, Al Hoceima, mais également Beni Boufrach, Imzouren et Targuist ont connu des manifestations et des rassemblements. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés.

La petite ville universitaire et balnéaire de Martil près de Tétouan a connu une manifestation de solidarité avec le Hirak samedi dans la soirée. Des dizaines à des centaines de personnes se sont rassemblées à Casablanca, à Rabat et Tanger. Dans cette dernière ville, le rassemblement qui s’est transformé en marche vers 23 heures a été violemment dispersé par la police. Les slogans des manifestants condamnaient les arrestations et exprimaient leur solidarité avec le Hirak.

La société civile et Fouad Ahidar appellent au dialogue

C’est dans ce contexte que suite à la montée des tensions entre le Hirak et les autorités publiques depuis le communiqué et les déclarations gouvernementales du dimanche 15 mai et la grande manifestation du jeudi 19, plusieurs organisations de la société civile ont appelé cette fin de semaine au dialogue et à la satisfaction des revendications économiques et sociales du mouvement rifain ainsi qu'à la libération des personnes arrêtées.

Quelques heures après la publication de ce communiqué vendredi matin, intervenaient les premières arrestations de militants du Hirak sur Al Hoceima.

Médias 24 a pu s’entretenir avec le premier vice-président du parlement de Bruxelles Fouad Ahidar alors qu’il avait rencontré le ministre de l’intérieur Abdelouafi Laftit et Nasser Zefzafi sur place.

Fouad Ahidar a été l’une des toutes dernières personnes à rencontrer et à discuter avec Zefzafi avant que celui-ci, apprenant qu’il était recherché par la police, ne prenne la fuite. Cela s’est passé vendredi dernier après la prière du Dohr au café Galaxy d’Al Hoceima.

Interrogé sur ses impressions et ses conclusions au terme de son échange avec Nasser Zefzafi, M. Ahidar appelle au dialogue entre les deux parties.

“Zefzafi est arrivé au café très calme, raconte Fouad Ahidar; nous nous sommes assis à l’étage et nous avons commencé à discuter. Il a commencé par me faire une remarque sur mes commentaires tenus sur Maghreb TV concernant ses propos sur la colonisation espagnole. Il m’a  dit qu’il avait été mal compris“.  Certains médias ont rapporté que Zefzafi a comparé la présence coloniale espagnole à la présence sécuritaire dans la région et indiqué que “les Espagnols étaient plus respectueux“.

Dans sa déclaration à Médias 24, Fouad Ahidar souligne que Zefzafi a insisté sur le fait que “les gens n’allaient pas écouter les propositions du gouvernement car ces mêmes gens l’ont désigné comme responsable du Hirak“. “Il mobilise des milliers de gens, poursuit Ahidar; le Hirak a prouvé sa capacité à organiser des manifestations sans casser le moindre verre. Il y a besoin de plus de concertation“, insiste le premier vice-président du parlement de Bruxelles.

Si aujourd’hui, on veut trouver des solutions concrètes par rapport à ce problème-là, il faudra tôt ou tard s’asseoir avec ces gens et discuter avec eux, avec en tous les cas ceux d’entre eux qui les représentent“, assène Ahidar.

“Aujourd’hui apparemment, il (Zefzafi) est en fuite. Je ne sais pas ce dimanche s’il a été arrêté ou pas. Ce que je sais en revanche, c’est que le Hirak c’est plusieurs personnes. Il serait intéressant de s’asseoir avec ces gens-là. Ce n’est pas la peine de continuer à les ignorer car cela ne contribuera qu’à faire faire enfler le problème“.

Vendredi après sa fuite, Zefzafi a diffusé une vidéo dans laquelle il appelle à manifester pacifiquement.

 

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