La Turquie enterre ses morts et sévit contre des centaines de factieux présumés

Le 18 juillet 2016 à 10h30

Modifié 18 juillet 2016 à 10h30

La Turquie a commencé dimanche 17 juillet à enterrer ses "martyrs" du putsch raté, tout en intensifiant sa lutte contre le "virus" factieux, attirant sur le pays une volée de mises en garde internationales.

Quelque 6.000 militaires sont déjà en garde à vue, alors que près de 3.000 mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de juges et de procureurs, après le putsch avorté qui a fait au moins 290 morts, selon un nouveau bilan officiel communiqué en soirée (dont plus de 100 putschistes).

Le président Recep Tayyip Erdogan a évoqué dimanche soir un possible rétablissement de la peine capitale en Turquie, officiellement abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'adhésion d'Ankara à l'Union européenne, devant une foule de sympathisants qui scandait: "Nous voulons la peine de mort".

"Nous entendons cette demande qui est la vôtre", a répondu le chef de l'Etat. "Notre gouvernement va en discuter avec l'opposition et une décision sera sans aucun doute prise", a-t-il ajouté à Istanbul.

La purge dans les rangs de l'armée s'est heurtée dans la soirée à des résistances sur la base aérienne de Konya (centre), une des principales du pays.

Un responsable turc a évoqué des "affrontements entre les forces de sécurité et des putschistes résistant à leur arrestation". L'agence Anadolu a ensuite rapporté que l'opération était terminée, et que six militaires avaient été placés en garde à vue.

Plus tôt, la journée a été rythmée par les funérailles des victimes loyalistes, au cours desquelles le président Erdogan a cédé à l'émotion.

Il a versé des larmes lors des obsèques d'un compagnon de route tué avec son fils de 16 ans par des putschistes.

Mettant à exécution leurs menaces de faire payer "le prix fort" aux rebelles, les autorités ont procédé dans la journée à des arrestations en chaîne, touchant même la garde rapprochée du chef de l'Etat avec le placement en garde à vue de son aide de camp.

 Eliminer le "virus"

"Nous allons continuer d'éliminer le virus de toutes les institutions étatiques", a lancé M. Erdogan lors de la prière aux morts dans la mosquée Fatih. "Hélas ce virus, comme un cancer, s'est propagé à tout l'Etat", a-t-il déploré.

"Le grand ménage continue", a déclaré le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, chiffrant à "environ 6.000" les gardes à vue de l'après-coup d'Etat.

Selon l'agence Anadolu, 70 généraux et amiraux figurent sur cette liste, qui compte parmi ses personnalités les plus emblématiques Erdal Ozturk, commandant de la troisième armée, et Adem Huduti, commandant de la deuxième armée.

Des officiers ont aussi été arrêtés sur la base d'Incirlik (sud), utilisée par la coalition internationale pour ses raids contre les jihadistes en Syrie, selon le quotidien Hürriyet, et qui a rouvert dimanche.

Le coup de filet vise aussi la justice: selon l'agence Anadolu, des mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de 2.745 juges et procureurs.

Des milliers de Turcs avaient célébré samedi soir l'échec du coup d'état, notamment à Istanbul, Ankara et Izmir, sous des forêts de drapeaux rouges turcs.

Les personnes arrêtées sont soupçonnées de liens avec le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen. Accusé par le président Erdogan d'avoir fomenté cette tentative de putsch, l'imam a fermement démenti.

M. Erdogan a demandé l'extradition de sa bête noire à Washington. Le ministre du Travail, Suleyman Soylu, est allé plus loin.

"Derrière ce coup, il y a les Etats-Unis. Quelques magazines publiés là-bas mènent des actions depuis quelques mois. Les Etats-Unis ont l'obligation de nous livrer Fethullah Gülen", a-t-il dit.

(Avec AFP)

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