Transparency: Un Marocain sur 2 a versé un pot-de-vin en 2015
L'ONG Transparency Maroc vient de dévoiler son indice annuel de la perception de la corruption, lors d'une conférence tenue ce mardi 3 mai à Rabat. 1.200 personnes ont été sondées, la moitié ont versé au moins un pot-de-vin en 2015.
Transparency: Un Marocain sur 2 a versé un pot-de-vin en 2015
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Amine Belghazi
Le 3 mai 2016 à 17h43
Modifié 3 mai 2016 à 17h43L'ONG Transparency Maroc vient de dévoiler son indice annuel de la perception de la corruption, lors d'une conférence tenue ce mardi 3 mai à Rabat. 1.200 personnes ont été sondées, la moitié ont versé au moins un pot-de-vin en 2015.
Ce n'est un secret pour personne, le Maroc est un pays gangrené par la corruption. Ce constat est confirmé par le dernier rapport de Transparency Maroc sur l'état de la perception de la corruption dans le Royaume.
Les enquêtes réalisées par l'ONG montrent que 48% des personnes sondées ont versé un ou plusieurs pots-de-vin durant l'année 2015.
La Justice reste le secteur le plus touché par le phénomène. 49% des personnes sondées ont affirmé avoir été contraintes de verser un bakchich. La police et la gendarmerie arrivent en second lieu avec 39%, suivis de près par les hôpitaux publics, où 38% des personnes sondées ont dû verser un pot-de-vin.
Pourtant, une large majorité des personnes contraintes à verser des pots-de-vin n'ont pas déclaré les cas d'abus constatés. Ainsi, 89% des citoyens impliqués dans des actes de corruption sont réticents par rapport à la dénonciation et seuls 10% en ont parlé à un officiel.
Les raisons de cette réticence sont pour le moins inquiétantes. Elles traduisent un manque de confiance des citoyens dans le rôle de contrôle des instances étatiques. En effet, près d'un personne sur quatre pense que "rien ne sera fait", même si dénonciation il y a et 20% des enquêtés pensent qu'il ne peut y avoir que très peu de conséquences.
9% des personnes répertoriées ont indiqué ne pas savoir comment dénoncer les cas d'abus. Au niveau de la législation, la loi offre très peu de garanties quant à la protection des témoins d'actes de corruption.
Par ailleurs, il ressort, selon les chiffres dévoilés par Transparency Maroc, que la corruption arrive en cinquième position des préoccupations des Marocains, après le chômage, la santé, la pauvreté et l'éducation. 42% des citoyens sondés considèrent que la situation de la corruption reste stable.
En ce qui concerne le volet politique, l'échantillon sondé garde un espoir relatif envers l'Exécutif. En effet, 44% pensent que la lutte contre la corruption serait plus efficace si elle était menée par le parti au pouvoir, tandis que 31% pensent que ni les partis de l'opposition ni le parti au pouvoir ne peuvent y changer quoi que ce soit.
Concrètement, près de deux Marocains sur trois estiment que la politique de lutte contre la corruption est mauvaise. En revanche, la moitié est convaincue que ce sont les citoyens qui peuvent eux-même changer les choses, en refusant de verser les pots-de-vin (29%) ou en dénonçant les cas de corruptions constatés (16%). En revanche, plus d'un citoyen sur 5 pense que rien ne pourra changer.
Ce défaitisme par rapport au phénomène s'explique par "les échecs répétés de la politique gouvernementale en matière de lutte contre la corruption. Les volontés, limitées au discours, ne se sont pas concrétisés au niveau de la législation ou traduits au niveau des actes et des faits, ce qui a sans doute entraîné ce sentiment de fatalisme chez les Marocains", estime le bureau exécutif de Transparency Maroc.
Si vous voulez que l'information se rapproche de vous
Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.