Un 1er mai sous le signe du morcellement syndical
Scissions, divisions idéologiques, chambre à part. Trois par trois, les coalitions syndicales célèbreront le premier mai dans un climat de division.
Un 1er mai sous le signe du morcellement syndical
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Reda Zaireg
Le 28 avril 2015 à 11h44
Modifié 28 avril 2015 à 11h44Scissions, divisions idéologiques, chambre à part. Trois par trois, les coalitions syndicales célèbreront le premier mai dans un climat de division.
29 octobre 2014. Grève générale. Initiée suite à l'appel de l'Union marocaine du travail (UMT), de la Fédération démocratique du travail (FDT) et de la Confédération démocratique du travail (CDT), elle a vu la participation des syndicats dits partisans: l'Union générale du travail au Maroc (UGTM) proche de l'Istiqlal; la branche Fatihi de la FDT, affiliée à l'USFP et, enfin, l'Organisation démocratique du travail (ODT), liée au PAM.
Les trois syndicats organisateurs, motivés par le souhait de faire du chiffre, invitent les syndicats partisans et finissent par le regretter: la grève, récupérée par les partis politiques de l'opposition, échappera à l'intention de ses organisateurs, et se verra entourée et légitimée par un discours clairement anti-gouvernement. Un discours d'opposition. La presse s'en fera écho.
Depuis, la ligne de rupture entre syndicats est tracée. Aux premières, centrales dotées de plus ou moins d'indépendance et d'autonomie politique, le mérite de participer, de manière effective et efficace, au dialogue social; de négocier, en tant qu'interlocuteurs crédibles, avec le gouvernement ou le patronat.
Les seconds, eux, participent tour à tour aux marches initiées par leurs partis; organisent quelques grèves et manifestations éphémères; coordonnent des actions dans leur entre-soi. A chacun son lopin de syndicalisme.
CDT, FDT, UMT VS ODT, FDT branche Fatihi, UGTM.
A trois contre trois, le face-à-face syndical peut sembler fair-play. Car c'est bien de face-à-face qu'il s'agit: le premier mai, fête du travail et de l'unité syndicale, verra l’organisation de deux marches distinctes, la première réunissant UMT, FDT et CDT, la seconde les trois autres syndicats.
Alliance choisie ou imposée par la force des choses? Ce leader de la FDT nous explique que les centrales affiliées à des partis "n'ont pas beaucoup de choix, en matière d'alliances. Vu leur proximité avec les partis d'opposition, elles ont été rejetées par les autres syndicats comme l'UMT ou la CDT, qui ne voulaient pas se retrouver dans une coalition qui sert les intérêts de l'Istiqlal, de l'USFP ou du PAM. Leur positionnement pose donc problème. Du coté de l'UGTM, on revendique plutôt "un choix, vu les points en commun partagés par l'UGTM, l'ODT et la FDT (de Fatihi NDLR)." Pourtant, les secrétaires généraux des centrales, toutes obédiences confondues, se plaignent du morcellement du champ syndical; de la fragmentation des revendications; de la nécessité de s'unir pour aboutir à des résultats.
Concrètement, rien n'a été fait pour y remédier. Les mauvais résultats obtenus dans le dialogue social en témoignent: sans unité, les centrales pourront mordre avec leurs trente-deux dents; ils n'obtiendront satisfaction que sur certaines de leurs revendications.
Bref, le premier mai se fête seul ou en groupe de trois. Et sous le signe de la division.
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