Maroc: plus d’élèves par classe, plus d’enseignement privé
Les disparités régionales en matière d’éducation sont très fortes et parfois même se creusent, selon un rapport officiel.
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Ariane Salem
Le 1 avril 2015 à 12h34
Modifié 1 avril 2015 à 12h34Les disparités régionales en matière d’éducation sont très fortes et parfois même se creusent, selon un rapport officiel.
Du primaire au supérieur, un élève venu d’une région rurale ou enclavée n’aura pas les mêmes opportunités en termes de taux d’encadrement ou d’offre d’enseignement privé qu’un élève d’une grande ville, selon un rapport sur les inégalités régionales publié par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère de l’Economie et des Finances.
Toutefois, des grandes tendances s’observent à l’échelle nationale, comme les classes en sureffectif et la privatisation de l’enseignement.
Les régions les moins avancées prennent du retard
En matière d’éducation, depuis une dizaine d’années, le Maroc n’a pas connu une croissance linéaire et homogène de ses indicateurs de développement.
Les régions qui étaient les plus défavorisées il y a 10 ans sont souvent celles qui ont le moins progressé, voire régressé depuis, accentuant les disparités régionales.
Prenons l’exemple du nombre d’élèves par enseignant dans l’enseignement primaire public. L’écart entre la région la plus favorisée et la moins favorisée est de 10 élèves. 22 pour Guelmim-Es Semara, 32 pour Oued Ed-Dahab-Lagouira. La région de Guelmim a vu ce ratio décroitre de 1,6% par an, alors qu’une région comme le Gharb a vu progresser ce ratio au rythme de 0,3% par an, atteignant en 2013, 31 élèves par enseignant.
Au niveau de la formation professionnelle, les étudiants marocains ne sont pas non plus logés à la même enseigne. Un étudiant du Grand Casablanca a plus de chance d’être recruté en stage au cours de sa formation qu’un étudiant de Laâyoune ou Oued Ed-Dahab-Lagouira.
Sur 225.000 stagiaires de l’enseignement public, le Grand Casablanca en compte plus de 45.000, alors que les régions de Laâyoune et Oued Ed-Dahab comptabilisent à elles deux moins de 5.000. Cette distribution géographique correspond en réalité à la concentration des établissements de formation dans le Grand Casablanca et dans la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer.
Plus d’élèves par classe et plus d’enseignement privé
Des grandes tendances traversent l’enseignement marocain, et sont communes à toutes les régions.
Entre 1998 et 2013, le nombre d’élèves par classe et par enseignant n’a cessé de progresser. Cette hausse reflète à la fois un plus fort taux de scolarisation, mais également la difficulté des écoles publiques primaires et secondaires à réguler des effectifs de classe toujours plus importants.
Au collège, le nombre d’élèves par enseignants est passé de 18 à 27 entre 1998 et 2013. On constate une variation importante entre la région de Oued Ed Dahab-Lagouira qui compte 21 élèves par enseignant et celle de Tanger Tétouan avec plus de 29 élèves par enseignant.
Même tendance pour l’enseignement supérieur public où les effectifs par enseignant ont grimpé entre 1998 et 2013 passant de 24 à 38. De larges variations s’observent sur le plan régional. L’université Ibn Zohr d’Agadir connaît le taux d’encadrement le plus haut avec 76 élèves par enseignant alors que les universités Mohammed VI à Rabat et l’Université Chouaïb Eddoukali d’El Jadida enregistrent le meilleur ratio d’encadrement avec 21 élèves par enseignant, soit un écart de 17 points par rapport à la moyenne nationale.
L’enseignement s’est privatisé à grande vitesse durant la période intercensitaire. La part de l’enseignement privé dans le secondaire est passé de 1% en 1998 à 7,8% en 2013, soit une augmentation de 6,8 points. Cette tendance touche toutes les régions, même si, ici encore, le rythme de progression est contrasté. Dans la région du Grand Casablanca la part de l’effectif scolarisé dans le privé est proche de 16% tandis qu’à Taza-Al Hoceima-Taounate, il est de 2%.
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