Une première. Oujda, la ville qui interdit les oliviers

EXCLUSIF. La ville a ordonné à ses habitants d’arracher les oliviers plantés dans le périmètre urbain d’ici la fin de l’année. Omar Hjira, le maire, se justifie en évoquant le pollen allergène dégagé par cet arbre. Les habitants doivent déraciner les arbres existants et les remplacer.  

Une première. Oujda, la ville qui interdit les oliviers

Le 17 septembre 2014 à 19h57

Modifié 17 septembre 2014 à 19h57

EXCLUSIF. La ville a ordonné à ses habitants d’arracher les oliviers plantés dans le périmètre urbain d’ici la fin de l’année. Omar Hjira, le maire, se justifie en évoquant le pollen allergène dégagé par cet arbre. Les habitants doivent déraciner les arbres existants et les remplacer.  

Le conseil municipal d’Oujda a voté en 2012 la décision de déraciner les milliers d’oliviers qui ont été plantés par ses habitants dans le périmètre urbain de la ville. Elle faisait suite à une étude du bureau municipal d’hygiène (BMH) qui a conclu que cette proximité urbaine était nocive pour la santé des citoyens se plaignant des effets allergènes de l’olivier.

La décision ayant été suivie de peu d’effets, le maire de la ville a décidé de passer à l’étape supérieure en imposant le remplacement les oliviers par des arbres urbains d’alignement (palmiers, tilleuls…).

Interrogé par Médias 24, le maire d’Oujda Omar Hjira nous apprend que dans certains quartiers de sa ville, les oliviers représentent 90% du nombre des arbres plantés ces dernières années en citant l’exemple d’un quartier dénommé à juste titre « Hay zitoune ».

Le maire d’Oujda qui est aussi pharmacien assure que le pollen de l’olivier (Olea europaea) est l’une des causes les plus importantes d’allergie respiratoire saisonnière.

Les principales manifestations cliniques sont dominées par l’apparition de rhinites sévères, de toux, de démangeaisons et peut même s’accompagner de crise d’asthme et de grandes fatigues. Omar Hjira souligne que la ville d’Oujda particulièrement chaude augmente les concentrations de ces pollens qui incommodent d’année en année de plus en plus ses habitants.

Un remède de cheval pour solutionner le problème

Pour remédier concrètement à ce problème d’ordre sanitaire, en considération de l’intérêt général et de la santé des personnes allergiques, les habitants devront s’activer avant le 31 décembre 2014 pour extraire leurs oliviers présents sur les trottoirs, bordures de maisons et jardins publics de la ville.

Les nombreux habitants ayant planté des oliviers intra-muros sont donc  invités à les déraciner et à les transplanter en dehors du périmètre urbain ou à les revendre à d’éventuels acheteurs.

L’olivier, qui est un arbre immortel, peut atteindre quand il est de grande taille la somme de 10.000 DH à la revente.

Les personnes concernées devront aussi débourser la somme de 600 DH pour acheter un nouvel arbre remplaçant leur olivier. Omar Hjira déclare en effet que sa municipalité n’a pas les moyens de consacrer « un budget colossal » pour acquérir des arbres s’intégrant mieux dans le paysage urbain

Il affirme aussi que contre toute attente, sa décision a été votée à l’unanimité aussi bien par sa majorité que par l’ensemble de l’opposition municipale. Il poursuit qu’il n’a rencontré aucune réticence de la part de ses administrés, même s’il avoue qu’une infime minorité a protesté en arguant la nature religieuse de cet arbre.

Après ce délai imparti par les autorités, c’est les services des espaces verts de la municipalité qui s’acquittera de la tâche de déracinement. Les propriétaires d’oliviers devront cependant  prendre en charge les frais entrainées par le déracinement de leurs arbres.

Avant la prise de cet arrêté municipal, il n’existait pas de loi interdisant la plantation par les particuliers d’oliviers et certains en ont profité en exploitant cet arbre qui donne de l’ombre, qui permet de gagner un peu d’argent grâce à la vente saisonnière des olives et qui est de plus loué par le Coran comme étant l’arbre de la « baraka ».

Omar Hjira affirme en outre que l’olivier n’est pas un arbre d’alignement et qu’il ne convient pas au mobilier urbain au regard de son côté salissant, voire dangereux. Les chutes d’olives sur la chaussée constituent en effet une pollution visuelle et peuvent aussi provoquer des glissades aux passants.

Au regard des milliers d’oliviers à déplacer, il assure que ce processus doit susciter la participation de tous les administrés concernés mais devrait prendre, au bas mot, cinq ans voire bien plus.


 

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