L’Observatoire du tourisme marocain attend toujours un nouveau président
Attendue depuis fin juin, la nomination du nouveau président de l’Observatoire du tourisme n’a toujours pas eu lieu. Un poste bénévole qui exige beaucoup d’efforts, souvent entravés par un manque de financement et quelques incohérences dans les statuts de l’organisme.
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Bilal Mousjid
Le 14 juillet 2014 à 16h38
Modifié 14 juillet 2014 à 16h38Attendue depuis fin juin, la nomination du nouveau président de l’Observatoire du tourisme n’a toujours pas eu lieu. Un poste bénévole qui exige beaucoup d’efforts, souvent entravés par un manque de financement et quelques incohérences dans les statuts de l’organisme.
Au terme de deux mandats, le président de l’Observatoire Kamal Bensouda est censé avoir quitté son poste depuis fin juin et son successeur devait être désigné par la Confédération nationale du tourisme (CNT) - et validé par le ministre du Tourisme - début juillet. Sauf qu’à l’heure actuelle, aucun nom n’a été dévoilé. La raison du retard : « Aucun candidat ne s’est encore présenté », nous apprend une source proche du dossier.
Il faut dire que les exigences du poste dissuaderaient le plus déterminé des candidats. Outre une maîtrise parfaite du monde des statistiques, le candidat doit être un homme de consensus, disponible et mobilisé, qui accepterait de travailler bénévolement. Sacrifice auquel personne n’est encore prêt à consentir. Une hésitation à laquelle la CNT tentera de mettre fin à l’occasion de son conseil d’administration qui aura lieu mercredi.
La réunion devra également se pencher sur certains statuts jugés inadéquats, nous confie une source proche du dossier. Par exemple, depuis sa création en 2005, l’Observatoire du tourisme est curieusement domicilié au siège du ministère du Tourisme, bien que ses statuts prévoient son siège à la CNT. Une incohérence pour le moins embarrassante dans la mesure où s’agit d’un organisme supposé être neutre et indépendant.
Neuf ans déjà
Conçu dans le cadre de la Vision 2010, l’Observatoire du tourisme a vu le jour, à l’issue de moult négociations entre les opérateurs et le ministère, en 2005. Objectif : analyser l’activité touristique et évaluer sa compétitivité en mettant en place des publications régulières de données crédibles. Fouad Chraibi, le premier à avoir a présidé aux destinées de l’organisme, tire de son mandat - de 2005 à 2008 – un bilan plutôt positif. «On avait essayé de lancer quelque chose de nouveau et nous sommes parvenus à réaliser plusieurs études et analyses, malgré le manque de moyens », s’enorgueillit-il.
Constitué majoritairement d’opérateurs privés, l’Observatoire fonctionne théoriquement grâce aux cotisations de ses membres, qui oscillent autour de 5.000 DH par an, ainsi qu’aux subventions du ministère du Tourisme. Sauf que, les cotisations n’étant pas obligatoires, c’est le ministère qui reste, depuis sa création, sa principale, pour ne pas dire sa seule source de financement. Ce qui n’est pas sans effet sur la raison même de son fondement. « Non seulement le ministère l’abrite, mais il le finance aussi. Cela ne peut que nuire à sa neutralité, bien entendu. Aujourd’hui, tous les chiffres sont validés par le département du Tourisme », tonne un opérateur.
Une crainte largement partagée. L’agent de voyage et militant associatif Fouzi Zemrani déclarait sur son blog : « Sa crédibilité ainsi que sa neutralité sont souvent remis en question par les professionnels notamment lors de la publication des chiffres concernant les nuitées dans les établissements touristiques. Ce genre de suspicion ne devrait normalement pas avoir lieu, dans la mesure où c’est un établissement public/privé, présidé de surchoix par le secteur privé. »
Conclusion à laquelle s’oppose fermement Fouad Chraibi, qui estime que l’objectivité de l’Observatoire du tourisme n’est pas tributaire de son siège. « C’est son équipe et son président qui garantissent sa neutralité », riposte l’ancien président.