Le fiasco du Festival international du cheval de Meknès
Abandonné pendant cinq ans, le Festival international du cheval de Meknès refait surface pour une quatrième édition. Un retour complètement raté à tous points de vue. Reportage.
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Bilal Mousjid
Le 1 juin 2014 à 17h17
Modifié 1 juin 2014 à 17h17Abandonné pendant cinq ans, le Festival international du cheval de Meknès refait surface pour une quatrième édition. Un retour complètement raté à tous points de vue. Reportage.
Ce qui était censé être un événement agro-touristique s’est transformé en une cacophonie où l’amateurisme le dispute au manque d’organisation.
Le programme, qui devait s’étaler sur trois jours, a été divisé par deux, puis par trois, sans que les organisateurs ne jugent utile d’en informer les journalistes. Exit alors la parade des calèches et l'inauguration du souk équestre, la procession des confréries et l’accueil des ambassadeurs.
La conférence de presse, prévue pour samedi 30 mai, a été décalée, puis annulée. Pourquoi en faire tout un cinéma! Il n’y avait, en tout et pour tout, que deux journalistes.
Que reste-t-il alors du programme? Rien, ou pas grand-chose. On improvise, mais les spectacles, d’un amateurisme déconcertant, n’attirent que les regards curieux de quelques badauds, qui suivent, sous un soleil plomb, les cavaliers, avant d’abandonner, essoufflés, la marche.
Le maire et les officiels, après une brève apparition, décident de bouder le festival. On a d’autres occupations un vendredi soir.
Les retards s’enchaînent, les fiascos aussi. Un cavalier évite le pire après une chute de cheval en plein spectacle, un exercice supposé être routinier pour un cavalier. Un peu plus tard, une femme, contemplant l’improvisation, reçoit un bon coup de sabot d’un cheval hystérique – puis trois ou quatre points suture. C’était le clou de la fête!
En guise d’excuse, on évoque un manque de fonds. L’argent a bon dos. Rien que le spectacle de lumière a coûté 300.000 DH. Les organisateurs voulaient sensibiliser le public à la place du cheval dans la culture de la ville impériale, une intention louable, mais le spectacle n’avait pas l’air de séduire des enfants en bas âge.
La Région et le Conseil régional du tourisme de Meknès-Tafilalet, dont le nouveau président, Tayebi Alaoui My Rachid, vient d’être élu, ont mis aussi la main à la pâte. Si le manque de financement n’est pas à écarter, l’échec est dû en grande partie au manque d’organisation.
Pourtant, Karima Bouchaara, celle qui tient les rênes du festival, n’est pas tombée de la dernière pluie.
La première édition qu’elle a organisée remonte à 2004. S’ensuivront deux autres éditions sous le patronage royal, avant que le festival ne soit abandonné durant cinq ans. La reprise, sans le patronage royal cette fois-ci, risque d’entacher à jamais la crédibilité de l’événement.
Mais Karima Bouchaara y croit dur comme fer : le festival doit se poursuivre. "La prochaine fois, on s’y mettra bien à l’avance pour que tout se passe bien", dit-elle. Quand on touche le fond(s), on ne peut que remonter…