Plus question de se voiler la face devant ce fléau de santé publique. L’OMS annonce en effet, sans ménagements, que le monde devra affronter une vaste recrudescence de cancers à l’horizon 2035. Un avertissement terrifiant qui incite à revoir nos habitudes alimentaires, nos modes de vie et préconise la réduction de tous les facteurs environnementaux et comportementaux à risque.

24 millions de cas en 2035

Selon les données de l’OMS, le monde enregistre près de 14 millions de cas de cancers déclarés chaque année. Un chiffre terrible en progression constante selon les projections de l’organisme de santé. Les experts estiment en effet qu’en 2025, ils comptabiliseront 19 millions de cas, et près de 24 millions de personnes souffrant de cette redoutable pathologie en 2035. Cependant, l’OMS assure que près de la moitié de ces cas pourraient être évités en recourant à une prévention adaptée et efficace. S’il est vrai que nos sociétés contemporaines font le lit des maladies dites modernes, certains modes de vie et comportements peuvent en effet enrayer cette machine infernale. Aussi l’OMS place particulièrement l’accent sur la prévention en sensibilisant contre des facteurs à risque connus mais qui semblent pourtant négligés, selon les scientifiques.

Les spécialistes fournissent ainsi dans le rapport 2014 de l’OMS, une liste des principaux facteurs à risque sur lesquels il est possible d’agir. Sans surprises, le tabagisme occupe le haut du panier. Ils dénoncent par la suite la consommation d’alcool, l’obésité et l’inactivité, l’exposition aux radiations (naturelles et artificielles), la pollution atmosphérique et facteurs environnementaux, mais également la procréation tardive, le fait d’avoir peu d’enfants et le rejet de l’allaitement. Le Fonds mondial de la Recherche contre le cancer s’étonne encore de la « naïveté », voire de l’inconscience des gens, quant à la relation existante entre les habitudes alimentaires, et plus généralement les modes et rythmes de vie et l’apparition de cancer, selon une déclaration citée par la BBC. Le docteur Stewart, contributeur au rapport de 2014, renchérit en rappelant que des gestes tels que les bains de soleil abusifs contribuent à l’émergence de la pathologie. Des actions a priori anodines, qui se révèlent pourtant d’une grande nocivité.    

Au Maroc, le tabac menace

Selon Chris Wild, directeur de l’agence internationale de recherches contre le cancer, auprès de l’OMS, présente dans les colonnes du site de la BBC, ce fléau comme « un fardeau mondial ». « Il sera en nette hausse en raison du vieillissement de la population et de la croissance démographique. Ces maladies génèreront également des coûts très élevés qu’il sera compliqué de résorber même pour les pays développés », ajoute le spécialiste.

Au Maroc, la Fondation Lalla Salma se charge de la lourde tâche de lutter contre le cancer. Selon l’organisme marocain, le cancer du poumon causé par la consommation abusive de tabac fait des ravages. Si les statistiques quant aux décès liés à ce type de cancer font défaut au royaume, la fondation souligne toutefois que le nombre de fumeurs augmente et concerne près de 32% des hommes pour 3,3 % des femmes. Rappelons que le cancer du poumon causé par le tabac tue près de 6 millions de personnes dans le monde chaque année et touche un fumeur sur deux, selon l’OMS.