Mohamed Rabie Khlie, le DG de l’ONCF, était l’invité jeudi 30 janvier au soir des adhérents de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc, à Casablanca. L’occasion de faire un tour d’horizon de l’actualité de l’ONCF, ses projets en cours et à venir pour les prochaines années.

Les billets de train vendus sur Internet

Courant 2014, les clients de l’ONCF pourront acheter leurs billets sur internet. C’est une avancée de taille, réclamée par de nombreux utilisateurs, et qui fait suite à l’installation des automates dans les gares. C’est aussi un moyen supplémentaire pour réduire l’attente aux guichets physiques.

Chiffre d’affaires 2013 : 5 MMDH

Le CA 2013 consolidé du groupe ONCF devrait s’établir à 5 MMDH, dont 3,6 MMDH pour l’activité voyageurs.

7 à 8 MMDH en plus pour prolonger le contrat programme 2010-2015

Le contrat programme 2010-2015 va être complété par un avenant d’une année et une rallonge de 7 à 8 MMDH pour intégrer le doublement complet de l’axe Settat-Marrakech. Les précédents contrats programmes ont permis des investissements importants : 17 MMDH sur 2005-2010 et 34 MMDH sur 2010-2015, dont 20 MMDH pour la LGV et 13 MMDH pour al mise à niveau du réseau.

La LGV réalisée à 57%

La ligne à grande vitesse Tanger-Kenitra est réalisée à plus de sa moitié, mais il s’agit d’un chantier complexe avec des défis techniques à relever : terrain compressibles, zones sismiques et vents traversiers.

Le foncier aux abords des gares, source de financement

La réorganisation des activités fret et maintenance permet de libérer des emprises foncières conséquentes aux abords des gares. Ces terrains, autrefois en périphérie, sont aujourd’hui en zones très urbanisées et atteignent des niveau de prix élevés. Ils vont être valorisés et reconvertis en immobilier commercial, de bureau ou résidentiel. A Casa Voyageurs, ce sont 40 ha qui sont récupérés avec le transfert des activités fret à Ain Sebaa. A Marrakech, 40 hectares en pleine ville vont être libérés aux abords de la gare voyageurs.

Le manque à gagner dû au pipeline phosphatier Khourigba-Jorf Lafsar

Le transport des phosphates représente 40 à 45% du CA de la branche fret de l’ONCF qui transporte 27 millions de tonnes de phosphate par an. Or la mise en place du pipeline entre le gisement et le terminal portuaire se fait au détriment de la ligne ferroviaire. Selon l’ONCF, l’activité va encore continuer 2 à 3 ans avant la mise en service du pipeline et les deux offices tentent de trouver une solution pour l’avenir. M. Khlie estime que le rail sera une solution pour répondre à l’objectif de l’OCP de transporter 40 millions de tonnes sur l’axe Khourigba-Jorf Lafsar.

RER de Casablanca : l’ONCF est force de proposition

Le projet d’un réseau express régional (Mohammedia, Zenata, Casa Port, Anfa, Bouskoura, aéroport Mohammed V) de 63 km avec des trains cadencés toutes les 10 minutes a du sens pour répondre à la croissance rapide de l’agglomération. La ligne entre Mohammedia et Casa est presque terminée, avec en prévision une nouvelle gare pour la ville nouvelle de Zenata. Reste la partie la plus complexe : relier Casa Port au siège de l’OCP, en passant par la nouvelle zone Casa Anfa (ancien aéroport) qui va nécessiter le percement d’un tunnel. Il pourrait être réalisé grâce à un PPP (partenariat public privé) qui génère moins d’endettement pour les pouvoirs publics. Selon M. Khlie, l’office sera force de proposition sur ce dossier, mais il faut aussi fédérer les pouvoirs publics.

Hôtellerie : quelques établissements, mais des hôtels de haut niveau

L’ONCF va développer son pôle hôtelier avec un objectif de 5 établissements de standing. Il est aujourd’hui constitué de la Mamounia à Marrakech et du Michlifen à Ifrane, deux hôtels qu’elle gère elle-même. Le Palais Jamai à Fès, donné en gestion à Accor, va être récupéré et l’ONCF mène actuellement un chantier de deux hôtels à Marchica près de Nador. Les nouveaux hôtels en gestion directe vont bénéficier de l’expertise acquise avec la Mamounia.