Farah Church, l’église marocaine de la joie ne fait pas que des heureux
Une église virtuelle marocaine diffuse sur YouTube un film portant sur la vie du Christ totalement doublé en « darija ». Cette vidéo suscite de nombreux commentaires houleux et soulève des interrogations quant au fonctionnement de cette mystérieuse organisation.
Farah Church, l’église marocaine de la joie ne fait pas que des heureux
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H.O.M.
Le 7 novembre 2013 à 15h45
Modifié 7 novembre 2013 à 15h45Une église virtuelle marocaine diffuse sur YouTube un film portant sur la vie du Christ totalement doublé en « darija ». Cette vidéo suscite de nombreux commentaires houleux et soulève des interrogations quant au fonctionnement de cette mystérieuse organisation.
Difficile pour un film à caractère religieux de faire l’unanimité auprès de l’opinion publique. La dernière diffusion sur le site YouTube d’une œuvre relatant la vie du Christ ne semble pas déroger à la règle. En ligne depuis le 30 octobre, ce n’est pas tant le contenu du film qui surprend mais davantage la langue dans laquelle les personnages s’expriment. Entièrement doublé en darija – arabe dialectal-, ce film promu par la Farah church, église marocaine de la Joie, a été vu plus de 4.600 fois et inspire un flot de commentaires à charge.
Toucher le plus grand nombre
Contacté par Médias24, Amine, un membre actif de l’église virtuelle marocaine, défend cette diffusion. « Le message de Dieu doit être accessible à tous » explique-t-il, après avoir souligné que de nombreuses traductions de la Bible étaient disponibles en arabe et même en langue amazigh. Malgré l’hostilité des commentaires, le fervent croyant assure recevoir régulièrement des appels de personnes intriguées par la question chrétienne. Une cellule d’information en ligne et un numéro d’appel sont d’ailleurs mis en place à cet effet. Mais quant à savoir quelle est la fréquentation du site, ou le nombre de membres de cette église 2.0, notre interlocuteur se perd dans des propos sibyllins.
Néanmoins, il est une chose sur laquelle il insiste avec vigueur : « la Farah church ne fait absolument rien d’illégal ». « Nous (les membres de l’église, ndlr) sommes avant tout Marocains, notre cœur est au Maroc » s’enthousiasme Amine. Une précision non dénuée de sens lorsque l’on sait que le prosélytisme est passible de six mois à trois ans d’emprisonnement, en vertu de l’article 220 du Code Pénal marocain.
Des membres impliqués
Derrière son air affable et l’assurance que son activité poursuit des buts louables, Amine a tout de même souhaité faire preuve de discrétion quant au financement de son projet en ligne (vidéos, maintenance du site etc.). Notre site est « 100% marocain » et « véhiculer le message divin n’est jamais vain » déclare-t-il… il peut néanmoins être coûteux. Notre interlocuteur évoque à demi-mots des financements directement perçus par les membres de la communauté. Chacun met ses compétences à contributions, selon Amine. « Je suis moi-même détenteur d’un diplôme dans le secteur des médias obtenu en Arabie Saoudite ; pourquoi ne pas utiliser ce savoir-faire dans le but de démocratiser la parole divine ?». La frontière entre information et prosélytisme est bien souvent ténue…
Selon une note rédigée le 19 mars 2009 par un diplomate américain et rendue publique par les fuites de Wikileaks, « il y aurait (en 2009, ndlr) entre 3.000 et 4.000 chrétiens marocains (…) 90% d’entre disent avoir été convertis par des Marocains, des chaînes satellitaires ou Internet ». Un an plus tard, selon le quotidien Le Soir Echos, près de 150 étrangers originaires de 19 pays différents, accusés de prosélytisme, ont été expulsés.
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