Fin de la campagne électorale en Iran avant la présidentielle de vendredi

(AFP)

Le 4 juillet 2024

Le candidat ultraconservateur à la présidentielle en Iran, Saïd Jalili, et le réformateur Massoud Pezeshkian, ont tenu leurs derniers meetings de campagne à Téhéran avant le scrutin de vendredi, le premier dans une salle de prière et son rival dans un stade.

Des milliers de partisans de M. Jalili ont rallié mercredi la mosquée Mosalla, dans le centre de la capitale, brandissant des centaines de drapeaux iraniens et scandant "Jalili, Jalili" ou "Tout l'Iran dit Jalili".

Les murs arboraient des portraits du défunt président ultraconservateur Ebrahim Raïssi, décédé en mai dans un accident d'hélicoptère, avec le slogan "Un monde d'opportunités, l'Iran va de l'avant".

Hommes d'un côté et femmes de l'autre ont applaudi à tout rompre lorsque M. Jalili a fait son entrée.

"Nous vivons aujourd'hui un moment historique", a lancé M. Jalili, exhortant les électeurs à se rendre aux urnes.

Seuls 40% des 61 millions d'électeurs iraniens ont voté au premier tour le 28 juin, soit le plus faible taux de participation à une présidentielle depuis la Révolution islamique de 1979.

"Aujourd'hui, avec l'aide des jeunes, nous ferons progresser le pays", a-t-il promis.

- "Renforcer la puissance" -

Pour Maryam Naroui, 40 ans, M. Jalili représente "la meilleure option pour la sécurité du pays".

Il "est honnête et suivra la voie de M. Raïssi", estime de son côté Mme Heiydarian, une femme au foyer de 39 ans, vêtue d'un tchador.

Ancien négociateur nucléaire (2007-2013) connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales, M. Jalili s'était fermement opposé à tout accord imposant des restrictions au programme nucléaire iranien en échange d'un allègement des sanctions.

Pour lui, l'accord international sur le nucléaire iranien, signé en 2015 avant de s'effondrer en 2018 après le retrait unilatéral des Etats-Unis sous Donald Trump, avait violé toutes les "lignes rouges" de l'Iran en autorisant les inspections des sites nucléaires.

"Nous renforcerons la puissance et le progrès du pays", a promis M. Jalili s'il est élu, devant une foule de partisans fustigeant l'ancien président modéré Hassan Rohani (2013-2021) qui a signé l'accord historique sur le nucléaire avec les Etats-Unis et d'autres puissances mondiales.

M. Rohani, comme l'ancien président réformateur Mohammad Khatami, soutiennent Massoud Pezeshkian dans cette course pour la présidence. Tout en affirmant sa loyauté à la République islamique, le candidat réformiste prône l'ouverture envers l'Occident.

Dans un stade du centre de Téhéran, une foule enthousiaste agitait des drapeaux verts, ornés du slogan "Pour l'Iran" de ce député de Tabriz (nord-ouest).

"Vive Khatami, vive Pezeshkian !", scandait la foule hétéroclite, où des femmes aux foulards colorés se mêlaient à d'autres drapées dans les traditionnels tchadors noirs.

- "Sortir de l'isolement" -

"Nous pouvons gérer notre pays dans l'unité et la cohésion", a lancé M. Pezeshkian à ses partisans en liesse.

Lors de sa campagne, il a appelé à des "relations constructives" avec les Etats-Unis et les capitales européennes "pour sortir l'Iran de son isolement".

Il a également réitéré ses appels en faveur d'un assouplissement des restrictions imposées à Internet et s'est engagé à "s'opposer pleinement" aux patrouilles de la police des mœurs chargée d'appliquer l'obligation du port du voile par les femmes.

M. Pezeshkian s'était notamment fait connaître pour ses critiques envers le pouvoir lors du vaste mouvement de protestation provoqué par la mort de Mahsa Amini en septembre 2022.

La jeune femme est morte en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict pour les femmes.

Depuis les manifestations, les femmes sont de plus en plus nombreuses à sortir tête nue dans la rue.

Ces derniers mois, la police a toutefois renforcé les contrôles envers celles qui enfreignent les règles.

Yasaman Saeedinia, une étudiante de 25 ans, dit ne jamais avoir encore voté de sa vie et pas savoir si elle doit voter. "Mais après avoir regardé les récents débats, je préfère Pezeshkian", dit-elle.

"Je pense que si Pezeshkian gagne (...), les gens auront de l'espoir pour l'avenir", lance pour sa part Sadegh Azari, un employé d'une compagnie d'assurance de 45 ans.

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Le 4 juillet 2024

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