CapAccess : l'offre en cours de déploiement progressif par les banques

| Le 28/3/2024 à 16:04
L'écosystème bancaire déploie actuellement la solution de financement à destination des PME et entreprises de taille intermédiaire. Étant donné la technicité de l'offre, le processus requiert la formation des équipes bancaires en interne, ainsi qu'une pédagogie et un accompagnement fort des clients.

Au début du mois de mars, le produit de financement CapAccess était lancé. Son objectif ? Créer un continuum d’investissement pour l’entreprise et renforcer, avec de la dette subordonnée, les capitaux propres des PME désireuses d'investir.

Qu’en est-il de son accueil par le marché ? Contactées par Médias24, des sources de la place nous expliquent qu’il est encore trop tôt pour le dire. Actuellement, l’offre est en cours de déploiement dans les banques. Plus d'informations à ce sujet seront disponibles en avril.

D’après une source bancaire de la place, "l’offre est là. En revanche, il faut rencontrer les clients, leur expliquer le fonctionnement… Ce n’est pas une offre que l’on peut promouvoir à la va-vite, elle a tout de même une dimension technique, donc c’est un travail au corps à corps. Il faut également assurer la formation des collaborateurs en interne sur le sujet. Cela est en cours de déploiement. En ce qui concerne la réalité du terrain et la confrontation de ce produit à la demande du marché, nous pourrons les estimer d’ici septembre 2024".

Un produit intéressant pour les entreprises

Lancé par le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I), en coordination avec les banques et Tamwilcom, le produit a pour but de pallier la sous-capitalisation des PME marocaines.

Une autre source bancaire nous rappelle l’intérêt d’un produit comme celui-ci pour booster l’investissement. "Le FM6I a mis dans une première tranche, 15 milliards de DH, donc il s’agit de montants très importants qui sont alloués à l'investissement. La réalité économique et financière des entreprises marocaines fait qu'elles ont quelques entraves liées à leur sous-capitalisation. Cette sous-capitalisation, dans une orthodoxie financière, peut créer éventuellement des entraves à l'accès au financement. Donc c'est là que la solution CapAccess vient remédier à cette problématique. On parle ici de caractère non dilutif, c'est-à-dire des sociétés qui veulent investir des montants importants, mais qui ne veulent pas ouvrir leur capital", explique-t-il.

Les sociétés doivent cependant respecter certains critères pour pouvoir bénéficier du produit de dette subordonnée. À partir de là, les montants des financements pour les ambitions d’investissement de l’entreprise sont discutés avec la banque. Cette dernière ne dispose pas de limites d’investissement par projet.

"À ma connaissance, il n'y a aucun plafond sur l'investissement. En revanche, il y a un plafond au niveau du Fonds Mohammed VI, qui se limite à 30 millions de DH. Donc, pour les 30 millions du FM6I, les banques sont obligées de financer, a minima, le double, c'est-à-dire 60 millions de DH. Mais la viabilité du projet, sa rentabilité et toutes les caractéristiques du crédit ne limitent aucunement son investissement. Le seul plafond que nous avons ici, c'est le plafond du FM6I", souligne notre source.

Désormais, le travail des banques s'orientera fortement vers la promotion et l’accompagnement des clients potentiels.

Un travail intensif de recrutement des clients

L’offre, lancée au début du mois de mars, invite désormais les banques à déployer la solution auprès de leurs clients potentiels et à les accompagner dans la compréhension du produit et son utilité.

"Nous suivons des solutions de financement d'investissement portées par les entreprises de droit marocain. Le FM6I structure ce nouveau dispositif. Pour ce qui est de la banque, son rôle est celui de la promotion de ce nouvel outil auprès des entreprises marocaines. Donc nous sommes sur le front office. Et nous gérons la relation client avec les entreprises marocaines. Notre rôle est aussi d'assurer le succès du financement via ce mécanisme, c'est-à-dire inciter à l'investissement", nous explique l’une de nos sources bancaires.

En somme, la banque est l’interface entre le client et Tamwilcom. "Nous servons d'interface pour tout ce qui est échanges de données, d'informations, de dossiers, de crédits avec Tamwilcom, qui lui, joue un rôle de back office. Nous sommes le front et nous faisons l’interface avec Tamwilcom qui est gérant de ce fonds qui traite toutes les prises de décision et d’information au nom du FM6I".

S’adressant à des PME d’au moins trois ans d’existence et avec des revenus compris entre 10 et 500 MDH, l’accompagnement est en effet une donnée importante, notamment pour les plus petites structures. "Nous parlons ici d'entreprises avec un chiffre d'affaires de 10 à 500 MDH. Une entreprise avec des revenus de 10 MDH n’est pas forcément structurée avec un département financier, des trésoriers, des montages de dossiers, des business plans et autres", conclut notre interlocuteur.

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