Boissons alcoolisées : une hausse de la TIC pèserait surtout sur les produits d’entrée de gamme

| Le 24/10/2023 à 15:46
Le PLF 2024 propose de nombreuses hausses de taxes, notamment la TIC sur les produits alcoolisés comme le vin et la bière. Des hausses de taxe à l’hectolitre qui, si elles se formalisaient, pèseraient le plus lourdement sur les produits d’entrée de gamme que les produits premium. Le consommateur en paierait les frais et cela pourrait affecter les volumes de vente.

Dans le cadre du PLF 2024, certaines propositions suggèrent des hausses de la taxe intérieure de consommation (TIC). Ces propositions concernent notamment les boissons alcoolisées telles que le vin et la bière. Ces hausses de taxes seraient effectuées dans le but de rehausser les recettes pour contribuer au budget de l’État.

Quelles seraient les répercussions pour le consommateur et pour les entreprises concernées ? Pour rappel, le changement des quotités proposé dans le cadre du PLF 2024 est le suivant:

  • de 850 DH à 1.500 DH/hl pour les vins ;
  • de 1.150 DH à 2.000 DH/hl pour les bières ;
  • de 18.000 DH à 30.000 DH/hl pour l’alcool pur destiné à faire de nouveaux produits.

Une hausse des prix est inévitable

Actuellement, il convient de rappeler qu’il s’agit d’un projet de loi et que rien n’est acté. Cependant, si une adoption du PLF 2024 était réalisée en l’état, il est clair que la hausse prévue de la TIC impacterait le marché des débits de boissons, et de fait, le consommateur.

Contacté, un professionnel du marché explique : "La TIC est un droit d’assise. C’est quelque chose qui est collecté par les alcooliers pour le compte de l’État. Toute hausse de la TIC se traduit par un impact sur le prix de vente sur le consommateur final, car cette taxe est, in fine, payée par les consommateurs".

Sachant qu’il s’agit d’un projet et qu’une hausse chiffrée et définitive de la taxe n’est pas actée, il est peu pertinent de savoir quelle sera la répercussion chiffrée sur un tel produit de consommation. Cependant, il faut noter que les produits premium seront moins affectés que les produits d’entrée de gamme.

Une hausse qui touchera plus fortement les produits d’entrée de gamme

La hausse proposée de la TIC sur le vin et la bière affecterait les prix de ventes de la bière ou encore du vin, mais également les volumes de vente des entreprises proposant de l’alcool. Notre interlocuteur nous explique que ce sont surtout les produits d’entrée de gammes qui seront affectés.

"Cette taxe est basée sur l’hectolitre, donc plus elle augmente, plus elle touche les premiers prix. Comme il y a une taxe basée sur le volume produit, si vous produisez un volume en entrée de gamme, l’impact de la TIC sera plus important que sur des volumes haut de gamme car les prix de vente sur le haut de gamme sont plus importants", explique-t-il.

Prenons un exemple fictif pour illustrer le propos avec un produit comme le vin. Pour rappel, dans le PLF, la nouvelle quotité proposée sur ce produit passerait de 850 dirhams par hectolitre à 1.500 dirhams par hectolitre, soit une hausse de 650 dirhams par hectolitre (de fait, 6,5 dirhams par litre, ndlr). Pour une bouteille d’un litre vendue dans le commerce à 40 dirhams, la répercussion de la hausse de la taxe au consommateur portera le prix à 46,5 dirhams. Mais sur un produit premium à 300 dirhams la bouteille d’un litre, le prix sera de 306,5 dirhams. Cela n'est pas une image réaliste de la hausse potentielle sur le produit, mais illustre qu'en termes de pourcentage du prix, les produits premium seraient donc moins touchés que les produits d’entrée de gamme.

Pour être plus précis, notre source nous explique que, "1% d’augmentation de la TIC se répercuterait sur une augmentation de 0,05 dirhams sur le prix de vente consommateur d’une bière entrée de gamme". Sachant que la TIC sur la bière pourrait passer de 1.150 DH à 2.000 DH/hl, soit une hausse de 74%, le prix de vente d'une bière entrée de gamme pourrait augmenter de 3,7 dirhams.

Outre le prix, un impact sur les volumes de vente d’alcool aurait lieu en cas de hausse de la TIC. "De plus, le consommateur premium est prêt à payer plus cher. La TIC à l’hectolitre fait que cela impacterait plus les produits d’entrée de gamme car il ne s’agit pas d’une taxe sur le prix de vente mais sur l’hectolitre. Cela impacterait l’aspect volume naturellement, surtout dans le contexte que nous connaissons dans lequel le pouvoir d’achat est au centre des préoccupations. Mais le secteur premium sera moins touché que le secteur d'entrée de gamme, c’est évident", conclut notre source.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 10/5/2024 à 14:21

    Groupe Mfadel et Red Med Real Estate lancent un projet à Anfa pour un investissement de 900 MDH

    Suite à un partenariat stratégique en 2023, les deux groupes ont lancé leur nouveau projet "Sohaus" à Anfa. 300 appartements de très haut standing y seront construits avec des prix allant de 2 MDH à près de 10 MDH. A cette occasion, les dirigeants des deux groupes partenaires ont évoqué les ressorts de ce partenariat et confirmé que d’autres projets sont déjà dans le pipe.
  • | Le 9/5/2024 à 15:35

    OPCVM : les investisseurs prennent plus de risques et passent du monétaire à l’OMLT

    A fin mars, les encours OPCVM monétaires et obligataires court terme reculaient de 5,5% et 12,2% respectivement. Les investisseurs opèrent des rachats pour miser sur l’OMLT, plus risqué. Les exigences des investisseurs baissent du fait d’un déséquilibre offre/demande. Le Trésor est très confortable dans le renouvellement de sa dette.
  • | Le 7/5/2024 à 16:12

    Souss-Massa : pour plus d’export et d’investissement, les industriels sont impatients d’avoir le port sec

    Lors de sa tournée des régions dans le Souss-Massa, Médias24 est allé à la rencontre de plusieurs investisseurs et représentants des entreprises privées pour établir l’état de la situation économique, les enjeux et les ambitions de la région. Le port sec est attendu de pied ferme par les investisseurs privés qui voient en lui une opportunité unique pour la région et son dynamisme.
  • | Le 6/5/2024 à 15:48

    Auto Hall : légère croissance du marché attendue cette année, bonne perspective sur les VUL

    En 2023, le groupe détenait 39,2% de part de marché sur le segment des véhicules utilitaires légers (VUL). Les ventes en volume de ce segment sont en forte hausse à fin avril. Le groupe devrait tirer profit de cette croissance. Le léger recul des taux débiteurs à la consommation au T4-23 et le portefeuille diversifié du groupe devraient lui assurer une bonne résilience. Auto Hall peut aussi compter sur le marché de l’occasion en croissance.
  • | Le 6/5/2024 à 15:04

    Mutandis : chiffre d’affaires stable à fin mars

    Le segment produit de la mer a connu une contre-performance du fait d’une forte baisse des volumes dans un contexte de manque de stock. Les revenus du segment boissons ont en revanche fortement progressé du fait de la bonne performance de l’eau minérale et des jus de fruits. La dette bancaire recule légèrement de 2,45% par rapport à fin décembre 2023.
  • | Le 3/5/2024 à 16:28

    BTP : une bonne tenue du secteur attendue cette année

    Anticipée comme bonne par les professionnels du BTP, l’année 2024 devrait confirmer un bon trend dans les mois à venir. Au premier trimestre déjà, l’encours des crédits bancaires au secteur du BTP bondissait de 16% à 96,6 MMDH. Les ventes de ciment à fin avril, elles, progressaient de 3,5% par rapport à l’année précédente.