Logement social. Le secteur dans l'expectative, des investissements gelés en attentant le nouveau système

Les modalités et conditions pour bénéficier du programme de logement social n'ont toujours pas été dévoilées. Dans l'attente de précisions, promoteurs et acquéreurs diffèrent les investissements dans l'immobilier.

Logement social. Le secteur dans l'expectative, des investissements gelés en attentant le nouveau système

Le 7 novembre 2022 à 11h10

Modifié 7 novembre 2022 à 11h27

Les modalités et conditions pour bénéficier du programme de logement social n'ont toujours pas été dévoilées. Dans l'attente de précisions, promoteurs et acquéreurs diffèrent les investissements dans l'immobilier.

“Cela fait des mois que nous attendons des éclaircissements, mais il n'y a toujours rien”, déplore une source au sein de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, faisant référence aux détails du programme de logement social qui restent, pour l’heure, inconnues.

Si le principe des aides directes aux acquéreurs est acté, les modalités et conditions pour en bénéficier n’ont toujours pas été dévoilées. Le ministre délégué chargé du Budget a récemment annoncé qu'il fallait attendre quelques jours pour connaître ces détails. Ce que l'on sait selon des déclarations officielles, c'est que l'aide directe concernera aussi le logement sociale que le logement destiné aux couches moyennes (jusqu'à une valeur de 600.000 DH).

Cela dit, cet attentisme engendre un blocage au niveau du secteur immobilier selon notre source au sein de la FNPI. Promoteurs et acquéreurs attendent d’en savoir plus sur le nouveau programme avant d’investir dans des projets immobiliers.

“Ce retard est incompréhensible, injustifié et nocif pour le secteur”

“La situation soulève plusieurs interrogations. Le gouvernement évoque une aide et une nouvelle politique, mais n’est-il pas contre-productif de ne pas apporter de précisions ? Est-ce que la non-clarification et la non-diffusion du décret d’application de cette loi sont dues à une mauvaise gouvernance ou bien aux réticences exprimées par les professionnels du secteur qui affirment que les propositions ne sont pas réalisables ? Ce retard est incompréhensible, injustifié et nocif pour le secteur”, poursuit la même source.

Depuis le lancement des négociations entre les professionnels du secteur et le ministère de tutelle, de nombreuses communications de promoteurs immobiliers annonçaient un blocage des négociations. Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l’Habitat, expliquait à Médias24 dans un précédent article que les négociations avec les professionnels étaient en cours et devaient aboutir avant l’adoption du PLF 2023.

Cela dit, les promoteurs continuent de rejeter le programme de logement social tel que proposé. Pour rappel, ce programme contient deux niveaux d'aide : la première concerne les ménages à revenus modestes qui pourront acquérir un logement social dont le prix est plafonné à 300.000 DH TTC. La seconde s'adresse aux familles de classe moyenne qui pourront acquérir un logement au prix de 600.000 DH TTC.

“Une illusion pour les acquéreurs”

“Ils veulent que l’on produise du logement social et qu’on le vende à 300.000 DH TTC en payant les impôts, soit près de 50.000 DH tous impôts confondus et 40.000 DH de TVA. Cela reviendrait à vendre à pratiquement 200.000 DH HT. Or actuellement nous vendons à 250.000 DH HT sans payer d’impôts, et pourtant on arrive à peine à s’en sortir compte tenu de l’augmentation des prix des matériaux et du foncier”, explique-t-on de même source.

Quant à la partie du programme réservée à la classe moyenne, notre interlocuteur estime également que la démarche proposée par le gouvernement est irréalisable et constitue “une illusion pour les acquéreurs”.

“Ils proposent de vendre à 600.000 DH TTC pour une surface utile minimum de 80 m², soit 7.000 DH TTC/m², sachant que la construction de 80 m² nets correspond à 85 m², voire 90 m² bruts, puisqu’il faut ajouter les parties communes (escaliers, ascenseurs etc.). Or cette proposition revient à appliquer le même schéma qu’en 2013, qui n’a pas du tout fonctionné.

“A l’époque, l’idée était de vendre à 7.200 DH TTC/m² dans le cadre de logements dédiés à la classe moyenne. Il n’y avait pas d’exonération pour les promoteurs, mais il n’y avait pas non plus ma hausse des prix que l'on subit actuellement. Les acquéreurs étaient encouragés par les exonérations des frais d’enregistrement et de conservation foncière, et malgré tout cela, le projet n’a rien donné. La production était limitée entre 10.000 et 20.000 logements essentiellement par Al Omrane. Personne ne s’est lancé puisqu’il n’y avait pas de marge et, aujourd’hui, on se retrouve dans le même cas de figure”, rappelle notre interlocuteur.

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