Trésor : pas de pression haussière sur les taux en 2022 (AGR)

| Le 17/3/2022 à 18:07
Le déficit s’affiche en légère amélioration à fin février 2022 et ce, malgré la charge de la compensation liée à la hausse des cours du gaz. Le besoin du Trésor ressort en légère baisse pendant la même période sans pour autant impacter les cours, d’après le dernier point mensuel de Attijari Global Research.

Attijari Global Research (AGR) fait le point sur l’évolution du budget de l’Etat à fin février 2022, dans une note intitulée «Trésor : un déficit budgétaire qui résiste face à la charge de compensation». Dans cette note, la société de recherche analyse l’évolution des besoins de financement brut du Trésor et son niveau d’endettement.

Elle estime globalement que le déficit ressort en amélioration et ce, malgré la charge de compensation liée à la hausse des cours du gaz.

Dans le détail, la charge de compensation a augmenté de plus de 80% à fin février 2022. Cette évolution suit la tendance haussière du cours du gaz butane à l’international. Celui-ci est passé d’une moyenne de 539 $/T à fin février 2021 à plus de 856 $/T à fin février 2022.

La subvention du gaz représente 70% de la charge de compensation totale. A rappeler que le porte-parole du gouvernement a souligné, lors d’un point de presse tenu le 24 février dernier que « le prix de la grande bonbonne de gaz (sur le marché) est de 40 DH, alors que son prix réel est de 130 DH. L’État subventionne pour 90 DH. La petite bonbonne est subventionnée à hauteur de 25 DH. La subvention du gaz butane passe de 9 MMDH en 2020 à 14 MMDH cette année ».

« Malgré cette envolée des prix d’approvisionnement en gaz, l’État arrive à maîtriser son déficit budgétaire. Ce dernier ressort ainsi à 10,5 MMDH à fin février 2022, en allégement de 2,1 MMDH par rapport à l’année précédente », souligne AGR.

Et d’expliquer : « À l’origine, une amélioration importante des recettes du Trésor par rapport aux dépenses. Il s’agit de la hausse des impôts indirects, qui contribue à hauteur de 69% à la reprise des recettes de l’État. La TIC et la TVA ont été soutenues par la reprise des importations et le rebond de la consommation intérieure ».

« Par conséquent, les recettes ordinaires se sont améliorées de +9,1% à 38,9 MMDH sur la même période ».

Dans ce contexte, le besoin de financement s’est creusé à 19 MMDH à fin février, c'est-à-dire de -5,6 MMDH, en raison de la réduction du stock des opérations en instance de 8,5 MMDH.

AGR estime que le besoin de financement brut devrait s’établir à 138,9 MMDH d’ici la fin de l’année 2022.

Cette estimation se base sur les éléments suivants :

- Le reliquat de financement du déficit budgétaire ainsi que les arriérés du Trésor, estimés par la LF 2022 à 53,6 MMDH ;

- Un reliquat cumulé des tombées du Trésor restantes à fin 2022 de 85,2 MMDH, dont 67,2 MMDH sur le marché intérieur et 18,0 MMDH sur le marché extérieur.

« Selon la LF 2022, l’argentier de l’État devrait couvrir 37,8 MMDH de son besoin de financement brut sur le marché extérieur, soit une part de 27%. Le reliquat de 101,1 MMDH serait satisfait sur le marché domestique », indique la société de recherche qui anticipe que le besoin de financement intérieur brut par mois devrait s’élever à 10,1 MMDH.

« Selon nous, ce niveau ne devrait pas exercer de pressions significatives sur la courbe des taux primaires », prévoit-elle.

Pas de pressions haussières sur les taux

A fin février 2022, le besoin de financement du Trésor a été couvert à hauteur de 95% par le recours au marché intérieur. Les pressions haussières sur les taux ont pu quand même être maîtrisées. « La maîtrise du déficit budgétaire sous l’effet de l’amélioration des recettes de l’État et de la rationalisation des investissements, conjuguée à la situation excédentaire de la trésorerie de l’État ont contribué à contenir les pressions haussières sur les Taux durant le T1-22 », explique Attijari.

Les financements extérieurs devraient couvrir près de 30% du besoin de financement net du Trésor en 2022 qui s’élève à 72,6 MMDH, selon les projections de la LF 2022.

Ainsi, Attijari estime qu'en « l’absence d’une nouvelle levée à l’international, le taux d’exécution des tirages extérieurs s’élève à seulement 6% en février 2022. Ces levées sont estimées à 40 MMDH par la LF 2022, quasiment au même niveau que celles prévues par la LF 2021 ».

« Afin de financer son déficit croissant, l’État est amené à contracter de nouveaux emprunts venant alimenter le stock de dette du Trésor. Rapporté à un PIB en croissance de 2,9% en 2022E, l’endettement du Trésor devrait atteindre, selon nos estimations, 79,7% en 2022E. La composante intérieure est estimée à 60,8% et celle extérieure à 19%.

« Le Trésor serait déjà endetté à hauteur de 75,6% du PIB à fin février 2022. L’endettement intérieur devrait se situer à 58,2% du PIB en février 2022E et le taux d’endettement extérieur devrait s’alléger passant de 17,8% à fin 2021E à 17,3% en février 2022E », indique la société de recherche.

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