La société de recherche Attijari Global Research (AGR) fait le bilan de l’évolution du budget de l’Etat en 2021, dans une note intitulée « Bilan 2021 : le marché domestique monopolise le financement du Trésor ».

« Les finances publiques de l’Etat ont connu une nette amélioration en 2021 compte tenu de la reprise des recettes fiscales dans un contexte de reprise économique (+7,8% en 2021). Aussi, la concrétisation des financements innovants de 12 MMDH et des recettes de privatisation de plus de 5 MMDH ont pu largement compenser la hausse des dépenses globales de 15,2 MMDH en 2021 », commente Attijari.

AGR commence par rappeler l’allégement du déficit budgétaire qui s’est établi à 70,9 MMDH soit 6% du PIB, en ligne avec les prévisions de la LF 2021 à 71,1 MMDH.

Ils indiquent que le taux d’exécution des recettes ordinaires s’est situé à 108%, en lien avec le bon comportement des recettes fiscales dont le taux de réalisation a atteint 110%. En parallèle, les dépenses globales ont été réalisées à hauteur de 106%.

À cet effet, le solde ordinaire ressort en territoire positif à 3,5 MMDH en 2021 contre -3 MMDH en 2020 et une prévision de la LF 2021 de -10 MMDH.

« L’exécution de la LF a été également caractérisée par un effort d’investissement soutenu. Les dépenses d’investissement ont atteint 77,7 MMDH, en augmentation de 8,2 MMDH par rapport à l’année 2020. Leur taux de réalisation a ainsi dépassé les 114% », indique Attijari.

De son côté, le taux de réalisation du besoin de financement net du a atteint 106%, en s’établissant à 75,6 MMDH contre une estimation de la LF 2021 de 71,1 MMDH. Ce besoin a été financé comme suit :

- Le financement intérieur du Trésor ressort à 67,5 MMDH à fin 2021 contre une prévision de 36,8 MMDH pour la LF 2021, soit un taux de réalisation élevé de 183% ;

- Le financement extérieur net du Trésor ressort à 8,1 MMDH à fin 2021 contre une prévision de 34,4 MMDH pour la LF 2021, soit un faible taux de réalisation de 24%.

« Ces évolutions contrastées par rapport aux prévisions de la LF 2021 se sont nettement reflétées sur la répartition du besoin du Trésor entre financement intérieur et extérieur en 2021 ».

Le Trésor a eu un recours important au marché de la dette intérieure

Le marché domestique s’est accaparé près de 90% du besoin annuel du Trésor face à une estimation de 52% de la LF 2021.

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« Ce décalage a été visible au niveau des financements extérieurs qui n’ont représenté que 10% en 2021 contre une estimation de 48% de la LF 2021 », précise la société de recherche.

« Avec des besoins de financement dépassant les 82 MMDH en 2020 et 75 MMDH en 2021, l’État s’est orienté principalement vers l’endettement pour financer son déficit. Ainsi, la dette du Trésor s’est appréciée de 6,6% durant la période 2020-2021E, passant de 832 MMDH en 2020 à 887 MMDH en 2021^E », ajoute-t-elle.

Plus en détails :

- La dette intérieure devrait atteindre 679 MMDH en 2021E, en hausse de 7,3% par rapport à son niveau observé en 2020, compte tenu du recours aux adjudications ;

- La dette extérieure du Trésor devrait augmenter de 4,1%, passant de 200 MMDH en 2020 à 208 MMDH en 2021E.

« En vue de l’absence de sorties du Trésor à l’international en 2021, le financement extérieur s’est inscrit en net décalage avec le niveau prévu par la LF 2021, soit de 18,4 MMDH contre 41 MMDH prévu par la LF 2021. Ainsi, la part de la dette extérieure s’est limitée à 23,4% de la dette globale du Trésor en 2021E, contre 24% en 2020 et une moyenne de 21,4% durant la période 2017-2019 », précise-t-elle.

« Au final, le poids de la dette extérieure dans l’endettement global du Trésor en 2021E demeure en ligne avec son Benchmark de référence. Celui-ci s’établit à 25%-75% entre endettement extérieur et intérieur ».