Mustapha Lahlali : “Notre stratégie sera agile, au rythme des mutations de la fintech”

- Médias24. Pour commencer, Mustapha Lahlali, pouvez-vous nous expliquer concrètement quelles sont les missions du Morocco Fintech Center et à quel besoin il répond aujourd'hui dans l'écosystème ?
Mustapha Lahlali. Pour présenter le Morocco Fintech Center, il s'agit d'une association à but non lucratif mise en place par des membres fondateurs au nombre de 15 regroupant des ministères, les régulateurs du secteur financier, d'autres acteurs du secteur financier et également des institutions de la formation.
L'objectif et notre mission principale étant de venir au soutien et au support des fintechs. Que ce soit celles qui sont à leur début, celles qui ont des idées concrètes, qui veulent un coup de pouce pour avancer dans leurs projets, mais également des fintechs qui sont déjà établies et qui souhaitent notre soutien sur un aspect particulier.
- Le MFC se veut donc un guichet unique. Qu'englobe précisément cette notion et quel type d'accompagnement les fintechs peuvent-elles y trouver ?
- Cette question de guichet unique ou de guichet commun est venue après un diagnostic qui a été fait sur l'écosystème fintech au Maroc, qui a révélé plusieurs constats. Parmi les constats, il y avait le fait qu'il y avait des initiatives qui étaient dispersées, qui étaient prises ou mises en place par plusieurs institutions.
L'idée, c'était de construire un hub qui va constituer le point d'entrée pour les fintechs, pour leur faciliter le parcours entrepreneurial et pour qu'il y ait un interlocuteur qui va venir les aider, les guider, les orienter dans leur expérience.
C'est dans ce sens qu'on parle de guichet commun. Cela pourrait concerner des sujets en lien avec la finance, la régulation, l'accompagnement, le volet technologique et j'en passe. D'ailleurs, l'inauguration du centre s'est faite en présence de Bank Al Maghrib, de l'AMMC et de l'ACAPS.
- Quel rôle jouent les régulateurs au sein du Morocco Fintech Center et comment se déclinent leurs accompagnements ?
- En fait, la question de l'accompagnement réglementaire, c'est une question qui revient assez souvent. Lorsque nous avons échangé avec les fintechs, certaines d'entre elles trouvent par exemple que la réglementation est assez rigide, alors qu'au final, peut-être qu'il s'agit juste d'une interprétation erronée de la réglementation en vigueur.
Donc notre rôle, justement, c'est d'être un interlocuteur qui leur facilite les interactions avec les régulateurs, que ce soit le régulateur du secteur bancaire, ou celui des marchés de capitaux, ou encore celui des assurances.
Nous avons mis en place un comité de suivi qui est constitué de représentants des 15 membres fondateurs de l'association qui se réunissent assez souvent, qui assistent le directeur exécutif dans sa mission. Je m'appuie sur ces différents représentants pour justement faciliter les échanges. En effet il n'y a pas que la question de la régulation, mais également d'autres questions, comme je viens de le signaler, liées au financement, liées à l'accès aux infrastructures technologiques et autres.
- Quels sont les grands chantiers que vous avez engagés depuis la création du centre ? Y a-t-il un calendrier ou une feuille de route que vous pouvez nous partager ?
- Juste après la création du Morocco Fintech Center, on s'est penché sur l'opérationnalisation de notre association. Un grand chantier a déjà été lancé pour établir une vision stratégique, qui guidera les travaux du Morocco Fintech Center au cours des prochaines années. On affine notre stratégie sur les deux prochaines années.
Bien sûr, vous serez d'accord avec moi que le monde des Fintech, c'est un monde qui change, c'est un monde qui est en perpétuel changement. On va agir pour que notre stratégie soit également flexible et agile, dans le sens qu'elle peut être adaptée au fur et à mesure qu'on avance dans notre action.
Dans les prochaines semaines, nous présenterons une feuille de route détaillée qui va couvrir les deux prochaines années. Sachant que, même si nous travaillons sur notre stratégie, nous avons lancé des réflexions sur des chantiers importants qui reviennent assez souvent dans l'échange avec les Fintech, que ce soit sur le sujet de la sandbox réglementaire ou celui de la sandbox technologique, ou le sujet de l'open banking ou, plus généralement, de l'open finance.
En fait, ce sont des sujets sur lesquels on s'est penché avec les différents représentants de notre association. C'est quelque chose sur lequel on travaille parallèlement à la mise en place de la stratégie.
- Du coup, le MFC intervient dans un contexte en mutation où plusieurs initiatives publiques et privées coexistent déjà. Comment comptez-vous articuler votre action avec celle des autres acteurs ?
- C'est une question très importante, et ce dès la création du Morocco Fintech Center. Les échanges à ce sujet ont même commencé bien avant pour faire en sorte que l'offre qui va être proposée par le Morocco Fintech Center soit une offre de valeur en harmonie avec celle qui existe.
Nous ne sommes pas venus pour remplacer, mais pour renforcer l'offre qui existe sur le marché. D'ailleurs, c'est un point sur lequel on va communiquer pour que tout un chacun sache quelles sont les offres existantes et quelle est la valeur ajoutée complémentaire qui va être assurée par le Morocco Fintech Center.
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