Variole du singe (Mpox) : la propagation, les symptômes et les mesures à prendre au Maroc
Contacté par Médias24, le Dr Tayeb Hamdi a partagé son expertise sur la variole du singe (Mpox), abordant les raisons de l'inquiétude, l'état de la propagation, les symptômes, la gravité de la maladie et les mesures à prendre au Maroc.
Variole du singe (Mpox) : la propagation, les symptômes et les mesures à prendre au Maroc
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Hala Baina
Le 16 août 2024 à 9h12
Modifié 16 août 2024 à 12h31Contacté par Médias24, le Dr Tayeb Hamdi a partagé son expertise sur la variole du singe (Mpox), abordant les raisons de l'inquiétude, l'état de la propagation, les symptômes, la gravité de la maladie et les mesures à prendre au Maroc.
Face à l'alerte mondiale déclenchée par l'OMS concernant la variole du singe (Mpox), le Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, tire la sonnette d'alarme. Avec une propagation rapide et des mutations inquiétantes du virus, le Maroc, comme le reste du monde, doit se préparer à une potentielle crise sanitaire.
Pourquoi s’inquiète-t-on ?
Le Dr Hamdi explique que l'inquiétude actuelle provient de l'explosion rapide des cas de variole du singe dans plusieurs pays africains, y compris des nations non endémiques. "Nous observons une propagation accélérée du virus, touchant de plus en plus de pays", précise-t-il. Il ajoute que des mutations rapides de la souche actuelle, nommée clade 1B, pourraient expliquer cette expansion. Contrairement à la souche de 2022, qui affectait principalement les hommes ayant des relations homosexuelles, le virus touche désormais une population plus large, incluant des femmes, des enfants et des familles entières. La transmission se fait non seulement par contact sexuel, mais aussi par simple contact étroit avec la peau infectée ou des objets contaminés, ce qui facilite davantage la propagation.
État de la propagation de la maladie
La propagation de la variole du singe est préoccupante. Alors que le virus était auparavant limité à trois ou quatre pays en Afrique centrale et de l'Ouest, il est aujourd'hui présent dans 15 pays africains, dont certains n'ont jamais été endémiques. Cette expansion rapide témoigne de la capacité accrue du virus à se transmettre, notamment en milieu urbain, ce qui augmente le risque d'une diffusion mondiale.
Quels symptômes ?
Le Dr Hamdi décrit les symptômes de la variole du singe comme incluant une fièvre, des céphalées (mal de tête), des douleurs musculaires, des adénopathies (ganglions enflés), des frissons et une fatigue générale. Des lésions cutanées caractéristiques apparaissent également, d'abord sous forme de bulles remplies de liquide, qui peuvent ensuite se généraliser sur tout le corps : visage, mains, pieds, tronc, bouche, yeux, etc. Ces lésions, bien que moins sévères que celles de la variole humaine éradiquée en 1980, sont plus graves que celles de la varicelle. "Les médecins peuvent diagnostiquer la maladie cliniquement et, avec l'augmentation des cas, des tests seront disponibles pour confirmer le diagnostic", indique-t-il.
La variole du singe est une maladie grave, avec un taux de létalité estimé à 3%. Le Dr Hamdi souligne que cette maladie peut entraîner des complications sévères, en particulier chez les enfants, où le taux de mortalité peut atteindre 10%, et chez les adultes atteints de formes graves, avec un taux de mortalité de 5%. Il insiste sur le fait que si la propagation continue de s'accélérer et que le virus continue de muter, cela pourrait poser un sérieux problème de santé publique à l'échelle mondiale.
Est-ce une nouvelle maladie ?
"Non, ce n'est pas une nouvelle maladie". Le Dr Hamdi rappelle que le virus a été découvert en 1958, au Danemark, sur des singes importés d'Afrique pour des recherches. Le premier cas humain a été diagnostiqué en 1970 au Congo. Cependant, une nouvelle souche, qui se transmet plus facilement entre les humains, est apparue en 2022. Et depuis quelques mois, on assiste à la propagation d'une autre souche encore plus contagieuse.
Y a-t-il des vaccins et des médicaments ?
Des vaccins existent, principalement dérivés de ceux utilisés contre la variole humaine, éradiquée en 1980. En 2022, ces vaccins ont été utilisés avec succès dans les pays riches pour contenir une éventuelle épidémie. Mais la maladie a continué à se propager sur le continent africain, qui n'a pas eu accès à ces vaccins. En ce qui concerne le traitement, un antiviral est actuellement utilisé. D'autres médicaments sont en cours de développement et pourraient être autorisés dans les prochains mois.
Que signifie "Urgence de santé publique" ?
L’urgence de santé publique signifie que même les pays qui n'ont pas encore enregistré de cas doivent se préparer à une éventuelle importation du virus. Cela implique de débloquer des fonds, de mobiliser des moyens humains, de rendre disponibles les vaccins, les médicaments et les tests nécessaires pour contenir la maladie, particulièrement dans les pays africains les plus touchés. "Si ces mesures ne sont pas prises, nous risquons de voir une explosion des cas à l'échelle mondiale", avertit le Dr Hamdi.
Quelles menaces pour le Maroc et que faut-il faire ?
Le Maroc, comme tous les autres pays, est à risque d'importer des cas de variole du singe. Le Dr Hamdi recommande de sensibiliser la population et les professionnels de santé, de renforcer la surveillance et la veille épidémiologique, et de coopérer avec la communauté internationale pour stopper la propagation du virus. "Le risque est réel, et les mesures à prendre sont claires : vigilance, prévention et solidarité internationale", conclut-il.
Notons que le ministère de la Santé a annoncé un renforcement de son dispositif de veille et de riposte et que 5 cas ont été diagnostiqués au Maroc depuis 2022, le dernier début 2024. "La plupart de ces cas étaient importés", selon le ministère de la Santé. Donc pas tous.
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