Tourisme : dans les prochains mois, le Maroc va augmenter sa part du marché français (R.-M. Chikly)
Le mois de juillet a été marqué par des facteurs conjoncturels qui ont affecté les arrivées en provenance du premier marché émetteur pour le Maroc. Chiffres à l’appui, le président du Syndicat des entreprises du tour operating, (SETO) René-Marc Chikly, estime que les Français vont revenir en force et que la destination va récupérer une bonne partie de ceux qui allaient en Espagne où se déroulent de nombreuses manifestations contre le tourisme de masse.

Tourisme : dans les prochains mois, le Maroc va augmenter sa part du marché français (R.-M. Chikly)
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Samir El Ouardighi
Le 26 juillet 2024 à 10h30
Modifié 26 juillet 2024 à 10h07Le mois de juillet a été marqué par des facteurs conjoncturels qui ont affecté les arrivées en provenance du premier marché émetteur pour le Maroc. Chiffres à l’appui, le président du Syndicat des entreprises du tour operating, (SETO) René-Marc Chikly, estime que les Français vont revenir en force et que la destination va récupérer une bonne partie de ceux qui allaient en Espagne où se déroulent de nombreuses manifestations contre le tourisme de masse.
Elections françaises, coupe d’Europe et Jeux olympiques ont récemment été mis en avant par plusieurs opérateurs nationaux et la ministre de tutelle pour expliquer la baisse des arrivées françaises durant le mois de juillet. Le président du SETO, regroupant la majorité des entreprises proposant des séjours clés en main à leurs clients, reconnait un certain impact de ces événements conjoncturels internationaux sur le Maroc. Il avance que la désaffection observée découle surtout de l’incertitude générée par les J.O. sur les déplacements vers les aéroports parisiens (Orly et CDG).
"Des problèmes d’accès aux aéroports parisiens qui ont découragé nombre de voyageurs"
"La baisse observée n’a rien à voir avec les élections législatives ou la Coupe d’Europe qui s’est d’ailleurs déroulée en Allemagne. C’est plutôt l’incertitude sur la difficulté d'accès aux aéroports qui a fait que, pour la première fois depuis des années, hormis lors de la période du Covid, le mois de juillet a connu une telle baisse", estime René-Marc Chikly. Il fait allusion aux nombreuses arrivées de supporters étrangers, synonyme d'embouteillages à Paris qui reste, selon lui, le point de départ de 50% des clients français désirant séjourner au Maroc.
Ce manque de visibilité sur les déplacements, dû aux problèmes de circulation générés par plusieurs autoroutes fermées en prévision des Jeux olympiques, aurait en effet poussé de nombreux voyageurs français à rester chez eux et à reporter leur séjour, de peur de ne pas pouvoir accéder aux aéroports de la capitale.
"La baisse des arrivées européennes en juillet estimée à 6%"
"Sachant que, durant leurs vacances, les touristes n’aiment pas se compliquer la tâche, cette situation inédite a occasionné un reflux en juillet de l’ensemble des marchés émetteurs européens, dont la France (de 6%), qui devrait se poursuivre jusqu’à début août", avance le président du SETO. Il souligne que tous les T.O. français ont dû faire des promotions pour inciter les touristes à se rendre au Maroc, en précisant que cela n’était "presque jamais arrivé en haute saison, sauf pour les produits de 3e zone".
Qualifiant de conjoncturelle et de passagère la baisse observée, René-Marc Chikly rappelle que tous les voyagistes, qui savaient depuis le mois de janvier que le début de la saison estivale serait affecté par les J.O., avaient dû procéder à des baisses tarifaires malgré le succès du Maroc qui caracole en tête des destinations moyen-courriers du marché français.
"Les voyagistes vont se rattraper à partir du 10 août, mais ils comptent surtout sur l’arrière-saison qui démarre en septembre"
Ayant atteint un niveau actuel de réservations "très satisfaisant", notre interlocuteur affirme qu’il faudra attendre le deuxième week-end d'août, qui marquera la fin des compétitions olympiques, pour réaliser un mois positif sachant que les Jeux paralympiques (du 28 juillet au 8 septembre) mobiliseront beaucoup moins de spectateurs devant leur télévision.
"Malgré la baisse inédite de juillet, une grande vague de départs aura lieu vers le 10 août mais, en réalité, les T.O français comptent sur l’arrière-saison pour se rattraper avec plusieurs week-ends prolongés, notamment la Toussaint, qui aura lieu après la fin des vacances scolaires", indique René-Marc Chikly. Selon lui, les voyagistes, qui ont déjà réalisé de nombreuses réservations de couples sans enfants, tablent sur une croissance minimale de 6,2% en août par rapport à la même période de 2023, qui devrait encore augmenter dans les prochaines semaines d'août.
"Les manifestations en Espagne contre le tourisme de masse devraient profiter au Maroc"
Rappelant que l’année 2023 avait connu une hausse importante des arrivées du marché français, le président du SETO pense que la même dynamique haussière devrait se poursuivre jusqu’à fin 2024.
À l’appui de son optimisme, le président estime que la balle est désormais dans le camp du Maroc qui, en multipliant les campagnes publicitaires du type "Welcome chez nous", devrait aisément profiter de la multiplication des manifestations contre le tourisme de masse chez son concurrent direct espagnol, qui découragera certainement une partie de sa clientèle française et européenne qui n’aime pas être mal accueillie.
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