Découvert à Jebel Irhoud, l'homme le plus ancien jamais connu a enfin un visage

Le visage "fort et serein" de l'homme le plus ancien connu, dont les restes ont été découverts à Jebel Irhoud, au Maroc, peut être vu pour la première fois en 300.000 ans.

Découvert à Jebel Irhoud, l'homme le plus ancien jamais connu a enfin un visage

Le 21 juin 2024 à 17h12

Modifié 21 juin 2024 à 18h43

Le visage "fort et serein" de l'homme le plus ancien connu, dont les restes ont été découverts à Jebel Irhoud, au Maroc, peut être vu pour la première fois en 300.000 ans.

Le visage du plus ancien humain connu, dont la découverte a bouleversé notre compréhension de l'histoire, peut être vu pour la première fois en 300.000 ans, rapporte le journal britannique The Mirror. Les restes de l'homme de Jebel Irhoud, nommés d'après le site marocain où ils ont été découverts, ont repoussé l'âge de lignée des Homo sapiens de 100.000 ans, prouvant par la même occasion que nos ancêtres ont quitté le "berceau de l'humanité" en Afrique de l'Est bien plus tôt qu'on ne le pensait auparavant, se répandant à travers le continent.

Des scientifiques ont reconstitué son apparence en utilisant la forme de son crâne. L'expert en graphisme brésilien Cicero Moraes, qui a achevé la reconstitution, a décrit le visage résultant comme "fort et serein". Il a déclaré : "J'ai d'abord scanné le crâne en 3D, en utilisant les données fournies par les chercheurs de l'Institut Max Planck. Ensuite, j'ai procédé à l'approximation faciale, qui consistait à croiser plusieurs approches, telles que la déformation anatomique".

Le visage a été décrit comme "fort et serein" (Image : Crédit : Cicero Moraes/Pen News)

"Ce processus consiste à utiliser la tomographie d'un humain moderne, en l'adaptant de manière à ce que le crâne du donneur devienne le crâne de Jebel Irhoud, et que la déformation génère finalement un visage compatible". D'autres données provenant d'humains modernes ont été utilisées pour prédire l'épaisseur des tissus mous, ainsi que la projection probable du nez et d'autres structures faciales.

Cicero Moraes, qui a publié son étude dans le journal de graphisme 3D OrtogOnLineMag, a ajouté : "Le visage final est l'interpolation de toutes ces données, ce qui génère deux groupes d'images, l'un objectif, avec des éléments plus techniques, sans cheveux et en niveaux de gris. L'autre est artistique, avec pigmentation de la peau et des cheveux".

(Crédit : Cicero Moraes/Pen News)

Les données du donneur provenaient d'un homme adulte avec un faible indice de masse corporelle. Cicero Moraes a dit avoir choisi de donner un visage masculin au squelette, parce qu'il trouvait le crâne plutôt robuste.

Le crâne lui-même est un composite de divers fossiles, recréé en un tout que Cicero Moraes a qualifié d'"excellent et assez cohérent, anatomiquement parlant". Selon l'Institut Max Planck, les restes de Jebel Irhoud présentent un "visage et des dents d'apparence moderne, et une boîte crânienne grande mais d'apparence plus archaïque".

La transformation de la boîte crânienne au fil du temps est probablement liée à une série de changements génétiques affectant la connectivité, l'organisation et le développement du cerveau, selon l'Institut. Cicero Moraes a déclaré que le crâne lui en rappelait un autre, trouvé dans le nord d'Israël et qui date d'environ 180.000 ans plus tard. Placés côte à côte, ils racontent une histoire du développement humain.

"Le crâne de Jebel Irhoud est très similaire à celui de Skhul V, un autre Homo sapiens archaïque. Cependant, il possède également certaines caractéristiques compatibles avec les Néandertaliens ou les Homo heidelbergensis. J'ai réalisé une série d'approximations en images didactiques et le résultat était très intéressant. Nous pouvons observer les différences et les compatibilités entre les structures des crânes et des visages au fil des millénaires", a-t-il précisé.

Les fossiles ont été découverts pour la première fois à Jebel Irhoud dans les années 1960, mais on estimait initialement qu'ils avaient environ 40.000 ans. En revisitant le sujet dans les années 1990, les scientifiques ont ensuite daté les ossements entre 100.000 et 200.000 ans. Mais, en 2017, de nouvelles techniques ont révélé qu'ils étaient encore plus anciens, les datant d'environ 300.000 ans.

À l'époque, le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin de l'Institut Max Planck avait déclaré : "Nous pensions qu'il y avait un berceau de l'humanité il y a 200.000 ans en Afrique de l'Est, mais nos nouvelles données révèlent qu'Homo sapiens s'est répandu sur l'ensemble du continent africain il y a environ 300.000 ans".

Cicero Moraes a déclaré que ces restes constituaient le plus ancien membre de notre espèce jamais découvert. "Ce qui a le plus attiré l'attention à propos de Jebel Irhoud, c'est que cette découverte a placé notre espèce à une époque historique 100.000 ans plus tôt que ce que l'on imaginait auparavant. Actuellement, c'est le plus ancien Homo sapiens, datant d'environ 315.000 ans avant notre ère. Le deuxième plus ancien, trouvé sur le site d'Omo Kibish en Éthiopie, a été daté à 195.000 ans avant notre ère".

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

RISMA: COMMUNICATION FINANCIÈRE TRIMESTRIELLE AU 31 MARS 2024

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.