À mi-mandat, Akhannouch défend le bilan de son gouvernement

Dialogue social, santé, enseignement, emploi, investissements... Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a dressé un bilan détaillé de l’action de son gouvernement à mi-mandat, se montrant confiant pour l’avenir. Verbatim et données chiffrées.

À mi-mandat, Akhannouch défend le bilan de son gouvernement

Le 24 avril 2024 à 20h15

Modifié 25 avril 2024 à 15h34

Dialogue social, santé, enseignement, emploi, investissements... Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a dressé un bilan détaillé de l’action de son gouvernement à mi-mandat, se montrant confiant pour l’avenir. Verbatim et données chiffrées.

Devant le Parlement, le chef du gouvernement a présenté ce mercredi 24 avril le bilan d’étape de l’action de son gouvernement et un livret qui détaille les 30 premiers mois de mandat.

Aziz Akhannouch défend son bilan. Un bilan qu’il juge "honorable et reflétant le respect du gouvernement de ses engagements et ses promesses".

"Un bilan qui a pour titre le sérieux et le réalisme dans la mise en œuvre des directives royales. Parce que c’est un bilan qui a pu, sous la direction royale, transformer des crises et contraintes multiples et complexes en opportunités de développement durable (...) avec l’aboutissement de son objectif premier : établir les fondations de l’État social malgré tous les chocs successifs et les coûts soudains", a déclaré le chef de l’exécutif devant les élus de la nation.

Ce mandat, faut-il le rappeler, a été marqué par une succession de crises et de chocs allant de la crise sanitaire à la sécheresse devenue structurelle en passant par les guerres régionales, l’inflation et le séisme d’Al Haouz.

"Les crises passeront. Ce qui restera ancré, c’est ce qui a été accompli pour les familles marocaines", a-t-il avancé dans son discours, fournissant également des données chiffrées sur plusieurs domaines.

L’Etat social, quel bilan ?

L’un des axes majeurs de l’action gouvernementale au cours de ses 30 premiers mois d’exercice est l’Etat social, matérialisé par différents projets dont la généralisation de l’AMO, le lancement des aides sociales directes et des aides au logement.

A ce titre, le chef du gouvernement recadre le débat. "Le projet d’État social n’est pas un sujet de 'polémique'. C’est un projet royal, et le gouvernement a travaillé pour le mettre en place et accélérer sa mise en œuvre avec le sérieux et l’efficacité nécessaires."

Qu’en est-il en termes de chiffres ? Il commence par la généralisation de l’AMO, un chantier "finalisé dans les délais", insiste-t-il. AMO Tadamon, venu remplacer le Ramed et combler ses lacunes, compte environ 10 millions de bénéficiaires. Un régime pour lequel l’Etat prend en charge les cotisations mensuelles pour une enveloppe de 9,5 milliards de dirhams par an.

Il explique également que les travailleurs non salariés inscrits à l’AMO sont au nombre de 2,4 millions.

Le RSU, principal outil de ciblage des différents programmes sociaux, notamment les aides directes, compte à fin mars 2024 3,5 millions de familles inscrites, soit près de 12 millions de personnes dont :

  • Près de 5 millions d’enfants (dont 1,2 million d’enfants de moins de 5 ans)
  • 1,4 million de familles sans enfants bénéficient de l’allocation mensuelle forfaitaire (500 dirhams).
  • 1,2 million de bénéficiaires âgés de plus de 60 ans.

Un programme qui mobilisera, à terme, un budget annuel de 29 MMDH en 2026.

En ce qui concerne l’aide au logement, 60.976 demandes enregistrées dont 90% ont été acceptées lors du premier tri. "Ce qui prouve le fort engouement des catégories ciblées", commente le chef du gouvernement.

Dans ce registre, Akhannouch a également exposé les réalisations en matière de santé. Le gouvernement a réhabilité et remis à niveau 481 centres de santé à fin 2023 sur 1.400 programmés.

"Après le CHU de Tanger, celui d’Agadir est dans la dernière ligne droite. Le CHU Ibn Sina à Rabat est en cours de reconstruction, tandis que les travaux pour la création de trois facultés de médecine et trois CHU à Errachidia, Beni Mellal et Guelmim sont en cours", a détaillé le chef de l’exécutif.

Il a également rappelé que le gouvernement a "augmenté dès la première année du mandat le salaire des médecins avec une hausse nette de 3.800 DH par mois (...)".

Il a également déclaré que le gouvernement a élaboré un plan pour augmenter le nombre d’étudiants dans les professions médicales de 20% chaque année, le doublant progressivement à la fin du mandat gouvernemental pour dépasser 23 cadres médicaux et paramédicaux pour 10.000 citoyens d’ici 2025, soit le minimum recommandé par l’OMS (contre 17 cadres pour 10.000 citoyens actuellement).

Après la santé, l’éducation. "La mise en place du statut unifié a permis d’accorder le statut de fonctionnaire à tous les acteurs du ministère en charge de l’Éducation nationale, mettant ainsi fin, de manière complète et irréversible, à ce que l’on appelait les enseignants contractuels" a-t-il expliqué, rappelant tous les acquis qui ont été octroyés aux enseignants dans le cadre du dialogue sectoriel.

Ce qu’il a dit des équilibres macroéconomiques

"Parce que le Maroc n’est pas isolé de ce contexte international, cette situation préoccupante [crises internationales, ndlr] a affecté l’économie nationale. Cependant, notre pays a fait preuve d’une réactivité exceptionnelle grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi, ce qui a renforcé la confiance des institutions internationales dans la capacité de notre économie à résister aux crises d’une part, et à poursuivre les réformes structurelles d’autre part", avance-t-il.

Selon le chef du gouvernement, les interventions de l’Etat ont permis d’inverser la tendance de l’inflation et de réduire les prix des produits alimentaires malgré les conséquences de la sécheresse. Il cite plusieurs programmes et mesures dont :

  • Mise en place de programmes d’emploi pour réduire les répercussions de la crise sanitaire. Plus de 221.000 opportunités d’emploi dans le cadre du programme "Awrach" pour une enveloppe financière d’un total de 4,5 milliards de dirhams. Figure également le programme "Forsa", qui a permis d’accompagner 21.000 jeunes entrepreneurs porteurs de projets, avec un budget estimé à 2,5 milliards de dirhams.
  • Paiement des arriérés de TVA d’un montant de 20 milliards de dirhams au profit des entreprises, notamment petites et moyennes, touchées par la crise sanitaire.
  •  20 milliards de dirhams pour faire face aux effets de la sécheresse et assurer l’approvisionnement du marché national en denrées alimentaires d’origine agricole et maîtriser leurs coûts de production.
  • 2 milliards de dirhams injectés dans le secteur du tourisme pour soutenir près de 800 unités hôtelières à travers le Royaume, avec une indemnisation mensuelle nette de 2.000 dirhams au profit de 40.000 travailleurs du secteur du tourisme.
  • L’accompagnement des professionnels du transport, en allouant environ 8 milliards de dirhams entre 2022 et 2023, afin de réduire la pression sur les coûts des matières premières dans les différents secteurs.
  • Le maintien de la stabilité des prix de l’électricité pour faire face à la hausse des prix mondiaux, avec une enveloppe financière s’élevant à 9 milliards de dirhams sur deux ans.
  • Réduction de la TVA de 20% à 10% sur les produits de consommation de base et pharmaceutiques, et suspension des droits de douane sur le blé pour faire face à la hausse des prix mondiaux, et sur les ovins pour remodeler le cheptel national.

Et d’ajouter : "Malgré l’impact négatif de la sécheresse sur l’activité agricole, la croissance économique nationale s’est améliorée de 1,3% en 2022 à 3,2% en 2023 et devrait atteindre, selon les projections macroéconomiques, et malgré de sévères contraintes économiques, 3,8% annuellement en moyenne sur la période 2024-2026, alors que la croissance de l’économie mondiale restera faible, par rapport à sa tendance précédente, de l’ordre de 3% en moyenne."

"Les recettes ordinaires ont augmenté en 2023 de 68 milliards de dirhams par rapport à 2021, tandis que les dépenses totales ont augmenté de 61 milliards de dirhams. Le gouvernement a ainsi réussi à réduire le déficit à 4,4% du PIB en 2023 au lieu de 5,5% en 2021. Il reste engagé sur l’objectif d’atteindre un taux de déficit représentant 3% en 2026."

"Le gouvernement est conscient du lien étroit entre les perspectives d’investissement et la création d’opportunités d’emplois décents dans des domaines d’avenir, tels que les énergies renouvelables, l’industrie automobile électrique et l’hydrogène vert, sans négliger les industries alimentaires ainsi que celle des engrais (...) Nous disposons d’une charte intégrée pour encourager l’investissement privé, réalisée en un temps record. Elle constitue un saut qualitatif pour que notre pays se positionne dans son environnement régional, continental et mondial."

Le gouvernement a travaillé, à travers la Commission nationale d’investissement, pour donner une forte impulsion à l’investissement privé en augmentant la fréquence de ses sessions, dont les réunions (dans les versions antérieure et nouvelle) se sont conclues par l’approbation de 170 projets d’accords et annexes d’accords d’une valeur totale dépassant les 220 milliards de dirhams, qui permettront de créer environ 115.000 emplois directs et indirects.

Dans le même contexte, le gouvernement a œuvré pour accélérer l’activation du Fonds Mohammed VI d’investissement et mettre en œuvre une réforme globale et stratégique des entreprises publiques. Il a également accéléré la régionalisation avancée et la réforme des marchés publics.

"Toutes ces réformes constitueront une 'locomotive' pour interagir avec les différentes transformations en cours et accroître et encourager les investissements (...) Ces progrès réalisés dans notre pays constituent un chemin positif qui portera ses fruits dans les années à venir. Outre tous ces efforts, notre pays s’est engagé dans un ensemble de projets à dimension stratégique à l’horizon 2030, parmi lesquels la création de lignes à grande vitesse et d’une double ligne à très haute tension qui reliera la ville de Dakhla au centre du Royaume, ainsi que le renforcement des principales infrastructures hydrauliques et l’achèvement des gazoducs et des installations sportives de football pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du monde 2030."

"Il s’agit de projets d’un volume d’investissement supérieur à 200 milliards de dirhams dans le cadre d’un partenariat entre les secteurs public et privé, qui permettront de créer de nouvelles opportunités d’emploi, de renforcer la formation aux compétences nécessaires et de participer à la diversification économique."

"Le gouvernement estime que la recette pour sortir des crises conjoncturelles réside dans le doublement des investissements, tant publics que privés, et dans la prise des mesures nécessaires pour soutenir les investissements nationaux et étrangers et stimuler les investissements des Marocains à l’étranger. (...) Concrètement, le gouvernement a augmenté les investissements publics de 231 milliards de dirhams en 2021 à 245 milliards de dirhams en 2022, puis 300 milliards de dirhams en 2023 et 335 milliards de dirhams en 2024".

Pour Aziz Akhannouch, "quiconque défend l’option de réduire les investissements publics comme cela a été fait dans le passé et de dépenser les fonds publics avec une logique de gestion simpliste poursuit en réalité des politiques génératrices de pauvreté et de fragilité".

"Je suis certain que le gouvernement poursuivra, pendant le reste de son mandat constitutionnel, sa démarche de réforme avec le courage, le sérieux et l’esprit patriotique requis, et qu’il œuvrera, sous la sage direction de Sa Majesté le Roi, pour achever le processus de mise en œuvre des grands projets et respecter ses engagements contenus dans le programme gouvernemental au service de l’intérêt général", conclut-il.

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