Le prix de vente de la sardine destinée à l’industrie augmente à 3,03 DH/kg

Les industriels du poisson et les armateurs ont convenu, ce mercredi 13 février, d’entériner la hausse de 0,25 DH du prix de vente de la sardine destinée à l’industrie, fixé antérieurement par les armateurs et les mareyeurs du Royaume. Suite aux pressions exercées par les usines de poisson, qui ont cessé leurs activités de production du 9 au 13 février, les parties ont convenu de bloquer le nouveau prix pendant trois ans.

Le prix de vente de la sardine destinée à l’industrie augmente à 3,03 DH/kg

Le 14 février 2024 à 19h08

Modifié 14 février 2024 à 19h52

Les industriels du poisson et les armateurs ont convenu, ce mercredi 13 février, d’entériner la hausse de 0,25 DH du prix de vente de la sardine destinée à l’industrie, fixé antérieurement par les armateurs et les mareyeurs du Royaume. Suite aux pressions exercées par les usines de poisson, qui ont cessé leurs activités de production du 9 au 13 février, les parties ont convenu de bloquer le nouveau prix pendant trois ans.

Un accord, portant augmentation du prix référentiel de vente des sardines dans les comptoirs d’agréage du poisson industriel (CAPI), a été signé le 7 février dernier entre les représentants des armateurs (la Confédération nationale de la pêche côtière au Maroc, la Confédération marocaine de la pêche côtière et l’Union nationale des armateurs à la pêche pélagique) et la Fédération nationale des mareyeurs dans les ports et les marchés marocains.

A l’issue d’une réunion tenue le 7 février, l’accord a été conclu à l’unanimité entre les représentants des parties citées ci-haut, sur la hausse du prix de référence d’un kilogramme de sardines de 25 centimes toutes taxes comprises (TTC), dans tous les ports producteurs de poisson industriel du Royaume, lit-on dans le procès-verbal dont Médias24 détient copie.

Derrière cette décision de revoir à la hausse le prix de référence, se trouvent les difficultés que rencontrent actuellement l’ensemble des acteurs, qui soulignent également la nécessité d’insuffler un esprit de responsabilité dans l’intérêt du secteur, de préserver les ressources halieutiques et de garantir la qualité du poisson industriel, ainsi que l’importance de prévenir les tensions professionnelles.

Exclus des négociations, les industriels du poisson entrent en ligne après une grève de quatre jours

La hausse décidée par les armateurs et les mareyeurs n’a pas tardé à être contestée, notamment par les industriels du poisson, qui ont fini par mener une grève de 4 jours.

Les usines de production du poisson, représentées par l’Association nationale des industries de la congélation des produits de la mer (ANICOM), l’Union nationale des industries de la conserve de poisson (UNICOP) et l’Association des fabricants de farine et d’huile de poissons à Laâyoune, ont condamné, dans un communiqué publié le 9 février, le procès-verbal signé entre les armateurs et les mareyeurs, rejetant son activation dans les bureaux nationaux de la pêche en raison du non-respect des lois et des pratiques établies concernant la vente du poisson industriel, en vigueur depuis des décennies.

Les usines de conservation, de congélation et de farine et d’huile de poisson ont annoncé dès lors la cession totale de leurs activités, jusqu’à ce qu’un accord soit conclu entre les armateurs et les industriels du poisson.

Une réunion a été effectivement tenue, sous la présidence de la secrétaire générale du ministère de la Pêche maritime, en présence de l’UNICOP, de l’ANICOM et des confédérations professionnelles des armateurs, selon un communiqué conjoint de ces dernières.

Consensus sur la hausse des 25 centimes TTC, blocage du prix pendant 3 ans

"Après de longues négociations, devant la situation de blocage qui se dessinait et les risques liés à une prolongation de l’arrêt de production, il a été décidé d’entériner les conditions suivantes : l’acceptation des 25 centimes TTC, le blocage du prix pendant 3 ans, la promotion des contrats bateaux-usines et la prise en compte des deux associations [l’ANICOM et l’UNICOP, ndlr] dans les prochaines négociations de prix de façon systématique", lit-on dans ce procès-verbal.

Joint par nos soins, Mohammed Fadel Lafjah, directeur de l’ANICOM, explique que les décisions relatives à la hausse du prix de vente de la sardine mettent les industriels du poisson dans l’embarras.

"Les armateurs et les mareyeurs justifient la revendication de la hausse par l’augmentation des prix des carburants. Sauf que cette hausse nous met, nous industriels, dans une situation délicate avec nos clients qui refusent d’y adhérer. Cette situation empire dès qu’il y a une abondance de l’offre de poisson. Les usines, nerf de l’économie marocaine, ont en outre des charges supplémentaires à assurer", explique Mohammed Fadel Lafjah.

Si la hausse du prix de vente s’est répercutée uniquement sur la sardine, c’est parce qu’il s’agit, là, du poisson le plus consommé localement, note-t-il.

Absence d’une réglementation régulant les prix de vente de la sardine

"Auparavant, toute éventuelle augmentation des prix de vente se négociait entre les armateurs et nous-mêmes, industriels du poisson. Sauf que cette fois-ci, nous avons été surpris par notre exclusion des négociations, menées presque unilatéralement par les armateurs qui, en quelque sorte, représentent avec les mareyeurs les deux faces d’une même pièce", poursuit notre interlocuteur.

"Or, jamais il n’y a eu par le passé une partie tierce. Cette dernière a réussi à s’infiltrer dans les négociations grâce aux contrats avec les usines qui attestent qu’elles achètent pour le compte des industriels. Mais cela ne veut pas dire qu’elle devrait se substituer aux usines ni négocier à leur place."

"Il n’existe pas véritablement de réglementation qui régisse les prix de vente. Mais la pratique en vigueur depuis des années veut que la négociation des prix se fasse entre les usines et les armateurs qui rendent des comptes à l’Office national des pêches", note le directeur de l’ANICOM.

"Le blocage du prix de vente de la sardine n’est malheureusement pas contraignant"

"Heureusement, le ministère de tutelle a rattrapé la situation. Une réunion a été tenue entre les industriels du poisson et les armateurs, au cours de laquelle il a été décidé entre autres de suspendre la grève des industriels, menée du 9 au 13 février. L’accord trouvé sera scellé aujourd’hui [ce mercredi 14 février, ndlr]", ajoute Mohammed Fadel Lafjah.

"Le principal acquis obtenu est le blocage du prix de vente, avec la hausse des 25 centimes, pendant trois ans. Nous avons initialement plaidé pour un blocage des prix pour une durée de cinq ans, l’objectif étant de limiter les hausses des prix de vente de la sardine. Malheureusement, ce nouvel engagement n’exclut pas une énième augmentation avant l’écoulement des trois ans fixés, du fait qu’il n’est pas contraignant", développe notre source, notant qu’à peine deux ans se sont écoulés depuis la dernière augmentation.

Celle-ci avait été à l’époque fixée à 22 centimes, se souvient le directeur de l’ANICOM.

Le prix de vente de la sardine augmente à 3,03 DH/kg

Après la nouvelle hausse des 25 centimes, le prix de vente des sardines se fixe désormais à environ 3,03 DH par kg, souligne Mohammed Fadel Lafjah.

Quelle est la situation actuelle du secteur et comment évolue-t-elle ? "Les volumes de production des usines de sardine dépendent de l’abondance du poisson. Si la sardine est abondante, la production augmente mécaniquement et vice versa."

Pourtant, la pêche à la sardine au Maroc est loin de bien se porter. "Nous constatons aujourd’hui une faible biomasse des sardines, contrairement à autrefois", confie à Médias24 une source du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins.

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