Cosumar : des relais de croissance limités en 2024

| Le 7/2/2024 à 15:35
Cosumar a cédé l'an dernier ses parts dans la raffinerie de Durrah, l'un de ses relais de croissance à moyen terme. Désormais, sa croissance viendrait d’une hausse de la capacité de raffinage, et donc de l’export ou de la possibilité de dupliquer son modèle économique ailleurs. Les faibles niveaux des précipitations locales pourraient peser sur les marges.

Cosumar a connu une année 2023 mouvementée. Le groupe a notamment acté un changement important d’actionnariat avec la sortie de Wilmar qui détenait 30% des parts de Cosumar. L’industriel français Sucden, ainsi que des institutionnels marocains, ont repris cette part du capital.

Le groupe a également cédé sa raffinerie saoudienne de Durrah à Wilmar.

Parallèlement, d’un point de vue opérationnel, il a connu une saison agricole compliquée, avec des précipitations nettement insuffisantes. À fin septembre, le groupe affichait des revenus en baisse de 3,1% à 7,6 MMDH, à cause notamment du retrait des volumes de ventes disponibles à l’export. Mais avec des niveaux de précipitations toujours inquiétants et "la perte" du relais de croissance à moyen terme que représentait la raffinerie de Durrah, comment se profile l’année 2024 ?

Peu de facteurs pourraient changer la donne en 2024

De plus en plus, le groupe est assujetti à des évolutions climatiques défavorables. Comme nous le rappelle, une source du marché, "2023 n’était pas une bonne année en termes de précipitations, car nous étions sur un taux d’autosuffisance de l’ordre de 18%. À ce niveau, les marges dégagées sur les activités au Maroc sont plus faibles, car le raffinage de sucre brut génère moins de marge que le raffinage et la production de sucre effectués à partir des plantes locales sucrières".

Dans les faits, toute baisse de l’amont agricole au Maroc va impacter les marges et le résultat du groupe. À l’export, dans les chiffres à fin juin, il y a eu une baisse des volumes, mais une amélioration des marges de raffinage qui a partiellement compensé ce retrait.

Le groupe devra, cette année, faire sans la contribution de l’usine saoudienne de Durrah. Cependant, d’un point de vue de profitabilité, cela n’impactera pas le groupe. D’après notre source, "Durrah ne va factuellement pas changer la vie de Cosumar sur le court terme. Il s’agissait d’une intégration par mise en équivalence, ce qui implique que l’impact était simplement ressenti au niveau des résultats et non au niveau des autres agrégats. Il s’agit qui plus est de raffinage qui ne renferme pas un niveau de rentabilité aussi important. La société était déficitaire et tirait le résultat du groupe vers le bas, donc à court terme, cela est plutôt positif. Mais à moyen terme, elle aurait contribué à améliorer les résultats qui auraient été d’environ 100 MDH".

Concernant les marges, s’il est encore difficile de se positionner sur le comportement à venir en 2024, notre interlocuteur fait remarquer que "l’amont à l’international est globalement bon. La croissance internationale devrait être meilleure que l’an dernier. Mais il n’y a pas d’événements qui viendraient changer la donne cette année".

La demande sera donc probablement plus soutenue à l’export, et les marges pourraient être légèrement affectées du fait d’un meilleur amont international face à une production locale affectée par les niveaux de précipitations inférieurs à la normale.

Des leviers de croissance limités

Le comportement des marges étant difficile à prévoir pour cette année, il faut surveiller trois indicateurs clés pour évaluer la tendance dans la profitabilité de Cosumar.

Premièrement, la prime de blanc, puis l’amont agricole, et enfin le prix de la tonne de charbon sur le marché international, intrant utilisé par le groupe dans son procédé industriel. "En réalité, ce qui importe, c’est la prime de blanc, qui est la différence entre le prix du brut et le prix du raffiné. Actuellement, il est difficile de se prononcer sur ce facteur-là. C’est d’ailleurs sur ce facteur que repose la rentabilité de l’activité export", explique notre source.

Sur son marché local, l’activité de Cosumar est globalement sécurisée, mais la croissance est limitée par une certaine capacité de production et par une demande qui évolue légèrement à la baisse. "La consommation de sucre au Maroc est élevée par rapport à la moyenne mondiale, mais elle est en légère baisse, notamment pour des raisons sanitaires", explique notre source.

De fait, le groupe devra investir pour générer de la croissance à terme. Avec la cession de ses parts dans Durrah, il a différentes options.

Consulter ici : toute la communication financière de Cosumar

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