Sahara : l'étrange visite de De Mistura en Afrique du Sud à l'invitation de Pretoria

Staffan de Mistura effectue ce mercredi 31 janvier une visite en Afrique du Sud, à l'invitation du gouvernement de ce pays. À l'ordre du jour : le Sahara.

Sahara : l'étrange visite de De Mistura en Afrique du Sud à l'invitation de Pretoria

Le 31 janvier 2024 à 16h49

Modifié 31 janvier 2024 à 18h04

Staffan de Mistura effectue ce mercredi 31 janvier une visite en Afrique du Sud, à l'invitation du gouvernement de ce pays. À l'ordre du jour : le Sahara.

L'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, a eu des entretiens ce mercredi 31 janvier à Pretoria. Il a été reçu par Grace Naledi Mandisa Pandor, ministre des Relations internationales et de la coopération (photo ci-dessous).

L'information avait été annoncée mardi par le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, à New York, au cours de son point de presse quotidien.

"L’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Staffan de Mistura, est en route pour l’Afrique du Sud, à l’invitation du Gouvernement, pour prendre part à des réunions, demain, avec des hauts fonctionnaires sud-africains afin de discuter de la question du Sahara occidental", a annoncé Dujarric sans aucune précision.

L'information est surprenante car on ne voit pas à quel titre l'Afrique du Sud a lancé cette invitation : elle n'est ni partie intéressée, ni concernée de près ou de loin. De plus, au niveau panafricain, la question relève exclusivement de la troïka des chefs d'Etats, une troïka tournante composée de l'actuel président, du précédent et du futur président, ainsi que du président de la Commission.

Contacté par Médias24, l'ancien diplomate et analyste Ahmed Faouzi a estimé que "c'est une visite qui ne fera pas avancer le dossier mais, tout au contraire, tendra à le compliquer davantage. La visite de De Mistura dans un pays, dont le gouvernement est dirigé par l'ANC, n'apportera aucune valeur ajoutée pour faire aboutir la solution préconisée par le Conseil de sécurité et qui consiste en une solution politique mutuellement acceptable". En effet, l'Afrique du Sud est, avec l'Algérie, l'adversaire le plus féroce et le plus hostile à la marocanité du Sahara. Comment évoquer une solution mutuellement acceptable avec un pays dont le parti-pris est assumé ? Pourquoi De Mistura a-t-il accepté cette visite?

"S'agit-il d'une réunion multilatérale à laquelle De Mistura devait absolument assister, et pouvant l'aider à faire avancer positivement l'orientation donnée par les Nations unies aux parties, à savoir être pragmatique et œuvrer pour trouver un compromis mutuellement acceptable?", ajoute Ahmed Faouzi.

"De Mistura en responsable avisé et expérimenté devrait prendre en compte l'attitude de Pretoria qui, sous prétexte d'apporter son soutien au peuple sahraoui, a omis volontairement le fait que jamais dans l'histoire de notre région, une république sahraouie n'a existé et, par conséquent, l'intégrité territoriale du Royaume est un passage obligé vers une solution de ce différend qui nous oppose à l'Algérie", poursuit notre interlocuteur.

"Mais l'Afrique du Sud, qui a perdu la présidence au Conseil des droits de l'Homme face au Maroc et qui s'enorgueillit excessivement d'avoir porté la question de Gaza à la Cour internationale de Justice, voit le Maroc comme un dangereux concurrent pour ses intérêts en Afrique. Cette animosité se reflète au sein de l'Union africaine, où Alger et Pretoria font un couple idéologique anti-occidental qui tend à vouloir marginaliser les autres nations et à accaparer ce groupement panafricain", souligne Ahmed Fouzi.

"Les promesses faites par l'Afrique du Sud au régime algérien pour le faire admettre au sein du mouvement Brics, lors de la session tenue l'année dernière dans ce pays, se sont traduites par une grande déception à Alger. Depuis, Pretoria tend à consoler l'Algérie autant que faire se peut et fait le maximum pour satisfaire les exigences des militaires algériens, en leur rendant des services similaires à celui-ci".

"Dans ces temps qui connaissent de grandes transformations dans le monde, l'Afrique du Sud est en train de renforcer son rôle par des initiatives de ce genre pour démontrer qu'elle est incontournable dans toutes les crises africaines. Mais de simples rappels peuvent nous éclairer: les Sud-Africains ont échoué par le passé à aider à pacifier les situations en Côte d'Ivoire, en RDC et même en Libye quand ils avaient abandonné Kadhafi à son sort. Il n'y a aucune crise à laquelle ils ont mis la main et qui a été résolue".

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