Football. Les Lions de l’Atlas face à l’épreuve du feu de la CAN 2023

Après l’exploit réalisé au Mondial du Qatar, la sélection de Walid Regragui doit affronter son premier grand test de résistance, qui se jouera cette fois-ci en Côte d’Ivoire, du 13 janvier au 11 février 2024. Les camarades de Roman Saïs pourront-ils réaliser ce qu'aucune équipe du Maroc n’a pu faire depuis 1976 ? Analyse.

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Football. Les Lions de l’Atlas face à l’épreuve du feu de la CAN 2023

Le 9 décembre 2023 à 11h00

Modifié 10 décembre 2023 à 19h28

Après l’exploit réalisé au Mondial du Qatar, la sélection de Walid Regragui doit affronter son premier grand test de résistance, qui se jouera cette fois-ci en Côte d’Ivoire, du 13 janvier au 11 février 2024. Les camarades de Roman Saïs pourront-ils réaliser ce qu'aucune équipe du Maroc n’a pu faire depuis 1976 ? Analyse.

La dernière CAN remportée par le Maroc remonte à 1976. Depuis, aucune équipe du Maroc n’a pu réaliser l’exploit de gagner un titre africain. La meilleure performance enregistrée depuis 1976 remonte à 2004, où l’équipe coachée par l’ancien portier international, Badou Zaki, s’était hissée à la finale de la CAN, avant de perdre contre la Tunisie à domicile. Cette année-là, personne, même parmi les plus optimistes, ne pariait sur cette équipe-là, composée de jeunes joueurs de la diaspora dont personne ne connaissait le nom et où évoluait un certain… Walid Regragui.

Vingt ans plus tard, le latéral droit qui a réalisé cette belle performance avec son équipe, se retrouve aux manettes de la sélection nationale, lui qui a connu les honneurs mais aussi les défaites humiliantes en Coupe d’Afrique, et a été un des "marcheurs" de la longue traversée du désert de l’équipe du Maroc dans les compétitions africaines. Il l’a vécue en tant que joueur dans les CAN post-2004, mais aussi sur le banc en tant que premier adjoint du sélectionneur Rachid Taoussi pendant la CAN 2013. Une compétition où les Lions de l’Atlas sont sortis, comme d’habitude, bredouille, avec trois nuls contre l’Angola, le Cap Vert et l’Afrique du Sud.

Regragui vise la demi-finale, du réalisme ou une simple tactique de com’ ?

Grand connaisseur donc du football africain, en tant que joueur de la sélection nationale, entraîneur adjoint, puis en tant que coach du FUS et du WAC avec qui il a remporté la Champions League, Walid Regragui sait très bien qu’une participation marocaine à la CAN n’est pas une sinécure. Et que bien que sacrée quatrième au classement du Mondial du Qatar et 13e meilleure équipe du monde dans le dernier classement de la FIFA, l’équipe du Maroc aura beaucoup de difficultés à croiser le fer avec ses adversaires en territoire africain.

Performer dans les compétitions mondiales, ou dans les matchs amicaux joués au Maroc ou en Europe, les Lions de l’Atlas savent le faire. Ce qu’ils savent moins faire, c’est gagner en Afrique subsaharienne contre des adversaires africains. D’où le changement de ton opéré par le coach national en juin dernier, lui qui a pourtant déclaré à plusieurs reprises après le Mondial que son objectif était, de toute évidence, de remporter le titre africain.

Désormais, Regragui ne vise plus le titre, mais la demi-finale. Pourquoi ? Parce que le Maroc n’a pas atteint ce stade de la compétition depuis 2004 et qu’il serait plus logique, a-t-il expliqué lors de sa dernière sortie médiatique, d’avoir l’humilité de reconnaître qu’il y a plusieurs autres favoris dans cette compétition. Pas seulement des favoris, mais des spécialistes de la CAN, comme l’Egypte, le Nigéria, le Cameroun, la Tunisie, ou encore la grande puissance montante qu’est le Sénégal. Sans compter la grande liste d’outsiders qui peuvent à tout moment renverser la table des grands, comme l’avait fait pour la CAN 2012 la Zambie de Hervé Renard.

On peut bien sûr rétorquer qu’il s’agit d’une simple tactique de com’ visant à lever la pression sur ses joueurs et à la transférer aux adversaires. Mais Walid Regragui sait très bien de quoi il parle : l’Afrique ne réussit pas au Maroc, même s’il aligne la meilleure équipe du moment. Cela tient, comme l’ont expliqué en long et en large plusieurs experts, à la nature même de la CAN, une compétition qui se joue en janvier, en milieu de saison, à la morphologie des équipes africaines, aux conditions de jeu, au climat souvent chaud et humide… Un environnement où nos joueurs internationaux, évoluant pour la majorité en Europe et habitués à un style de jeu plus technique, moins physique, ont souvent du mal à performer. Preuve en est des derniers matchs de la sélection marocaine contre le Cap Vert (0-0) l’Afrique du Sud (défaite à 1-0) et la Côte d’Ivoire (défaite à 2-1), où la dream team du Mondial a été méconnaissable.

Les Bounou, Sais, Aguerd, Hakimi, Amrabat, Ounahi, Ziyech, En-Nesyri… nous prouveront-ils le contraire en Côte d’Ivoire ? C’est tout ce que les supporters des Lions de l’Atlas espèrent après le doute qui s’est installé ces derniers mois.

Exit le beau catenaccio du Qatar, Regragui appelé à revoir son plan de jeu

Reste à régler un souci technique qui n’est pas des moindres. Comment jouer en Afrique ? La grande question à laquelle Walid Regragui semble ne pas avoir encore trouvé de réponses convaincantes, si l’on se réfère aux derniers matchs du Maroc joués en 2023 ; amicaux ou comptant pour les éliminatoires de la prochaine CAN et du Mondial 2026.

On le sait très bien, si l’équipe du Maroc a réussi l’exploit de finir premier de son groupe au Qatar, à éliminer tour à tour l’Espagne et le Portugal pour affronter la France en demi-finale du Mondial 2022, c’est grâce au super catenaccio orchestré par Walid Regragui et bien développé par ses joueurs sur le terrain. Cette tactique qui nous a permis d’encaisser rarement et de profiter des transitions rapides pour tuer les matchs a bien fonctionné contre des équipes qui aiment jouer la balle. Et qui étaient surtout supérieures au Maroc sur le papier, donc obligées quelque part de développer un jeu offensif, basé sur la possession et l’attaque placée.

A la CAN, c’est tout le contraire qui nous attend. Pour toutes les équipes du continent, l’équipe à abattre en Côte d’Ivoire, c’est bien le Maroc, le super mondialiste, le grand favori. Le "bus" défensif, c’est le onze de Regragui qui doit l’affronter. Et pour cela, exit le beau catenaccio italien du Qatar, c’est au Maroc de faire le jeu, de posséder la balle, de construire des attaques placées pour percer les lignes adverses… Sans laisser trop d’espace derrière aux adversaires qui seront heureux d’occuper chaque centimètre abandonné par les latéraux ou les milieux pour nous surprendre. L’arroseur sera arrosé…

Et c’est cette équation tactique que Walid Regragui doit résoudre, et sur laquelle il est très attendu. Les dernières performances des Lions de l’Atlas n’ont pas été à ce titre très rassurantes, montrant une certaine fébrilité défensive et des faiblesses notoires de la ligne d’attaque qui parvient rarement à s’offrir des occasions de buts et à les concrétiser.

A moins d’une surprise, l’équipe du Maroc se qualifiera au deuxième tour, règlement de la compétition oblige (les deux meilleurs de leur groupe + les 4 meilleurs troisièmes passent aux 1/8e). Mais vu notre passif dans les CAN et les performances des derniers matchs africains du Maroc, un doute persiste quant à la capacité des Lions de l’Atlas à aller loin dans la compétition si l’équipe ne parvient pas à développer un jeu efficace face à des adversaires massés dans la défense, tout en ayant la même grinta et esprit de la gagne qui a fait la signature "Maroc" au Qatar. Alors, oui, atteindre les demi-finales serait un excellent premier pas. Une fois ce palier atteint, tout devient possible…

 Voici les premiers matchs du Maroc, qui évolue dans le groupe F :

17/01 : Maroc-Tanzanie à 18h

21/01 : Maroc-RDC à 15h

24/01 : Maroc-Zambie à 21h

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