Economie: l’objectif des 4% de croissance s'éloigne
L’exécutif s’est engagé au début de son mandat sur la réalisation d’une croissance moyenne de 4% entre 2022 et 2026. Un objectif qui semble de plus en plus difficile à atteindre au vu de ce qui a été réalisé jusque-là et ce qui est prévu dans le PLF 2024.
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Mehdi Michbal
Le 22 octobre 2023 à 18h02
Modifié 23 octobre 2023 à 7h04L’exécutif s’est engagé au début de son mandat sur la réalisation d’une croissance moyenne de 4% entre 2022 et 2026. Un objectif qui semble de plus en plus difficile à atteindre au vu de ce qui a été réalisé jusque-là et ce qui est prévu dans le PLF 2024.
L’équipe gouvernementale a pris officiellement ses fonctions début octobre 2021. En 2022, première année pleine de son mandat, la croissance du PIB est tombée à 1,3%, en raison des effets post-Covid et de la sécheresse. En 2023, le HCP prévoit dans sa dernière note de conjoncture la réalisation d’une croissance de 2,6%, un niveau encore atone et qui est loin de l’objectif de 3,4% fixé par le gouvernement dans sa loi de Finances, objectif réitéré vendredi 20 octobre par la ministre de l'Economie et des finances dans son discours de présentation du PLF devant le parlement.
Et le HCP se montre optimiste, car ce scénario des 2,4% repose "fermement sur l'hypothèse d'une reprise de la demande adressée aux industries chimiques et activités annexes", note le rapport du HCP, avant de préciser qu’il est essentiel de noter que tout retournement à la baisse de cette demande pourrait avoir des conséquences significatives sur les perspectives de croissance des branches secondaires.
La faible croissance est une donnée structurelle au Maroc
Pire encore, ce chiffre n’intègre pas de manière complète les effets du séisme d’Al Haouz, un évènement qui pourrait générer, selon le HCP, des impacts différenciés pouvant affecter les prévisions de croissance pour le quatrième trimestre 2023. Autrement dit, la réalisation d’une croissance de 2,6% en 2023 serait une prouesse... Et ce malgré la bonne évolution de la valeur ajoutée agricole, fer de lance de cette petite reprise, avec une récolte céréalière de 55,1 millions de quintaux contre 33,4 millions de quintaux un an auparavant.
Ce qui fait dire à un conjoncturiste contacté par Médias24, que la faiblesse de la croissance marocaine est toujours due aux mêmes raisons : le faible rythme de création de richesse dans le secteur secondaire, l’industrie en particulier, qui malgré les bonnes évolutions des dernières années peine à jouer son moteur de relais de croissance. Les raisons sont connues : faible productivité locale, manque de compétitivité à l’international, faible diversification de la production nationale, cherté des coûts des facteurs…
Une réalité structurelle que les prévisions du PLF 2024 traduisent bien. Ce projet table en effet sur une récolte céréalière de plus de 75 millions de quintaux, ce qui est considéré comme une bonne année agricole. Mais la croissance du PIB restera toujours limitée, ne cassant pas le plafond de verre des 4% pour se situer à 3,7%.
Même avec une bonne année agricole, la croissance reste en deçà de 4%
Cette prévision du gouvernement suppose ainsi une pluviométrie normale et une croissance ordinaire (3,5%) des activités non agricoles (industrie, service, commerce…). Si la pluie n’est pas au rendez-vous, ce qui est possible, il faudra retrancher deux points de croissance, ce qui nous fera tomber au niveau de croissance de 2022 (entre 1 et 2% maximum). Et rendrait l’atteinte des objectifs du plan gouvernemental encore plus difficile, voire impossible.
Avec les chiffres actuels et la prévision du gouvernement pour 2023 (croissance de 3,4%, chiffre qui dépasse celui du HCP) ainsi que les 3,7% prévus dans le PLF 2024, la croissance moyenne sur les trois années est de 2,8%, soit 1,2 point de moins que la cible des 4%. Pour atteindre cet objectif, le Maroc doit réaliser, selon notre expert, une croissance de 5,5% en 2025 et 6,5% en 2026. Ce qui est, selon lui, "impossible si l’on se réfère aux données actuelles, à la structure de l’économie nationale qui n’a pas connu de grands chamboulements, aux aléas climatiques ou encore à l’incertitude qui plane toujours sur l’environnement mondial".
Et ici, on ne compare que ce qui est réalisé aux engagements du gouvernement. Si l’on se réfère aux objectifs du nouveau modèle de développement qui vise une croissance moyenne de 6% d’ici 2035, on comprend qu’on est toujours loin du compte.
Pourtant, la réalisation d’une croissance de 4% ne relève pas du miracle. L’économie marocaine avait signé une croissance moyenne de 4,8% entre 2000 et 2009, avant que celle-ci ne s’essouffle à partir de 2010 pour se fixer à 3,5% environ. Depuis, notre économie n’arrive toujours pas à dépasser ce plafond, malgré toutes les bonnes volontés du monde.
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Le 22 octobre 2023 à 18h02
Modifié 23 octobre 2023 à 7h04