Reportage. Comment Morocco Foodex séduit les importateurs européens de fruits et légumes

En vue de consolider la confiance des importateurs de fruits et légumes frais marocains et gagner de nouveaux marchés, Morocco Foodex organise une mission BtoB censée faire le lien entre les producteurs nationaux et les investisseurs étrangers, avec pour mots d’ordre, le strict respect des cahiers des charges sanitaires et la traçabilité.

Reportage. Comment Morocco Foodex séduit les importateurs européens de fruits et légumes

Le 17 octobre 2023 à 15h18

Modifié 18 octobre 2023 à 10h27

En vue de consolider la confiance des importateurs de fruits et légumes frais marocains et gagner de nouveaux marchés, Morocco Foodex organise une mission BtoB censée faire le lien entre les producteurs nationaux et les investisseurs étrangers, avec pour mots d’ordre, le strict respect des cahiers des charges sanitaires et la traçabilité.

Agadir. Tomates, agrumes, framboises… Dans le Souss, les récoltes de plusieurs cultures ont pris du retard à cause de l’été indien qui n’en finit pas. Une contrainte qui n’a pas empêché Morocco Foodex d’exposer à des importateurs étrangers le processus de production et de conditionnement qui doit assurer la qualité des fruits et légumes marocains qui leurs sont destinés. 

Du dimanche 15 au jeudi 19 octobre 2023, l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (Morocco Foodex) a en effet reçu une délégation composée d’une vingtaine d’importateurs de fruits et légumes, originaires notamment de Pologne, de Russie, de République Tchèque, de Lituanie et de Roumanie.

Objectif ? "Renforcer la confiance dans les produits frais marocains sur les marchés à forte valeur ajoutée et trouver des opportunités commerciales entre les opérateurs nationaux et les importateurs de la délégation", annonce Morocco Foodex. Un processus encadré par le projet "Amélioration des débouchés commerciaux à haute valeur ajoutée dans le secteur horticole au Maroc". 

Soutenu par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et l’Union européenne, le projet a pour cadre le Programme européen pour le commerce et la compétitivité

"Cette mission BtoB offre une meilleure compréhension des consommateurs et donneurs d’ordres européens", explique à Médias24 El Mehdi El Alami, directeur promotion et développement de Morocco Foodex. D’autant que la proximité du Maroc avec l’Europe fait du pays une source idéale de produits horticoles frais.

La tomate, lun des fleurons de la production agricole nationale

Les réunions et négociations commerciales entre exportateurs marocains et importateurs européens ont été précédées d’une visite de vergers et d’une station de conditionnement d’agrumes. Un second déplacement a eu lieu dans une des stations de conditionnement du groupe Lymouna-Matysha, l’un des principaux producteurs et exportateurs marocains d’agrumes et de primeurs.

La délégation d’investisseurs européens a eu droit à une démonstration du processus de conditionnement des fruits et légumes exportés. A commencer par les tomates, puisque la région d’Agadir totalise 87% des exportations et 64% de la production nationale de ce fruit légumier. 

Ce qui en dit long sur l’expertise des opérateurs du Souss en la matière. Malgré les conditions climatiques difficiles, les résultats des exportations marocaines de tomates relatives à la campagne 2022-2023 sont dans le vert, comptabilisant 700.000 tonnes exportées et des recettes de plus de 10 milliards de dirhams.

Si les exportations de tomates marocaines affichent des résultats satisfaisants, ce n’est pas en raison d’une hausse de la quantité exportée, "qui est quasiment équivalente à celle de la campagne précédente", assurait à Médias24 une source professionnelle, dans un précédent article.

L’explication se situe plutôt au niveau "d’une moyenne de prix supérieure à celle des précédentes campagnes (13,95 DH/kilo), tous segments de la tomate confondus", poursuit notre source. Le respect rigoureux des réglementations sanitaires en vigueur dans les pays exportateurs n’y est pas étranger non plus. 

"Nos équipes ciblent constamment une qualité premium à travers toutes les étapes de notre chaîne de valeur respectant des cahiers de charges très stricts", assure Taquie-Dine Cherradi El Fadili, président-directeur général, du groupe Lymouna-Matysha, possédant "400 ha de serres dont 150 hectares de fruits rouges, 780 ha d’agrumes et 1.600 hectares de terrains pour d’éventuelles extensions", précise-t-il en s’adressant aux investisseurs européens.   

Un cahier des charges strict

Le PDG de la société dont la stratégie est basée sur une synergie et une intégration du savoir-faire depuis les pépinières jusqu’aux plateformes internationales, en passant par les domaines de production agricole et les stations de conditionnement, insiste sur l’un des fondements de ce commerce international : le respect de règlementations sanitaires. 

Raison pour laquelle un protocole a été mis en place entre les opérateurs, Morocco Foodex (certificat de conformité) et l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (certificat phytosanitaire), pour que les producteurs et les conditionneurs soient en phase avec l’ensemble des exigences sanitaires pratiquées aux quatre coins du globe.

En outre, les opérateurs marocains multiplient les points de contrôles qualité pour se prémunir de toutes contaminations et virus sur l’ensemble de la chaîne de valeurs. Sans oublier l’ensemble des certifications demandées par les pays importateurs. A l’entrée de l’usine de conditionnement, deux voies s’offrent aux camions transportant les produits : 

- La route de l’export : dans le cas où le directeur de ferme possède les autorisations qui prouvent qu’il a du produit exportable; 

- La route du marché national : si le produit présente des coups de chaleur ou des anomalies dans le calibre. 

La réception de la marchandise est également strictement encadrée. Les nouveaux arrivages de tomates par exemple n’entrent pas en contact avec les produits destinée à l’export ou au marché local. Leur qualité est d’abord contrôlée avant qu’ils soient envoyés dans une calibreuse de tomate où la main-d’œuvre est quasiment proscrite dans l’optique d’éviter les impacts à destination. 

Après triage, les tomates non-exportables sont envoyées au marché local via un conduit mécanique. En parallèle, toutes les caisses qui ont été vidées repartent immédiatement et n’entrent pas en contact avec d’autres éléments.  Dans cette usine de conditionnement, 350 tonnes de tomates cerises et olivettes sont traitées par jour, entre autres produits.

"30 à 35% est destiné au marché local. Soit 250 tonnes à l’export et 100 tonnes pour le marché local ou africain", indique Taquie-Dine Cherradi El Fadili. Les produits réservés au marché local sont vendus aux enchères à plusieurs acheteurs nationaux. Les produits à l’export sont quant à eux conditionnés (barquette, du cinq, six ou quatre kilos…) et envoyés directement dans des frigos. 

Cap’export, un service qui assure l’accompagnement des primo-exportateurs 

Traité en produit fongique, le camion qui doit transporter la marchandise est mis en maintien de températures (8°C). Une demi-heure avant le chargement, un chien passe pour contrôler la présence d’un produit illicite à bord et se prémunir contre les mauvaises surprises. En vingt minutes chrono, les caristes chargent les marchandises. Toute l’étape est filmée par une caméra de vidéo-surveillance. 

Un processus long et coûteux qui laisse peu de place à l’approximation, maîtrisée par les producteurs expérimentés. Quid des petits producteurs qui ont de grandes ambitions à l’export ? "Morocco Foodex a mis en place "Cap’export", un service qui a pour vocation d’accompagner les primo exportateurs, tant dans l’identification du besoin et l’audit à l’export que dans l’accompagnement sur les marchés internationaux", affirme El Mehdi El Alami.  

De surcroît, le projet mené conjointement avec la FAO et la BERD assure la transmission d’une expertise internationale qui accompagne les opérateurs et Morocco Foodex dans l’élaboration et l’établissement d’une stratégie dédiée à ces opérateurs. Avec la qualité pour leitmotiv. 

"Aujourd’hui, l’origine Maroc est une origine crédible et qui n’est plus positionnée sur le prix mais sur la qualité, à l’instar de ses concurrents européens", conclut le directeur promotion et développement de Morocco Foodex.  

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