Lancement de la nouvelle saison de la chasse
Si l'activité de la chasse s'est particulièrement développée ces dernières années, les accidents n'ont pas disparu pour autant. À l'occasion du lancement de la saison de la chasse 2023-2024, une journée de sensibilisation a été organisée par l'Agence nationale des eaux et forêts, ce mardi 26 septembre, dans la forêt de Maâmora.
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Chady Chaabi
Le 27 septembre 2023 à 17h02
Modifié 1 octobre 2023 à 17h04Si l'activité de la chasse s'est particulièrement développée ces dernières années, les accidents n'ont pas disparu pour autant. À l'occasion du lancement de la saison de la chasse 2023-2024, une journée de sensibilisation a été organisée par l'Agence nationale des eaux et forêts, ce mardi 26 septembre, dans la forêt de Maâmora.
Non loin de Rabat, au milieu des chênes lièges desséchés de la forêt de Maâmora, les chasseurs ont les yeux qui brillent au moment où des perdrix gambra sont relâchées dans le ciel, marquant le lancement symbolique de la saison de la chasse 2023-2024.
Un évènement placé par l'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), ce mardi 26 septembre, sous le signe de la sécurité, tant les accidents de chasse sont vite arrivés, bien qu'ils ne soient pas fréquents.
"Leur nombre ne dépasse pas une dizaine par saison, avec deux ou trois qualifiés de graves. Ces chiffres sont faibles comparativement aux autres pays tel que la France", révèle à Médias24 Mohamed Saidi, chef du département chasse et cynégétique au sein de l’ANEF.
Pour comprendre la difficulté de maintenir une extrême vigilance pendant une partie de chasse, il faut se rappeler que c'est une activité de grand espace qui concerne pas moins de 4 millions d'hectares amodiés, dont près de 750.000 ha dans la région Rabat-Salé-Kénitra.
Dans cet immense territoire, on pense à tort croiser plus de gibiers que d'êtres humains. Le cadre bucolique et l'atmosphère récréative n'incitent pas toujours à la vigilance. Surtout que "les pratiques de chasse ont évolué à travers le monde et au Maroc. Les chasseurs sont de plus en plus exigeants, et leur nombre a augmenté pour atteindre 70.000", explique à Médias24 Abderrahim Houmy, directeur général de l'ANEF.
Un atelier dédié à la sécurité
Résultat, "chaque année il y a des accidents et on n'insiste jamais assez sur cette dimension. D’ailleurs cette journée sera marquée par un atelier dédié à la sécurité", indique le directeur général de l'ANEF. Un tel évènement est d'autant plus crucial que le profil type des chasseurs a changé, "et pas forcément dans le bon sens", regrette Ahmed Moussaoui, président de la Fédération royale marocaine de la chasse. "Par le passé, les chasseurs respectaient les règles mais, ces dernières années, nous faisons face à une génération de chasseurs un peu moins regardants sur les règles."
Les accidents de chasse se présentent sous deux formes en majorité. La plus importante à travers le monde, et pas uniquement au Maroc, est le tir sans identifier, au grand comme au petit gibier. En outre, les auto-accidents sont également un sujet de préoccupation. En somme, il s'agit principalement d'un manque d'attention et d'un excès de confiance et de précipitation.
Dès lors, l'atelier mené par un agent de l'ANEF fait partie de la demi-douzaine d'ateliers organisés tout au long de cette journée de sensibilisation, qui prend tout son sens. En darija, l'agent démontre, gestes à l'appui aux chasseurs présents, les différentes attitudes à adopter et, surtout, celles qu'ils doivent proscrire.
"Les armes les plus utilisées et autorisées sont les armes à canon lisse", affirme Mohamed Saidi. De par son intitulé, une arme à canon lisse peut paraître moins mortelle. Elle l'est, pourtant.
De toute façon, impossible qu'il en soit autrement d'une arme qui peut blesser ou venir à bout aussi bien de l’espèce la plus emblématique du gibier marocain qu'est la perdrix gambra – selon notre interlocuteur – que d'un mouflon. Un gros gibier dont 20 individus sont actuellement chassables au Maroc à travers deux sociétés, avec une méthodologie particulière.
"C’est la chasse sélective, le chasseur paie une redevance à l’Etat de l’ordre de 50.000 DH (Fonds de la chasse et de la pêche continentale), mais c’est commercialisé par la société touristique", poursuit Mohamed Saidi.
Une formation et une sensibilisation plus poussées
Qu'il s'agisse de mouflon ou de perdrix, la vigilance doit être extrême. "La sécurité de la chasse est une question liée à la sensibilisation", avance Abderrahim Houmy. "Des fois, les chasseurs ne sont pas conscients de la dangerosité de l'activité. Pourtant, il y a des examens de chasse avant que le chasseur ne prenne son fusil ; il faut un minimum de formation qui lui permette d’avoir toutes les dimensions sur le plan sécuritaire."
Au-delà du volet réglementaire, les associations de chasse ont elles aussi un rôle important à jouer. "Le but des associations est l’encadrement des chasseurs en général, la vulgarisation des textes, des règles juridiques et des bonnes pratiques", corrobore Ahmed Moussaoui.
À la lumière de ces éléments, les bonnes pratiques de chasse et de maniement d'armes à feu sont essentielles. La clé pour se prémunir des accidents de chasse tient en un mot : la visibilité. Aussi bien dans la zone de chasse qu’aux abords de celle-ci, il est nécessaire de se rendre visible et de prévenir les autres usagers de la nature d'une partie de chasse en cours.
Des vêtements techniques fluo conçus pour la chasse sont disponibles, et très utiles en ce sens. Donc, chasseurs, pour réduire les risques, pensez à vous munir également de :
- lunettes de sécurité ;
- casque ou bouchons anti-bruit ;
- gants de protection ;
- chaussures renforcées.
Pour parer à toute éventualité, il est impératif d'emporter avec vous une trousse de secours complète, comprenant des ciseaux, des pansements, des compresses et autres lingettes désinfectantes. Autre conseil important pour les promeneurs qui s'aventurent dans des zones de chasse amodiée : portez des vêtements aux couleurs vives pour vous signaler.
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Le 27 septembre 2023 à 17h02
Modifié 1 octobre 2023 à 17h04