Tourisme : des solutions sont envisagées pour relancer le Plan Biladi à l'horizon 2026

Le Plan Biladi, lancé en 2007 au profit du tourisme interne, a été un échec. Une source fiable estime que les retards d'exécution seront réglés d’ici 2026 dans le cadre d’un plan de relance prioritaire pour ce créneau, inscrit dans la feuille de route du secteur touristique.

Tourisme : des solutions sont envisagées pour relancer le Plan Biladi à l'horizon 2026

Le 3 juillet 2023 à 19h34

Modifié 4 juillet 2023 à 10h13

Le Plan Biladi, lancé en 2007 au profit du tourisme interne, a été un échec. Une source fiable estime que les retards d'exécution seront réglés d’ici 2026 dans le cadre d’un plan de relance prioritaire pour ce créneau, inscrit dans la feuille de route du secteur touristique.

Seuls trois sites destinés au tourisme domestique avec leurs complexes dédiés sont sortis de terre depuis 2007 alors que huit étaient programmés, avec un objectif final de 12 zones pour couvrir l’ensemble du territoire national. Les 8 sites dits low cost visés au départ étaient étaient situés dans les régions de Nador, Tétouan, Asilah, Moulay Bouselham, El Haouzia, Ifrane, Marrakech et Agadir avec des programmes prévoyant des bungalows et des campings de "bon standing".

La rapidité d’exécution mise en cause par le secteur privé

Face à la hausse constante des nuitées du tourisme interne, dont le taux de croissance a dépassé celui des visiteurs étrangers, Médias24 a tenté de faire un bilan d’étape en rapportant le constat d’échec d’un grand d’opérateur du secteur privé, puis en exposant les solutions envisagées par le département de tutelle.

Selon un professionnel de renom, la stratégie Biladi était excellente, mais a été entachée par un retard d’exécution en termes de construction. Au final, malgré ses grandes ambitions, le constat est que seize ans après son lancement, peu de destinations destinées aux locaux ont pu voir le jour, avec moins de 12.000 lits proposés dans le cadre de chalets ou d’appartement-location au lieu des 30.000 escomptés.

"Une saisonnalité qui empêche de développer d’autres stations"

Déjà, l'objectif de 30.000 lites était à l'origine insuffisant selon notre interlocuteur qui ajoute que les structures existantes − qui ne travaillent que deux mois par an, à savoir juillet et août −, souffrent d’une saisonnalité qui remet en cause leur rentabilité, pourtant nécessaire au développement de nouvelles stations.

Selon lui, il est en effet impossible de les amortir et encore moins de les rentabiliser alors qu’elles sont vides dix mois par an et qu'elles occasionnent de lourdes charges mensuelles de fonctionnement qui empêchent de développer des animations nécessaires pour sauvegarder leur qualité et attractivité.

"Le réaménagement régional du calendrier scolaire est essentiel"

Sur les solutions pour rendre durable le concept de ces complexes et pour le dupliquer à l’ensemble du territoire national, l’opérateur affirme qu’elles doivent travailler un minimum de six mois par an et que pour cela, il faut mettre fin à la saisonnalité et ce, par un réaménagement du calendrier scolaire.

"Abandonné depuis des années pour une raison que la profession ignore, le réaménagement du calendrier des vacances scolaires en fonction des régions est une nécessité car il avait permis d’élargir la saison à toute l’année et de mieux répartir l’offre d’hébergement avec quatre semaines supplémentaires", rappelle notre source, qui évoque "une expérience très positive" pouvant mettre un terme à la saisonnalité qui caractérise plusieurs destinations touristiques du Maroc.

 "Des chèques-vacances indispensables pour les petites bourses"

Sur les raisons expliquant ces freins, l’opérateur met d’abord en cause l’absence des chèques-vacances, également promis depuis des années par le secteur public aux centaines de milliers de fonctionnaires actuels, dont une grande partie n’a pas les moyens de loger dans des hôtels classés.

"Malgré les efforts publics consentis en termes de tarifs de location, la saisonnalité et le faible nombre de sites entraînent une hausse importante des prix en été, qui les rendent inaccessibles pour les ménages modestes, alors que ces derniers étaient pourtant la cible de départ", explique l’opérateur. Il ne voit pas d’autre solution que celle des chèques-vacances annuels qui, estime-t-il, pourrait régler ce problème d’accessibilité pécuniaire, notamment dans le contexte actuel de forte inflation.

Refusant de se prononcer sur  un montant précis, il avance que l’octroi d’un chèque-vacance aux fonctionnaires, dans un premier temps; permettra de booster le tourisme interne en  luttant contre la concurrence déloyale du secteur informel de la location qui ne génère aucune taxe pour le secteur, et in fine pour les caisses de l’Etat, qui a pourtant cruellement  besoin de recettes supplémentaires pour développer "ce créneau des stations low-cost".

Un chèque défiscalisé de quelques milliers de dirhams qui pourrait prendre la forme d’une prime annuelle, d'un chèque cadeau, de tickets restaurants, de tarifs hôteliers préférentiels négociés par les comités d’entreprises des sociétés privées, qui seront obligées de suivre une initiative qui doit obligatoirement émaner du secteur public.

"La forte inflation de la station Lunja Village va entraîner des tarifs prohibitifs qui vont décourager les estivants modestes"

Sur la tarification des complexes qui était censée rester fixe, notre source confirme une hausse inédite des prix de location durant l’été 2023. A ce propos, il donne l’exemple de l’une des trois stations existantes (en plus d'Ifrane et de Mehdia), à savoir celle d’Imi Ouaddar à Agadir, "Lunja Village", dont le tarif de la nuitée est passé de 1.000 à 1.500 dirhams en août, soit l’équivalent d’une chambre d'un hôtel de 5 étoiles.

Alors que le prix de la nuitée, hors haute saison, était de 600 dirhams, de nombreuses familles ne pourront, selon lui, pas se permettre d’y loger pendant la période estivale, dans un contexte où la baisse du pouvoir d’achat et la forte inflation ont fortement impacté le budget vacances des Marocains.

Très courue par les petites bourses, cette station comporte en effet un complexe hôtelier, une résidence avec des villas et des chalets, un aquapark, six piscines, deux terrains de pétanque, quatre terrains de sport, un restaurant, un bar, deux salons de thé, quatre snacks, trois salles de réunions et séminaires pouvant accueillir jusqu’à 700 personnes, un kid’s club pour les enfants et une plage privée pour les adultes.

"La stratégie Biladi est une priorité de la feuille de route"

Partageant la même vision sur les solutions à apporter pour relancer la stratégie Biladi, qui est loin d’avoir atteint ses objectifs, une source fiable du secteur public nous déclare qu’hormis à Agadir, les deux autres stations existantes sont situées dans des régions souffrant de forte saisonnalité, à l’inverse de l’axe Marrakech, Agadir et Tanger, destinations les plus prisées par les touristes locaux.

"Le développement du tourisme interne fait partie des priorités de la feuille de route 2023-2026, qui va mettre l’accent sur les filières du bord de mer mais aussi sur celle intitulée 'Nature et découverte', qui permettra aux Marocains de voyager tout au long de l’année", résume notre source.

Pour cela, cette dernière annonce que le secteur public va créer une nouvelle offre de produits plus en adéquation avec les besoins et le pouvoir d’achat des 75% de nationaux qui ne recourent pas aux hôtels classés.

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