Le groupe Société Générale “n'envisage pas de se désengager du Maroc”

| Le 8/6/2023 à 15:06
Après le désengagement du groupe bancaire français Société Générale dans quatre pays d'Afrique subsaharienne, un éventuel désengagement au Maroc est-il à l'ordre du jour ? La réponse est "non". Le Maroc est, de loin, le marché africain le plus important de Société Générale en 2022 en termes de produit net bancaire. Il permet aussi à la banque de faire jouer ses différents métiers et de créer des synergies.

Le groupe bancaire français a publié, ce 8 juin 2023, un communiqué indiquant son désengagement de plusieurs pays africains, à travers la cession de la totalité de ses participations dans ses filiales en Mauritanie, au Congo, au Tchad et en Guinée équatoriale.

Le communiqué de la banque indique que Société Générale "a signé des accords avec deux groupes bancaires panafricains en vue de la cession de ses filiales au Congo et en Guinée équatoriale au Groupe Vista, et de ses filiales en Mauritanie et au Tchad au Groupe Coris".

Société Générale a également ouvert une réflexion stratégique sur sa participation de 52,34% au capital de l’Union Internationale de Banques (UIB), filiale de Société Générale en Tunisie.

Pourquoi ce désengagement de certains pays d'Afrique subsaharienne ? Cette annonce serait-elle le signe d’un potentiel désengagement plus large à l'échelle continentale ?

"Pas de désengagement en vue au Maroc"

Dans le Royaume, un départ de la Société Générale "n’est pas du tout à l’ordre du jour". Interrogé sur une éventuelle réduction de voilure dans le pays ou un départ potentiel, la réponse est ferme : "Non, nous ne quittons pas le Maroc. Il faut garder en tête qu’après avoir cédé ces quatre filiales, nous restons présents dans 13 pays d’Afrique."

Le groupe bancaire français motive sa volonté de céder ses quatre filiales subsahariennes par l'étroitesse des marchés locaux. "L’idée pour le groupe est de se concentrer là où nous disposons d'une position de leader de marché, soit là où nous avons la capacité de faire jouer les autres activités du groupe comme des banques de financement, la bancassurance entre autres", nous explique la Société Générale.

"Si vous regardez les géographies que l’on souhaite céder et pour lesquelles nous avons fait un accord avec Vista et Coris, ce sont des géographies qui sont beaucoup plus petites sur lesquelles il n’y avait pas de position de leader pour nous."

En effet, dans les résultats publiques du groupe, relatifs à l’année 2022, la banque indique les différents PNB (banque de détail et services financiers internationaux, ndlr) dans les différents pays africains où elle est implantée. Les PNB au Tchad, au Congo, en Mauritanie et en Guinée équatoriale atteignent respectivement 30 millions d’euros, 28 M€, 29 M€ et 24 M€. À titre de comparaison, le PNB au Maroc est de 469 M€, le plus élevé du continent, et de loin. En seconde position se situe la Côte d’Ivoire avec un PNB de 309 M€.

Il est aussi à noter que les pays marqués par ce désengagement sont ceux où les encours crédits sont les plus faibles. Au Tchad, au Congo, en Mauritanie et en Guinée équatoriale, ils atteignent respectivement, 134 M€, 144 M€, 149 M€ et 51 M€. Au Maroc, l’encours crédit à fin 2022 s’établissait à 8,5 milliards d’euros.

"Il ne faut pas voir dans les annonces de ce matin un désengagement total de Société Générale. Nous considérons le continent comme une zone de croissance. Nous y avons une implantation historique. Nous sommes au Maroc depuis plus d’un siècle. Nous avons une revue stratégique continue du groupe, avec les choses qui fonctionnent et celles qui ne fonctionnent pas. Quand cela n'entre pas dans nos axes stratégiques, nous préférons nous concentrer sur les géographies que l’on pourra faire grandir et où nous aurons des possibilités de créer des perspectives de développement", conclut le groupe.

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