Les pharmaciens maintiennent la grève nationale prévue le 13 avril

Après la rencontre tenue le jeudi 6 avril avec le ministre de la Santé, la question du maintien ou non du mot d’ordre de grève se posait. Les pharmaciens ont décidé de maintenir la grève prévue le jeudi 13 avril prochain, apprend Médias24 auprès de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc.

Les pharmaciens maintiennent la grève nationale prévue le 13 avril

Le 7 avril 2023 à 11h07

Modifié 7 avril 2023 à 16h21

Après la rencontre tenue le jeudi 6 avril avec le ministre de la Santé, la question du maintien ou non du mot d’ordre de grève se posait. Les pharmaciens ont décidé de maintenir la grève prévue le jeudi 13 avril prochain, apprend Médias24 auprès de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc.

Le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, s’est réuni le jeudi 6 avril à Rabat avec les représentants des centrales syndicales du secteur de la pharmacie à la suite de leur annonce de grève nationale.

Contactée par nos soins, une source autorisée au sein de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc nous assure que malgré cette réunion, la grève prévue le 13 avril prochain est maintenue. La décision a été prise à l’issue d’une rencontre tenue par les centrales syndicales le même jour, qui a duré quatre heures.

Les pharmaciens prêts à revoir leur programme de grève

Dans un communiqué conjoint, publié ce vendredi 7 avril, les centrales syndicales expliquent leur décision par le fait que cette rencontre avec le ministre reste préliminaire, et que l’étendue de l’implication du ministère dans le traitement du dossier revendicatif des pharmaciens n’a pas été claire.

Par ailleurs, elles se disent prêtes à revoir leur programme de grève avec l’ensemble des syndicats locaux, notamment la grève de deux jours consécutifs annoncée précédemment et dont la date n’a pas encore été fixée, si le ministère interagit favorablement, dans les prochains jours, avec leurs revendications.

Le ministre pointe le retard de la tenue de nouvelles élections

Durant cette réunion, les échanges ont porté sur les marges bénéficiaires réalisées par les pharmacies sur la vente de médicaments. Le sujet avait fait polémique après la publication du dernier rapport de la Cour des comptes, qui les avait jugées élevées par rapport à d’autres pays.

Les échanges ont également porté sur la situation de crise que connaît le secteur, notamment le blocage de la tenue de nouvelles élections du Conseil de l’Ordre des pharmaciens. A ce propos, le ministre a déploré la non-tenue de ces élections depuis 2019 malgré les appels insistants sur l’importance d’organiser la profession.

Dans des articles précédents, les pharmaciens nous ont assuré que la tenue de ces élections a été retardée par le projet de loi 98-18 visant la régionalisation des Conseils de l’ordre des pharmaciens, préparé par l’ancien ministre Doukkali, puis par la pandémie de Covid-19.

"Le 17 janvier 2023, le texte avait atteint l’étape de la Commission sociale relevant de la Chambre des représentants. Les amendements proposés devaient alors être discutés et votés pour que le texte poursuive le circuit habituel d’adoption, sauf que les choses ont été bloquées par le ministère de la Santé, qui a demandé le report du vote des amendements."

Et d’ajouter : "Le Parlement a clôturé sa session législative d’automne le 7 février 2023, et le projet décret-loi n°2.23.195 édictant des dispositions relatives à l’organisation des élections des Conseils régionaux des pharmaciens du Nord et du Sud a été adopté le 16 mars en Conseil de gouvernement."

"Ce texte, à caractère urgent, ne passera pas par la plénière. Après son adoption en Conseil de gouvernement, il sera accordé par la Commission, puis publié au Bulletin officiel pour entrer en vigueur."

Marges : le ministre reconnaît que la comparaison avec d’autres pays n’est pas tout à fait juste

Durant cette rencontre, le ministre a aussi rappelé que la marge de bénéfice du pharmacien d’officine est de 33,9% du Prix public de vente (PPV) pour la première tranche, sachant que ce pourcentage diminue pour les autres tranches du prix du médicament.

De même, la comparaison avec les autres pays n’est pas tout à fait juste et équitable, a-t-il poursuivi, précisant que le pharmacien dans les autres pays, contrairement au pharmacien marocain, bénéficie d’autres revenus supplémentaires hors la marge sur le médicament. Il a ainsi reconnu que le secteur était en crise.

En effet, selon nos informations, la marge moyenne brute du pharmacien s’élève à 27% et englobe :

- une marge de 33,9% sur la tranche T1 (médicaments qui coûtent de 0 à 300 DH). Cette catégorie représente 80% des ventes des pharmaciens ;

- une marge de 29,7% sur la T2 (médicaments qui coûtent entre 300 et 1.000 DH) ;

- un forfait de 300 DH sur la T3 (médicaments qui coûtent entre 1.000 et 3.000 DH) ;

- un forfait de 400 DH sur la T4 (médicaments dont le prix dépasse 3.000 DH) ;

- une marge de 15% sur le lait infantile, ainsi que quelques marges sur les produits parapharmaceutiques.

Lorsque l’on déduit les taxes, les charges et les salaires, la marge nette baisse à 8%.

"Près de 3.000 pharmaciens au bord de la faillite"

Khalid Ait Taleb a également estimé qu’environ 3.000 pharmaciens vivaient dans des conditions économiques difficiles, soulignant qu’une réforme est en train d’être menée pour accompagner le développement du secteur.

S’agissant des prix des médicaments, le ministre a expliqué que "si le gouvernement parle aujourd’hui du prix des médicaments, cela ne concerne pas la marge de bénéfice", précisant que les composantes du prix du médicament sont multiples.

Sur ce point, le gouvernement discute actuellement, avec les professionnels du secteur, un texte visant la baisse des prix de certains médicaments. Les conseils actuels composant le Conseil national de l’ordre des pharmaciens, qui sont déjà en crise, avaient exprimé leur position à ce sujet : ils refusent une baisse de leurs marges.

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