Satram, Drapor, Rimal... Son dirigeant condamné, le groupe navigue en eaux troubles

Satrammarine et ses filiales, dont Drapor, sont aujourd'hui placées sous la protection du tribunal de commerce. Entre sauvegarde et redressement, voire menace de liquidation, le point sur les procédures en cours.

Satram, Drapor, Rimal... Son dirigeant condamné, le groupe navigue en eaux troubles

Le 5 avril 2023 à 15h27

Modifié 5 avril 2023 à 16h14

Satrammarine et ses filiales, dont Drapor, sont aujourd'hui placées sous la protection du tribunal de commerce. Entre sauvegarde et redressement, voire menace de liquidation, le point sur les procédures en cours.

Six ans de réclusion pour faux et usage de faux. La lourde condamnation visant Mustapha Aziz, dirigeant de Satrammarine, survient dans un contexte déjà délicat pour le groupe spécialisé dans le dragage.

La situation du groupe est marquée par deux aspects qu'il ne faut pas confondre. D'une part, les litiges entre dirigeants et héritiers de Lahcen Jakhoukh ; d'autre part, la situation intrinsèque du groupe et ses filiales qui s'est progressivement dégradée en une décennie.

Le fleuron du groupe est la société Rimal. Vient ensuite la société de dragage Drapor. Le tout sur fond de non-renouvellement de contrats et/ou problèmes de gouvernance. Drapor est néanmoins, jusqu'à présent, le seul professionnel du dragage marocain.

Rimal avait historiquement l'autorisation d'exploiter le sable marin à Azemmour et Mehdia. Le ministère de tutelle n'a pas renouvelé cette autorisation. Quant aux contrats de dragage des ports, l'ANP les a confiés à une autre société marocaine, la seule ayant répondu à l'appel d'offres, et qui sous-traite ces travaux à des prestataires étrangers.

Un groupe en difficulté et sous procédures collectives

De la société mère Satrammarine à ses filiales Drapor, MedOcean ou Rimal... En difficulté, toutes ces entités jouent leur survie au tribunal de commerce, où elles sont placées sous protection judiciaire.

La situation de Drapor, porte-étendard du groupe, est particulièrement scrutée. Sa cessation de paiement a été officiellement constatée par les juges qui, en décembre 2022, ont décidé de la placer en redressement. Au préalable, l'entreprise bénéficiait de la sauvegarde, une procédure réputée moins lourde.

Drapor est actuellement en période d'observation. L'ancienne entreprise étatique doit trouver une solution à ses difficultés. Les propositions en ce sens seront contenues dans un rapport qui sera soumis au tribunal, en vue de l'adoption d'un plan de continuation. Ou non. L'entreprise pourrait théoriquement bénéficier d'un plan sur dix ans. En attendant, sa défense a déjà réussi à obtenir la levée de plusieurs saisies visant ses fonds.

Le même scénario affecte Rimal Le Sable Vert. Incapable d'exécuter son plan de sauvegarde, elle a été redirigée vers le redressement à la demande de son syndic judiciaire, Abderrahmane Amali. Ce jugement date à peine de février. Pourtant, Rimal semble déjà sur la sellette. Au tribunal de commerce, elle est attaquée par son créancier Banque Centrale Populaire qui réclame sa mise en liquidation. Enclenché début mars, ce volet sera traité le jeudi 6 avril.

Les cas de la société mère (Satram Marine) et de sa filiale MedOcean vont de pair. Les deux entités attendent des rapports sur l'exécution de leur plan de sauvegarde. Le tribunal s'apprête à vérifier si elles ont respecté leurs engagements vis-à-vis des créanciers. Le plan prévoyait un échelonnement de dette sur cinq ans. Une audience est prévue pour le 27 avril.

Avec la récente condamnation de Mustapha Aziz, le marché est dans l'expectative quant au sort du groupe. De même, la condamnation va-t-elle compromettre la position du dirigeant ? En l'absence d'une copie de l'arrêt de la chambre criminelle, difficile d'esquisser une réponse.

Pour l'heure, les seules données publiques concernent la sanction pénale et les chefs d'accusation, à savoir le faux en écriture publique. Recueillis par nos soins auprès des parties, les faits sont liés à un acte d'hérédité en lien avec le testament signé en 2015 par Lahcen Jakhoukh, fondateur de Satram. Il y concédait certains droits à Mustapha Aziz. Un document dont la validité est contestée par les ayants droit du de cujus.

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