Les cultures céréalières dans une situation critique, la pluie reste le seul espoir

Les cultures céréalières sont en stress hydrique. La saison agricole laisse présager des rendements limités à cause du manque de précipitations et des années de sécheresse consécutives qui ont asséché les sols.

Les cultures céréalières dans une situation critique, la pluie reste le seul espoir

Le 2 avril 2023 à 12h45

Modifié 2 avril 2023 à 12h45

Les cultures céréalières sont en stress hydrique. La saison agricole laisse présager des rendements limités à cause du manque de précipitations et des années de sécheresse consécutives qui ont asséché les sols.

Depuis plus d’un mois, quasiment aucune goutte de pluie n’est tombée sur les zones agricoles où sont cultivées les céréales. En conséquence, la perspective d’une campagne au rendement satisfaisant s’éloigne chaque jour davantage. D’autant que la vague de chaleur qui sévit actuellement aggrave la situation. 

Selon le ministère de l’Agriculture, environ 4 millions d'hectares de céréales ont été semés au titre de la campagne agricole d’automne 2022-2023, principalement dans les régions de Fès-Saïss, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et la plaine du Gharb. 

Affectées par un important déficit pluviométrique en comparaison à la moyenne normale des trente dernières années, ces régions connaissent une pénurie de précipitations depuis un mois. D’après les données fournies par la Direction générale de la météorologie (DGM), du 1er au 31 mars 2023, la région Casablanca-Settat a reçu en moyenne 7,9 mm de précipitations.

A Fès-Meknès, la moyenne des précipitations n’a pas dépassé 8,2 mm. Alors qu’à Marrakech-Safi et Rabat-Salé-Kénitra, les pluies ont respectivement atteint 2,3 et 7,5 mm. Partant du postulat que les cultures céréalières au Maroc sont dépendantes des précipitations, la sécheresse et la vague de chaleur n'incitent pas à l'optimisme. 

Les céréales dans une phase critique

"C’est en effet une phase critique pour les céréales. En plus du manque de précipitations, les températures élevées ont eu un effet néfaste sur ces cultures", affirme Mustapha Mrhari, chef de division des filières de productions agricoles à la Direction régionale de l’agriculture de la région de Fès-Meknès. 

Un constat corroboré par une source à la Direction provinciale de l'agriculture du Haouz. "Si il ne pleut pas d'ici à la mi-avril, les pertes seront irrémédiables", prévient-elle.

Si le Gharb est quelque peu épargné, la région de Casablanca-Settat ne l'est pas, selon des ingénieurs agronomes contactés par Médias24. "La sécheresse qui a sévi lors des trois dernières campagnes, combinée à celle de cette année, a aggravé la situation. Les réserves du sol en humidité en profondeur sont épuisées", témoigne Abdelmoumen Guennouni.

"Donc les dernières pluies (du mois de février, ndlr) n’ont en réalité fait qu’irriguer la partie superficielle des sols. Et quand les racines céréalières vont en profondeur pour puiser de l’eau, elles n’en trouvent pas. En conséquence, la croissance est limitée. D'ailleurs, les différentes phases du cycle de production ont été atteintes dans des conditions difficiles."

Pour s'en persuader, il suffit d'observer les parcelles de céréales. Les conditions climatiques sont révélatrices des différences entre les parcelles semées à quelques jours d’intervalle, et dont l'entretien et l'apport en engrais ne sont pas similaires.

L’épiaison n’est pas gage d’un bon rendement

Comme ces différences sont visibles et attestent de l'impact négatif des conditions climatiques sur les céréales, "il ne faut pas s’attendre aux rendements d’une année de pluviométrie normale. La plupart des parcelles souffrent de l’absence de précipitations et de la chaleur", déplore notre interlocuteur, quand bien même les plantes auraient atteint le stade de l'épiaison.

"L’épiaison n’est pas gage d’un bon rendement", reprend Abdelmoumen Guennouni. "Dans des conditions difficiles, la plante active ses mécanismes de survie. Elle fait tout son possible pour assurer sa descendance en formant un minimum d’épis et de grains. Elle produit ce qu’elle peut sauver." Ceci, exception faite des parcelles qui ont été semées lors de la précédente campagne par des cultures irriguées, avant d'être dédiées aux céréales lors de la campagne actuelle.

"Ces parcelles offrent généralement un rendement satisfaisant, car elles bénéficient de l’humidité du sol et des résidus d’engrais issus de l'exploitation précédente", indique notre interlocuteur, qui souligne toutefois l'impact négatif de la hausse des températures sur les céréales. 

Comme chaque organisme vivant, les céréales ont des mécanismes de défense contre la chaleur. "Quand les températures sont élevées, la plante transpire pour réguler sa température et puise l’eau dans le sol. Donc quand il n’y a pas d’humidité à cause du manque de précipitations, la plante ne transpire pas correctement", explique Mustapha Mrhari. 

Certes, actuellement la situation est critique, "mais ce qui est formidable avec le couvert végétal et avec tout organisme vivant, c’est que les choses peuvent évoluer d’un extrême à l’autre. Si la région enregistre des précipitations dans les jours à venir, la situation s’améliorera, et ce qui semblait perdu ne le sera plus", conclut-t-il.

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