Feuille de route du tourisme : comment les 4 engagements pour 2026 seront atteints (Bentahar)

Après la récente signature de la convention-cadre de partenariat public-privé pour le déploiement de la feuille de route du tourisme, Hamid Bentahar, le président de la CNT revient pour Médias24 sur la faisabilité de chacun des quatre objectifs fixés pour 2026. Explications.

Feuille de route du tourisme : comment les 4 engagements pour 2026 seront atteints (Bentahar)

Le 20 mars 2023 à 18h14

Modifié 21 mars 2023 à 4h06

Après la récente signature de la convention-cadre de partenariat public-privé pour le déploiement de la feuille de route du tourisme, Hamid Bentahar, le président de la CNT revient pour Médias24 sur la faisabilité de chacun des quatre objectifs fixés pour 2026. Explications.

6,1 MMDH d'enveloppe budgétaire, 17,5 millions d’arrivées, 120 MMDH de recettes et enfin 200.000 emplois supplémentaires promis à l’horizon 2026 ! Quatre promesses rendues public le vendredi 17 mars, qui soulèvent autant de questions auxquelles a répondu Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT).

"Le budget débloqué par l’Etat nous redonne confiance"

"Cette feuille de route est le fruit d’un travail commun entre le ministère du Tourisme et les fédérations de la CNT. Elle a été signée le vendredi 17 mars en présence du chef du gouvernement et de cinq ministres qui auront un rôle très important à jouer pour développer le tourisme", explique Hamid Bentahar, qui se réjouit de la mobilisation d’autant de ministres et du déblocage, par l’exécutif, d’une enveloppe budgétaire aussi importante pour développer un secteur au potentiel encore sous-exploité.

A la question de savoir s’il juge suffisants les 6,1 MMDH promis jusqu’à l’horizon 2026, Hamid Bentahar se dit satisfait de cette enveloppe qui, selon lui, redonne confiance aux membres du secteur privé.

"C’est un bon début, qui devrait par ailleurs générer un effet de levier en termes d’investissements supplémentaires grâce aux douze régions et aux investisseurs privés qui vont créer des activités complémentaires qui manquent encore dans des secteurs comme l’animation et l’écotourisme."

Des financements utilisés en majorité par l’ONMT

Interrogé sur la ventilation de l’enveloppe annuelle de 1,525 MMDH jusqu’à l’horizon 2026, Hamid Bentahar affirme qu’elle sera destinée à l’Office national marocain du tourisme (ONMT) pour financer des subventions permettant de convaincre les compagnies étrangères d’étoffer leur réseau aérien au Maroc.

En second lieu, elle servira à financer un ensemble de campagnes médiatiques locales et internationales dans la presse, les télévisions, l’affichage, le digital... Elles seront lancées pour séduire les prospects des marchés émetteurs étrangers traditionnels et émergents, ainsi que ceux du marché domestique.

En dernier lieu, le recentrage et l’amélioration des différents produits proposés (mer, désert, montagne, city-break, etc.) feront l’objet d’un effort budgétaire pour maximiser l’impact sur les différentes catégories de clientèles.

"L’objectif d’atteindre les 17,5 millions d’arrivées en 2026 est largement atteignable"

Jugeant "largement atteignable" l’objectif de 17,5 millions d’arrivées dès 2026, le président de la CNT a cité les exemples de la Croatie et du Portugal, qui y parviennent très facilement avec une population bien plus modeste de respectivement 4 millions et 10 millions d’habitants, contre 37 millions pour le Maroc.

"Nous y croyons, mais pour y arriver, la rapidité d’exécution et la mise en œuvre de toutes les mesures contenues dans la feuille de route ne devront souffrir d’aucun retard", a insisté Hamid Bentahar, rappelant que le Maroc a réalisé 10,9 millions d’arrivées en seulement 11 mois de l’année 2022.

Pour accélérer le rythme de croissance des arrivées internationales, les professionnels du secteur privé et les régions devront se mobiliser ensemble pour porter la nouvelle dynamique en cours qui prendra le relais des visions précédentes.

 "Un taux d’occupation hôtelier de 65% permettra de créer 200.000 emplois"

Face aux interrogations de certains observateurs qui doutent de la possibilité de créer 200.000 nouveaux emplois directs et indirects en seulement quatre ans, notre interlocuteur avance qu’il suffira d’augmenter le taux d’occupation hôtelier, limité à 40% en 2022 et à 48% en 2019, pour générer un tel réservoir d’emplois.

"Si nous parvenons en 2026 à un taux de remplissage de 65% avec la seule capacité actuelle, cela exercera un puissant effet d’entraînement en termes de création d’emplois, dans un secteur transversal capable d’embaucher aussi bien dans les villes que dans les villages, à la montagne que dans le désert... S’ajoutera la dynamique de recrutement engendrée par la réouverture des hôtels fermés durant la crise et par la nouvelle Charte des investissements qui a déjà séduit de nombreux acteurs nationaux et étrangers de l’hôtellerie", assure Hamid Bentahar, qui préside également toutes les marques d’hôtels du groupe Accor au Maroc.

Le plafond de verre des 100 MMDH sera dépassé fin 2023

Si les moyens promis par le ministère de tutelle pour étoffer le réseau aérien du Maroc sont débloqués rapidement, notre interlocuteur se dit persuadé que le secteur engrangera très rapidement les premiers résultats positifs en termes de recettes de voyages en devises.

N’excluant pas de dépasser le plafond de verre des 100 milliards de dirhams dès la fin de l’année 2023, il se dit optimiste pour atteindre l’objectif de 120 MMDH dans les quatre prochaines années grâce notamment à une demande mondiale de voyages qui ne s’est toujours pas démentie à l’issue de la crise sanitaire.

Partout dans le monde, l’économie du tourisme est en effet sortie largement renforcée de la crise du Covid-19, avec une demande de personnes souhaitant voyager devenue beaucoup plus importante qu’en 2019 et, in fine, des recettes hôtelières en hausse constante.

Un momentum exceptionnel qui devrait durer

"La grande leçon de cette pandémie, c’est que tous les marchés émetteurs veulent davantage profiter de la vie", explique Hamid Bentahar, pour qui l’effet post-Covid a renforcé l’envie de voyager.

Entre l’exploit surmédiatisé à l’international de l’équipe nationale lors de la dernière Coupe du monde et la probable co-organisation marocaine, espagnole et portugaise du Mondial 2030, notre interlocuteur a souligné que le secteur était en train de vivre un "momentum unique renforcé par le travail effectué ces vingt dernières années qui a fait du Maroc la première destination touristique continentale".

De plus, Hamid Bentahar a tenu à saluer l’action de l’actuelle ministre, affirmant que l’heure du changement de paradigme avait enfin sonné et qu’une nouvelle page du tourisme allait s’ouvrir à l’horizon 2026.

Quoi qu’il advienne à l'issue des quatre prochaines années, il faut reconnaître que l’initiative gouvernementale qui offre autant de moyens aux opérateurs privés pour développer le secteur du tourisme est inédite.

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