En 2022, un taux de croissance économique de 1,3% selon les premières estimations

En attendant le budget économique que publiera le HCP en janvier, puis l’arrêté final des Comptes de la nation attendu en juin, voici la première estimation de croissance du PIB en 2022. L’usage du conditionnel dans ce texte s’explique par le doute, puisque ces chiffres ne sont pas définitifs.

En 2022, le taux de croissance économique devrait être de 1,3% selon les premières estimations.

En 2022, un taux de croissance économique de 1,3% selon les premières estimations

Le 3 janvier 2023 à 13h52

Modifié 3 janvier 2023 à 14h52

En attendant le budget économique que publiera le HCP en janvier, puis l’arrêté final des Comptes de la nation attendu en juin, voici la première estimation de croissance du PIB en 2022. L’usage du conditionnel dans ce texte s’explique par le doute, puisque ces chiffres ne sont pas définitifs.

Selon la note de conjoncture du HCP, qui publie cette première estimation, l’économie nationale aurait affiché une croissance de 1,4% au quatrième trimestre 2022, en variation annuelle. Les chiffres des trois premiers trimestres ont, eux, été arrêtés auparavant par la comptabilité nationale à +0,3% (T1), +2% (T2) et +1,6% (T3). La décélération s’est donc poursuivie au long du 2e semestre.

Au 4e trimestre, la valeur ajoutée agricole aurait poursuivi son repli au rythme de -15,9%, mais la dynamique continue des services marchands aurait soutenu une amélioration de 3,4% de l’activité hors agriculture au cours de la même période.

Décélération des activités hors agriculture

Après une croissance de 3,6% en moyenne au cours des trois premiers trimestres de 2022, la valeur ajoutée hors agriculture aurait progressé de 3,4% au dernier trimestre. La croissance des branches secondaires hors industrie manufacturière aurait connu un retournement à la baisse, mais l’activité des branches tertiaires se serait renforcée, affichant une hausse de 5,7% en variation annuelle.

Dans les services principalement marchands, la dynamique d’activité dans le transport et le tourisme se serait poursuivie, contribuant pour +1,5 point à la croissance économique globale. La valeur ajoutée du tertiaire non marchand se serait, pour sa part, accélérée, après avoir connu un léger ralentissement au troisième trimestre 2022.

L’activité des industries manufacturières aurait progressé de 1,9%, après +2,8% au trimestre précédent. Cette décélération aurait été attribuable à une demande locale peu dynamique, notamment pour les industries liées à la construction et à la fabrication du caoutchouc et des matières plastiques.

Les expéditions des produits chimiques, qui avaient connu une forte augmentation de leur prix à l’export, auraient poursuivi leur baisse amorcée à la mi-2022. Les industriels auraient également souffert d’un renchérissement des coûts de production comparativement à la même période de 2021, dans un contexte d’apaisement relatif des difficultés d’approvisionnement, notamment pour la filière de fabrication du matériel de transport.

L’industrie pharmaceutique, celle de la fabrication du matériel du transport et, dans une moindre mesure, celle du textile, se seraient inscrites à contre-courant, bénéficiant d’une demande extérieure plus dynamique. En variations annuelles, leurs valeurs ajoutées se seraient inscrites en hausse de 10,1%, 17,4% et 5,3% respectivement au quatrième trimestre 2022, en variations annuelles.

En revanche, le secteur de la construction aurait affiché une contraction de 3,1% au quatrième trimestre 2022. D’une part, la production du logement neuf se serait modérée, dans le sillage de la faible dynamique des activités immobilières et du ralentissement de la demande des ménages.

D’autre part, le renchérissement des coûts de production aurait poussé les opérateurs à limiter leurs importations en matériaux de construction et leur utilisation des produits locaux. Les ventes de ciment auraient, ainsi, poursuivi leur repli enclenché au mois de février 2022, au rythme de -11,2% au quatrième trimestre 2022, en variation annuelle. Cette contre-performance aurait été confirmée par la baisse des crédits aux promoteurs immobiliers, sur fond de persistance des inquiétudes sur les marges.

De plus, les activités extractives se seraient repliées, affichant une baisse de 11,6%, en variation annuelle, au lieu de -10,6% au trimestre précédent. La forte augmentation des prix à l’export des minerais non-métalliques se serait accompagnée par une réduction de leur extraction.

En particulier, la production du phosphate brut se serait repliée de 24,6%, dans un contexte de hausse de plus que le double de son cours international. Les quantités exportées du phosphate brut auraient régressé à un rythme plus accentué, mais la contraction de la demande des industries de transformation se serait atténuée, sur fond des anticipations de reprise de la demande étrangère adressée aux engrais phosphatés, après une baisse du ratio de leur utilisation dans la production agricole au niveau mondial au cours de la première moitié de 2022.

Poursuite du repli de l’activité agricole

La valeur ajoutée agricole aurait affiché une diminution de 15,9% au quatrième trimestre 2022, au lieu d’une hausse de 17,8% un an auparavant, en variation annuelle. Pénalisés par la réduction des réserves d’eau des barrages agricoles, les rendements des cultures, notamment ceux des maraichères de saison et des cultures fruitières, auraient reculé, renforçant la baisse de la production végétale et l’augmentation de leurs prix à la consommation.

En revanche, la production animale aurait relativement résisté grâce, notamment, au redressement des activités avicoles. La production des viandes de poulet de chair aurait en effet augmenté de 2,9% au quatrième trimestre 2022. Celle du lait aurait, pour sa part, continué de pâtir du renchérissement de l’alimentation de bétail qui aurait alourdi les dépenses des éleveurs. La diminution des collectes aurait soutenu un recours plus intensifié aux importations du lait et des produits laitiers, qui auraient plus que doublé au quatrième trimestre 2022, comparativement à la même période de 2021.

Compte tenu des estimations sectorielles et des indicateurs collectés jusqu’à fin décembre 2022, la croissance économique nationale se serait ainsi établie à +1,4% au quatrième trimestre 2022, au lieu de +1,6% le trimestre précédent. Ceci fait ressortir la croissance annuelle à 1,3% environ.

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