À cette occasion, l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) a organisé sur son campus de Rabat une conférence du 9 au 11 novembre sur le thème “Intelligence artificielle éthique et responsable : défis et opportunités pour l’Afrique”.

La conférence a réuni des experts nationaux et internationaux de divers continents pour dresser un état des lieux des avancées mondiales dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), identifier les nouveaux défis qu’elle soulève, discuter des applications émergentes pour répondre aux objectifs de développement durable du continent africain et débattre des implications éthiques de l’IA.

“En pleine concrétisation de modèles de développement uniques à leur contexte, le Maroc et l’Afrique n’échapperont pas aux questions existentielles sur l’impact de l’IA sur leurs économies et leurs sociétés”, a déclaré Hicham El Habti, président de l’UM6P.

À cette occasion, le Pr Amal El Fallah Seghrouchni, présidente exécutive du centre AI Mouvement-UM6P, a déclaré que l’ambition de ce dernier était de stimuler les débats nécessaires à l’émergence d’une intelligence artificielle responsable et éthique en Afrique. Bien que globale dans ses fondamentaux, l’IA se confronte en Afrique à des particularités qui nécessitent des réflexions profondes sur les trajectoires à adopter.

Dans un échange avec Médias24, le Pr Amal El Fallah Seghrouchni nous explique que l’initiative de lancer ce centre date de septembre 2020. “L’idée était de lancer un centre international d’excellence en intelligence artificielle au Maroc. Le bâtiment a été finalisé en septembre dernier. Nous avons donc inauguré ce centre aujourd’hui, où toutes les recherches en IA seront hébergées.”

Transfert de l’IA via des logiciels ou des formations

“Les recherches théoriques et appliquées du dôme concerneront différents secteurs”, nous explique-t-elle, citant la médecine et la maintenance dans le secteur de l’industrie.

“Nous disposons déjà d’un laboratoire avec le groupe OCP qui travaille sur l’industrie 5.0. Aujourd’hui, notre vocation est la recherche et le développement pour un transfert vers l’industrie. Ce transfert peut se faire à travers des logiciels ou des formations”, ajoute le Pr Amal El Fallah Seghrouchni. Dans ce sens, “nous lançons des masters exécutifs pour les salariés afin d’accompagner l’émergence de la recherche au sein des entreprises, mais aussi au niveau de la gouvernance”.

Il faut réguler l’intelligence artificielle

La même source met en exergue le fait que l’intelligence artificielle apporte des technologies disruptives  à double tranchant. Ainsi, pour être capable de déployer ces technologies à l’international, qui soient également conformes aux réglementations mondiales, il faut réguler les algorithmes de l’intelligence artificielle.

“Nous souhaitons sensibiliser l’entreprise marocaine à la gouvernance des données et de l’intelligence artificielle en général”, ajoute notre interlocutrice.

Enfin, ce centre d’excellence ambitionne de devenir un centre de catégorie 2 placé sous l’égide de l’Unesco, et éventuellement de catégorie 1, et un centre d’excellence africain.