LafargeHolcim Maroc : des résultats en baisse rognés par la hausse des cours du petcoke
Le groupe cimentier affiche des résultats semestriels impactés par l’inflation et la conjoncture défavorable au niveau du marché de la construction. Son chiffre d’affaires est demeuré stable à fin juin, à 4 MMDH, mais la profitabilité du groupe a été fortement affectée par les répercussions des intrants, notamment les ressources énergétiques.
Le résultat net du leader du marché a fondu de 27% sur la période à 759 MDH. Cette baisse s’inscrit dans un contexte morose, où les ventes de ciment à fin août ont baissé de 7,15% par rapport à la même période en 2021, et où les cours du petcoke (combustible dans l’industrie cimentière, ndlr) ont fortement augmenté.
Des résultats en ligne avec les attentes
Les indicateurs présentés par le cimentier à fin juin sont globalement en ligne avec les attentes du marché. Contactée par Médias24, une source de la place confirme que la baisse de la rentabilité était prévue étant donné le contexte : “Que ce soit au niveau de la stagnation du chiffre d’affaires ou de la baisse de la rentabilité, tout ça était attendu. Concernant le résultat net, il s’explique par une réduction des marges engendrée par la hausse des cours du petcoke et la baisse des volumes de vente.”
Le chiffre d’affaires a été maintenu, à l’instar de son concurrent Ciments du Maroc, par l’augmentation des prix de vente qui viennent compenser une diminution des volumes de vente sur la période. “Cette baisse des volumes de vente entraîne une dégradation de la rentabilité. Effectivement, il y a, de fait, une moins bonne dilution des charges fixes. En somme, l’usine tourne mais elle produit moins”, explique notre source.
La hausse des cours du petcoke a pesé sur les marges, à l’image de la nouvelle usine d’Agadir qui a fait augmenter les coûts fixes du groupe et limite leur dilution du fait qu’elle ne tourne pas encore à plein régime. “Il est clair que l’industrie cimentière est affectée dans son ensemble par la hausse des prix du petcoke, mais LafargeHolcim Maroc subit en plus l’impact sur les marges de l’usine d’Agadir. Une usine représente principalement des charges fixes, et s’il n’y a pas de chiffre d’affaires en face pour compenser, ces charges fixes pèsent sur les marges du groupe”, poursuit notre source. Pour rappel, cette usine est opérationnelle depuis juillet 2021 et a nécessité un investissement de la part du groupe de 3 MMDH.
La mauvaise conjoncture actuelle a certes pesé sur le groupe, mais le numéro un du secteur cimentier devrait néanmoins afficher des performances en amélioration durant la seconde moitié de l’année.
Une amélioration attendue au S2 et des marges moins impactées par le petcoke
Sur l’année 2022, notre interlocuteur anticipe un recul de 8% des ventes de ciment. Le second semestre 2022 devrait cependant être meilleur que le premier. “Nous nous attendons à une reprise progressive durant le S2-2022. Ce dernier connaîtra cependant un mauvais effet de base, car le S2-2021 a été un très bon semestre et il est peu probable que le demande soit aussi forte à la même période cette année”, commente notre source, précisant que le second semestre est généralement meilleur que le premier dans l’industrie cimentière.
Le groupe devrait également bénéficier d’une amélioration des niveaux de marges sur la période. Celles-ci seront moindres que celles observées l’année dernière mais devraient être légèrement supérieures à celles enregistrées au S1-2022. Cela s’explique par la légère hausse des volumes de vente en raison d’un meilleur comportement du secteur. “Il s’agit également de conditions moins défavorables concernant les prix du petcoke. Les cours du baril se dirigent à la baisse depuis quelques mois, le groupe devrait donc bénéficier de prix en baisse pour l’achat du petcoke, ce qui devrait moins rogner sur ses marges”, conclut notre interlocuteur.
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