Sprint final pour les congrès PPS, UC, MP et Istiqlal : du changement en vue ?

Les quatre partis vont organiser leur congrès entre début octobre 2022 et début janvier 2023. Si l’Istiqlal affiche d’ores et déjà une ligne stable après avoir réunifié ses rangs, les trois autres partis ont un rendez-vous crucial avec le changement. Vont-ils l'honorer ou le rater ? Round up.

Sprint final pour les congrès PPS, UC, MP et Istiqlal : du changement en vue ?

Le 26 septembre 2022 à 16h47

Modifié 26 septembre 2022 à 17h52

Les quatre partis vont organiser leur congrès entre début octobre 2022 et début janvier 2023. Si l’Istiqlal affiche d’ores et déjà une ligne stable après avoir réunifié ses rangs, les trois autres partis ont un rendez-vous crucial avec le changement. Vont-ils l'honorer ou le rater ? Round up.

Cette rentrée politique, qui intervient un an après le triple scrutin du 8 septembre 2021, va-t-elle apporter du changement dans le paysage politique ?  C’est ce que beaucoup d’observateurs espèrent, avec la perspective de l’organisation par l’Istiqlal, le PPS, le MP et l’UC, quatre des huit partis majeurs du pays, de leur congrès ordinaire. Un congrès où les militants doivent choisir (ou pas) un nouveau leadership, renouveler leurs instances exécutives et se mettre à la page de cette nouvelle ère post-8 septembre 2021.

Dans les rangs de l’Istiqlal, les choses sont déjà tranchées. Après une rude bataille qui s’est déroulée l’été dernier entre Hamdi Ould Rachid et Nizar Baraka, tous les membres du parti (ou presque) sont unanimes sur les grandes lignes du prochain congrès. À moins d’une surprise, Nizar Baraka rempilera pour un nouveau mandat à la tête du parti, le second et le dernier. L'occasion d’apporter un zeste de renouveau dans le comité exécutif du parti, dont le contrôle lui échappait jusque-là en raison de la grande influence du clan des Ould Rachid.

>> Istiqlal : Nizar Baraka semble renforcé par son bras de fer avec Ould Rachid, compromis en vue 

Un mandat pour passer de troisième à premier parti du pays

Renforcé après les résultats des élections du 8 septembre et sa participation au gouvernement, Nizar Baraka, entouré de ses partisans, n’a plus vraiment autant besoin du clan Ould Rachid pour tenir l’appareil ; le poids de l’homme fort de Laâyoune s’étant dilué par rapport à 2016, où il contrôlait aussi bien le comité exécutif que les groupes parlementaires du parti au sein des deux chambres.

Passant de 42 à 81 sièges à la première chambre du Parlement, l’Istiqlal de Nizar Baraka est plus fort que jamais. Le parti n’a jamais récolté autant de sièges que sous la direction actuelle. Le petit-fils de Allal El Fassi pourra donc dérouler confortablement sa ligne politique, ou plutôt la reconfirmer, comme nous le souligne un membre de la direction du parti.

“La ligne du parti est toujours la même et ne changera pas. Le prochain congrès sera une occasion de la reconfirmer et de lui donner ainsi corps, au vu de notre participation au gouvernement qui nous permet actuellement d’appliquer une grande part de nos engagements. Nous sommes pleinement inscrits dans l’édification de l’Etat social, l’accélération de la création de richesse pour le pays, sa bonne répartition pour œuvrer à la réduction des inégalités sociales et territoriales”, indique notre source.

Elle affirme que “cette ligne est déjà très claire dans l’action gouvernementale et le sera encore plus cette année”. Et d’ajouter que le projet de loi de finances en cours de préparation, le premier budget réel de l’équipe Akhannouch, “apportera des preuves tangibles de cet engagement pour la réduction des inégalités et la bonne répartition des richesses”, faisant certainement référence aux changements que va subir le barème de taxation de l’impôt sur le revenu, à la hausse des salaires de certaines catégories professionnelles ou encore à la surtaxation des superprofits…

Participant au gouvernement en tant que troisième force politique du pays après le RNI et le PAM, l’Istiqlal garde aussi les yeux rivés sur les prochaines échéances électorales de 2026, où il tentera de refaire le coup de 2007 : arriver premier pour diriger le gouvernement. Une ambition que son secrétaire général et les leaders du parti ne cachent pas, même s’ils ne la revendiquent pas haut et fort aujourd’hui.

“L’Istiqlal a toujours eu pour objectif d’arriver premier, mais nous sommes aujourd’hui concentrés sur le travail pour assurer le maximum de chances de réussite à cette expérience gouvernementale”, se contente de nous confier notre source, estimant qu’il est trop tôt pour parler des prochaines élections.

Passage de relais de Laenser au MP : l’évènement politique de la rentrée

En attendant ce congrès ordinaire de l’Istiqlal, initialement prévu avant fin 2022 mais qui se tiendra finalement début 2023, trois partis ne participant pas à la majorité gouvernementale ont rendez-vous avec le changement.

L’Union constitutionnelle d’abord, dont le congrès se tiendra les 1er et 2 octobre à Casablanca. Ce parti de droite, dirigé par l’ancien maire de Casablanca et ancien ministre Mohamed Sajid, est dans une position assez particulière : il n’est pas vraiment dans la majorité, et n’est pas dans l’opposition non plus, jouant la carte du soutien critique au gouvernement dirigé par son allié historique, le RNI.

>> Ouverture des candidatures pour le poste de secrétaire général de l’UC

Selon une source au sein du parti, cette position ne sera pas remise en question lors du prochain congrès, car elle correspond à l’ADN du parti. L’enjeu qui reste est celui du changement de leadership. Le comité préparatoire du congrès a ouvert, le 22 septembre, les candidatures pour le poste de secrétaire général, de président du conseil national et de membre du bureau politique.

Pour l’instant, comme nous le confie notre source, l’actuel secrétaire général reste favori pour sa propre réélection, même s’il ne s’est pas encore déclaré candidat ; et aucune autre figure du parti ne semble tenir la barre pour lui succéder. En tout cas pour l’instant.

À l’UC donc, on s’attend à un congrès très ordinaire, où la stabilité sera le principal mot d’ordre.

Ce qui n’est pas le cas de l’autre parti de droite, le Mouvement populaire, qui a rendez-vous avec un véritable changement générationnel lors de son prochain congrès prévu les 25, 26 et 27 novembre.

Mohand Laenser, leader historique de ce parti de la ruralité et de l’amazighité, va enfin passer le relais si l’on en croit les différentes déclarations des dirigeants du parti. À commencer par la volonté affichée par Laenser himself, qui a déclaré à plusieurs reprises, ces derniers mois, exclure l’option de se représenter pour un quatrième mandat (hors les mandats passés sans congrès).

À 80 ans, l’homme qui dirige le MP depuis 1986 va prendre sa retraite politique, nous dit-on, et ne va pas se porter candidat à sa propre réélection, laissant la voie ouverte à de nouvelles figures du parti. Le cas échéant, on assistera à l’évènement politique de cette année 2022.

Et les deux candidats favoris ne sont autres que l’enfant terrible du parti Mohamed Ouzzine, et l’autre homme fort de l’appareil, Mohamed Moubdii. Deux harakis de la première heure, qui maîtrisent les rouages du parti, son appareil, et les us et coutumes du milieu politique. Une bataille qui s’annonce rude entre les deux hommes qui doivent être départagés dans un mois par les 3.000 congressistes du parti.

À l’heure où ces lignes sont écrites, les candidatures ne sont pas encore officielles. Mais tout porte à croire que la bataille se jouera entre ces deux membres de la direction actuelle du parti, l’option Hassad étant définitivement exclue.

>> MP : Laenser ne rempile pas, Hassad pas intéressé, Ouzzine et Moubdii favoris

Quoi de neuf, camarades ?

Ce renouveau, Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS depuis 2010, veut également l’insuffler au sein de ce vieux parti de gauche. À Médias24, il a exprimé, à deux reprises, sa volonté de passer le relais à l’occasion du congrès qui se tiendra les 11, 12 et 13 novembre à Bouznika.

“Je ne ferai pas acte de candidature, je ne me porterai pas candidat”, nous disait-il, le 13 septembre. Qui va lui succéder ? Y aura-t-il des candidats suffisamment audibles, visibles, pour emporter l’adhésion des camarades ? À quelques jours de l’ouverture officielle des candidatures, début octobre, rien n’est sûr.

Nabil Benabdellah nous confiait qu’il espérait voir émerger de nouvelles figures d’ici là pour pouvoir parvenir à un certain compromis au sein du parti, mais il semble qu’il reste irremplaçable pour l’instant. Surtout dans ce contexte où le PPS, qui se range dans l’opposition, doit s’adapter, comme il a toujours su le faire, à la nouvelle donne politique.

Et c’est cela le véritable enjeu de ce congrès, nous annonce l’actuel secrétaire général du PPS, qui affirme que ce rendez-vous ne peut se résumer à l’identité du futur leader du parti.

“La grande question, très honnêtement, ce n’est pas celle-là. Le PPS est un parti à forte identité. On est un parti qui a des origines communistes, qui veut garder son identité socialiste, qui veut rester profondément ancré dans la gauche marocaine, qui veut contribuer autant que faire se peut à l’union de la gauche, un parti qui a un projet démocratique, un projet politique, et qui a parfois rencontré des résistances et peut même prendre des coups. Il faut donc avoir une direction politique, comme nous l’avons toujours eue, qui puisse résister à tout cela, mettre en œuvre ce projet. Et cela n’est pas lié à un seul homme, mais à une force militante collective qui porte ce projet et n’accorde pas la primauté au parcours personnel, à l’opportunisme”, nous livrait il y a quelques jours Nabil Benabdellah.

>>Algérie, France, sommet arabe, gouvernement… Entretien avec Nabil Benabdellah

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