Distribution informatique : l’activité du secteur reprend doucement
La situation du secteur de la distribution informatique au Maroc s’améliore, d’après Abdelkarim Mazouzi, vice-président de la Fédération marocaine des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring (APEBI) et PDG de DBM Maroc, joint par LeBoursier.
À rappeler que le secteur souffre d’une pénurie des composants et de la perturbation du transport depuis la crise du Covid-19. Un boom des ventes de matériel informatique avait été constaté en mars 2020, du fait que les entreprises comme les particuliers se sont équipés en matériel informatique dans le cadre du télétravail et de l’enseignement à distance.
Ce boom a toutefois rapidement été freiné par la fermeture des retailers durant les premiers mois de la pandémie, et la perturbation du transport.
Il importe de souligner qu’au Maroc, le secteur de la distribution informatique compte près de 1.500 opérateurs dont la vaste majorité (70%) opère dans la distribution de matériels et logiciels. Les 30% restants interviennent dans le développement de logiciels.
Les importateurs distributeurs agréés par les constructeurs (autrement appelés grossistes) sont chargés de la distribution des produits et représentent la plupart des marques de constructeurs internationaux sur le marché marocain, d’après le prospectus publié à l’occasion de l’introduction en bourse de Disty Technologies.
Parmi les importateurs-distributeurs de produits et de solution IT ayant un agrément avec les principaux constructeurs et éditeurs, citons Disway, Disty Technologies, Burintel, Ingram Micro North Africa, Logicom Distribution, d’après la même source. A noter que Disway et Disty Technologies sont cotées à la Bourse de Casablanca.
Les difficultés du secteur sont progressivement dépassées
D’après notre interlocuteur, “le secteur continue de se structurer. Le métier de la distribution devient de plus en plus professionnel. Ce professionnalisme se traduit par une spécialisation des opérateurs sur un segment précis. On dépasse progressivement les effets de la crise du Covid et du déclenchement de la guerre en Ukraine qui ont causé un problème d’approvisionnement. Maintenant, les achats sont devenus plus réfléchis qu’auparavant.”
Les dégâts de la crise du Covid et de la situation mondiale qui demeure compliquée sont progressivement dépassés. L’activité de la distribution IT reprend des couleurs. Mais elle peut toujours mieux faire.
“Après les achats massifs d’ordinateurs et d’équipement informatique qu’on a observés au début de la pandémie, et qui ont boosté notre chiffre d’affaires ; l’activité s’est d’un coup arrêtée. Là, on sent qu’il y a une petite reprise de l’activité. Cette reprise ne concerne pas tous les produits. Il y a des produits qu’on n’arrive pas à vendre. Mais, globalement, il y a du mouvement. On est à peine à 40%-50% de notre capacité habituelle. Par exemple, les sociétés qui réalisaient un chiffre d’affaires de 100 millions de DH, arrivent à peine à faire 50 MDH”, souligne notre interlocuteur.
Le secteur n’a toujours pas retrouvé son rythme de croissance normal à cause notamment de perturbations au niveau de l’approvisionnement. Elles avaient d'ailleurs causé, il y a quelques mois, une rupture des PC portables.
“Quand on n’a pas tous les composants électroniques dont on a besoin pour notre activité, on rate des appels d’offres. L’appel d’offres porte généralement sur sept à huit produits, il suffit qu’un seul produit ne soit pas disponible pour rater cette opération. Il faut avoir des réflexions autour de ces appels d’offres qui sont lancés, parce que cela ne nous facilite pas la tâche. D’ailleurs, il y a plusieurs administrations qui commencent à nous contacter pour voir comment faire pour bien préparer les appels d’offres afin de les réussir et de ne pas perdre le budget qui y est alloué”, nous indique le vice-président de l'APEBI.
Face à ce problème d’approvisionnement, “les opérateurs bricolent et essayent d’optimiser leurs achats. Mais l’activité a besoin d’être épaulée. On a besoin de plus d’assouplissement, notamment en ce qui concerne les appels d’offres et les processus d’importation et d’homologation des produits. Il faut faciliter un peu l’approvisionnement”.
L’assouplissement des processus d’approvisionnement s’avère nécessaire afin de pouvoir répondre à la demande. Cette dernière est toujours présente, d’après notre interlocuteur qui souligne qu’elle reste un peu déséquilibrée en comparaison avec l’offre. “L’offre n’est plus forcément inférieure à la demande. Mais il y a un déséquilibre entre les deux. Ce déséquilibre est expliqué notamment par l'indisponibilité de quelques produits de dernière technologie. Du coup, on n’arrive pas à ajuster l’offre et la demande à temps.”
Le secteur garde un potentiel de développement
Afin d’accompagner la relance du secteur, les opérateurs sont appelés à faire preuve de plus de flexibilité. “Le potentiel de développement du secteur est là. Il faut maintenant continuer à se renouveler pour s’adapter au changement de l’environnement externe. Il faut alléger les charges et continuer à se restructurer. Au Maroc, le télétravail est de plus en plus encouragé. La digitalisation commence à prendre de l’ampleur. On a un ministère de l’Économie numérique. On a assisté à la création l’ADD (l'Agence marocaine pour le développement du numérique, ndlr). C’est pour dire que les choses changent et qu’il faut pouvoir accompagner ces évolutions. Il faut également aller davantage vers les opérateurs marocains pour encourager le Made in Morocco”, conclut-il.
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