Bonne évolution du Crowdfunding au Maroc à fin 2021

Le financement collaboratif ou le crowdfunding évolue bien au Maroc, malgré le fait que le cadre légal a pris beaucoup de temps à se mettre en place. C’est ce qui ressort de la 2e édition du Baromètre du financement collaboratif au Maroc, réalisé par Happy Smala, ESSEC Afrique et In-Lab Africa. Une conférence de presse a été tenue, le mercredi 27 juillet, en vue de présenter les résultats de cette enquête.
Avant de lister les grandes tendances qui se dégagent de cette étude, il importe de donner une définition du crowdfunding.
Le financement collaboratif, ou crowdfunding, signifie littéralement "financement par la foule". C'est un moyen de financement alternatif qui permet aux entreprises, aux startups, aux associations, aux initiatives de la société civile et aux coopératives de faire appel à la communauté afin de financer leurs projets en récoltant de petits montants.
De manière générale, ce type de financement se fait au travers d'une plateforme web, avec l'aide des réseaux sociaux pour faciliter la communication.
Une plateforme de financement collaboratif recrute des projets à exposer avec des objectifs définis en termes de levée de fonds. Grâce à une communication intensive, les porteurs de projets arrivent à convaincre les backers'(contributeurs) de financer les projets. Une campagne de crowdfunding a une durée limitée de 15 à 60 jours en moyenne.
A noter que ce nouveau mode de financement a fait l’objet d’une loi adoptée en février 2021. Ce n’est que plus d’une année plus tard que son premier décret d’application voit le jour. Il apporte les dispositions visant à définir le statut de l’investisseur providentiel et à fixer les conditions d’éligibilité pour en bénéficier.
Le baromètre donne un état des lieux de l’utilisation de ce mode de financement par les entreprises marocaines sur une sélection de 13 plateformes locales et internationales, entre janvier 2019 et juin 2021.
A noter que ce baromètre couvre uniquement les opérations de don. « Le cadre réglementaire ne permet pas facilement aux entreprises de mener des campagnes. Tout ce qui est Equity, une société marocaine ne peut pas recourir à un investissement sans être incorporée là-bas. Il y a des entreprises, notamment sociales, qui arrivent à lever des fonds de cette manière, mais elles optent pour des campagnes de don ou de prêt », a souligné Eric Asmar, PDG de Happy Smala, intervenant lors de cette conférence.
L'évolution du crowdfunding suit une tendance positive
Selon cette enquête, 171 projets marocains ont été financés via des plateformes de financement collaboratif entre 2019 et 2021, contre 117 projets financés entre 2010 et 2014, soit une hausse de 50%.
3,7 millions de dirhams ont été récoltés entre 2019 et 2021, contre 2,1 millions de DH entre 2010 et 2014.
Parmi ces projets, 60% sont portés par des particuliers, 27% par des associations, tandis que 10% des projets sont portés par des entreprises et 2% par des entités publiques.
« Les plateformes sur lesquelles ces campagnes de crowdfunding se sont tenues ont été à 80% internationales », précise Salaheddine Moutacharif, directeur In-Lab Africa ESSEC Afrique, intervenant lors de cette conférence de presse.
« On frôle les 4 millions de dirhams levés en fonds (pendant la période retenue, ndlr) pour tous ces projets qui ont démarré une campagne de crowdfunding. On observe une grande évolution entre la première et la deuxième étude réalisée. On est sur une tendance positive. »
« Sur la moyenne de la durée d’une campagne de financement, on est encore à 50 jours/campagne, ce qui est un peu faible par rapport à la moyenne mondiale. Cette moyenne peut très rapidement changer si on crée beaucoup plus de plateformes en ligne et si on a un vrai système de crowdfunding au Maroc », souligne-t-il.
6.100 personnes ont contribué au financement des projets recensés, avec une moyenne de ticket de 741 dirhams et une moyenne de 32% de projets financés. « Les 171 projets financés sont les 32% de projets soumis à ce canal de financement collaboratif. Sur cet indicateur, on est proche de la moyenne mondiale », précise-t-il.
Le baromètre du crowdfunding marocain livre également des précisions sur l’impact des projets financés. En l'occurrence, 40% du montant total récolté a servi à financer des projets sociaux, 22% à lancer des activités économiques et 10% à soutenir des projets éducatifs.
Parmi les tendances relevées, il a été constaté que l’importance du montant demandé conditionne sa récolte. « Plus le montant demandé sur ces campagnes est élevé, moins le projet a de chance d'obtenir du financement », a-t-il indiqué.
Voici un récapitulatif de l’évolution du financement collaboratif au Maroc de 2014 à aujourd’hui :
> 2014. Les débuts
Happy Smala lance la première plateforme de crowdfunding de type don avec contreparties pour les projets sociaux et culturels au Maroc, suivie de la publication du Baromètre du crowdfunding au Maroc.
> 2015. Démarrage des travaux sur le projet de loi
L'ambassade des Etats-Unis réunit le groupe de travail pour proposer un projet de loi sur le crowdfunding au Maroc. La même année, la plateforme de don pour les associations, Cotizi.ma, voit le jour.
> 2017. Prévente pour les projets innovants
Happy Smala et le Centre marocain pour l’innovation et l’entrepreneuriat social (MCISE) lancent la plateforme de prévente, Wuluj, pour les projets innovants et à fort impact dans la région MENA.
> 2018. Premier pas vers l’établissement de la loi
Le ministère de l’Economie et des finances dépose le projet de loi au Secrétariat général du gouvernement. Cette année connaît également le lancement de Ciwa, la plateforme de Dar’t en ligne.
> 2019. Proposition de la loi au Parlement
En septembre 2019, le projet de loi de crowdfunding est à l’ordre du jour du Conseil de gouvernement. La plateforme de mise en relation avec les investisseurs, Flowingo, est inaugurée.
> 2020. Premier vote à l’unanimité
En janvier 2020, la Chambre des représentants du Maroc vote à l’unanimité pour l’adoption de la loi de crowdfunding. Une nouvelle plateforme de don DealKhir.ma s’ajoute à l’écosystème.
> 2021. Publication au Bulletin officiel
En mars 2021, la loi 15.18 pour le financement collaboratif est publiée au Bulletin officiel. Les régulateurs démarrent ainsi les travaux sur les décrets d’application.
> 2022. Publication des décrets d’application
En juin 2022, les régulateurs partagent les premières versions des décrets d’application. A la fin du même mois, Happy Smala et ESSEC Afrique publient le Baromètre du crowdfunding 2019-2021.
Voici la retransmission Live de ce point de presse par Médias24 :
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