L'augmentation des droits d'importation des luminaires LED de l'éclairage public à l'étude
La commission consultative des importations aura à faire un choix difficile entre protéger la production nationale de luminaires LED pour l'éclairage public et favoriser le déploiement de l'efficacité énergétique dans les villes marocaines.
L'augmentation des droits d'importation des luminaires LED de l'éclairage public à l'étude
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Yahya Benabdellah
Le 7 juillet 2022 à 17h25
Modifié 8 juillet 2022 à 20h02La commission consultative des importations aura à faire un choix difficile entre protéger la production nationale de luminaires LED pour l'éclairage public et favoriser le déploiement de l'efficacité énergétique dans les villes marocaines.
Le ministère de l’Industrie et du commerce étudie l’augmentation des droits d’importation sur les luminaires LED de l’éclairage public, à la suite d'une demande introduite auprès de la commission consultative des importations par des industriels marocains, apprend Médias24 de sources sûres.
Dans ce cadre, la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (Fenelec) a été consultée par le ministère pour émettre un avis sur la question. L’information nous a été confirmée par Ali El Harti, président de la Fenelec, contacté par nos soins.
Depuis, une commission spéciale a été constituée par la Fenelec pour se pencher sur ce dossier. Plusieurs réunions de travail avec le ministère ont déjà eu lieu et d’autres sont à venir. La priorité pour la Fenelec, à ce stade, est de réunir les données complètes sur ce marché, pour pouvoir émettre un avis sur des bases crédibles et transparentes.
Pour la Fenelec qui réunit autant les importateurs que les producteurs, le choix n’est pas facile. « C’est un cas classique de situation où les fabricants préfèrent augmenter les droits de douane, alors que les importateurs naturellement s’y opposent », décrit Ali El Harti.
D’après lui, la Fenelec s’inscrit dans l’orientation générale du Royaume qui vise à encourager la production locale et la substitution aux importations, mais à condition que les producteurs locaux soient capables de répondre à la demande nationale en quantité et en qualité.
Par ailleurs, les importateurs, également pourvoyeurs d’emplois, permettent de réguler le marché et de veiller à protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
C’est la raison pour laquelle l’arbitrage devra se faire, selon lui, sur la base du niveau d’intégration de l’industrie locale. S’il faut donner un coup de pouce aux fabricants nationaux, il faut que la valeur ajoutée locale soit importante et qu’ils arrivent également à exporter.
« Je sais que les industriels qui ont introduit cette demande ont une bonne réputation et une bonne expérience, je pense que la valeur ajoutée sera là, mais il faudra arriver à la mesurer », conclut Ali El Harti.
Le luminaire LED chinois est deux fois moins cher
Sollicité par Médias24, un responsable de l’éclairage public dans une commune marocaine, qui est engagée dans un programme d’efficacité énergétique par le renouvellement de son parc, nous confirme que les luminaires LED d’origine chinoise sont devenus beaucoup plus compétitifs que ceux des autres concurrents.
Alors que le luminaire LED chinois coûte 900 dirhams, chez la concurrence le prix est compris entre 1.500 et 2.000 dirhams, pour un niveau de qualité quasi similaire. Il offre même une durée de vie de 25 ans, ce qui est très apprécié par les responsables des communes marocaines.
Selon notre interlocuteur, le principal producteur marocain de luminaire LED pour l’éclairage public est un opérateur basé à Casablanca, Lux Lighting. Même si ses produits sont jugés de bonne qualité, il n’arrive plus à remporter de marchés à cause de la concurrence du produit chinois.
Nous avons contacté Lux Lighting, mais notre sollicitation est restée sans réponse, jusqu’à la publication de cet article.
Lux Lighting n’est pas le seul à se sentir lésé, puisque même des marques de référence sur ce marché, comme la multinationale néerlandaise Philips, n’arrivent plus à trouver leur place dans ce marché désormais très concurrentiel.
Si cette compétition inégale n’est pas du goût des fabricants marocains, elle est très appréciée par les communes marocaines, pour qui la baisse des prix a permis d’accélérer la réalisation de leur programme d’efficacité énergétique et de renouveler ainsi un parc vétuste et très énergivore.
Les luminaires LED de l’éclairage public constituent un grand marché qui s'ouvre tant au niveau national qu'international. La plupart des communes au Maroc ou à l’étranger, encouragées par les économies d’énergies qu’ils permettent, entament ainsi un large plan de renouvellement de leur parc.
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