Maroc Telecom : le cours actuel représente un point d’entrée intéressant
Depuis le début de l’année, Maroc Telecom affiche une baisse de plus de 16% à 116,5 dirhams à l’ouverture de la séance du 6 juillet. Cette baisse interroge à plusieurs niveaux. Premièrement, dans la mesure où l’opérateur a affiché des performances globalement satisfaisantes au premier trimestre 2022, quoi qu’attendues.
Pour rappel, le groupe a affiché un chiffre d’affaires global en légère baisse de 1,6% à 8,7 MMDH sur la période. Mais la rentabilité du groupe s’était améliorée avec une timide progression de 2,5% du RNPG à 1,5 MMDH, « du fait de la croissance du résultat net des activités au Maroc comme à l’international ».
Il convient de rappeler que parallèlement, le MASI a connu une baisse de plus de 14% en YTD. Depuis le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine au mois de février, un mouvement baissier qui se poursuit toujours a gagné la cote. L’incertitude, principalement injectée par l’inflation et les perturbations logistiques qui rognent sur la profitabilité, angoisse les investisseurs. Cela pénalise les valeurs boursières, notamment Maroc Telecom. Or, le groupe y sera largement moins exposé que de nombreuses autres valeurs cotées. Alors, une telle baisse de l’opérateur est-elle justifiée ?
Un point d’entrée intéressant au cours actuel
Contacté par Médias24, un analyste de la place estime que ce niveau de retrait en bourse n’est pas causé par des justifications fondamentales. « Le marché est baissier dans son ensemble et toutes les valeurs sont entraînées dans cette dynamique, même les valeurs qui n’ont pas de potentiel de baisse. Il y a des mouvements qui sont plus vendeurs qu’acheteurs ; cela entraîne donc un retrait du marché qui est indépendant des performances ou des agrégats financiers de Maroc Telecom », explique notre source.
Source : medias24.com
Cependant, l’opérateur fait face à un environnement de plus en plus compliqué, tant sur le point de vue réglementaire que de la concurrence. L’ANRT avait en effet décidé de la baisse des terminaisons d’appels en décembre 2020. Le groupe fait également face à une concurrence plus rude.
Au T1-2022, le chiffre d’affaires de Maroc Telecom sur le marché marocain a régressé de 2,7%, partiellement affecté par la baisse des activités Mobiles (-5,1%). Cependant, cela a déjà été intégré par le marché. « Les investisseurs savent qu’il n’y a pas beaucoup de croissance à attendre du groupe. La baisse observée provient vraiment de la configuration marché dans son ensemble. Quand le marché reprendra, la valeur reprendra », explique notre analyste.
La baisse du cours a même rendu le titre Maroc Telecom intéressant pour s’y positionner. « Actuellement, la valeur traite à un peu plus de 116 dirhams. Selon nos estimations, le titre recèle un potentiel de croissance de 13% ou 14%. On peut dire que la valeur représente actuellement un point d’entrée intéressant pour les investisseurs », poursuit notre interlocuteur.
Une rentabilité en légère amélioration et des revenus en stagnation attendus cette année
Les leviers de croissance des revenus du groupe sont assez limités.
Au Maroc, Maroc Telecom est un groupe très mature, dans une industrie qui l’est tout autant. « Le chiffre d’affaires 2022 sera stable au meilleur des cas, car il y a des pertes de part de marché du fait de la plus forte concurrence », explique notre interlocuteur.
Sur le marché domestique, les marges aussi sont attendues à des niveaux similaires à l’an dernier. « Sur le marché national, l’opérateur a déjà beaucoup optimisé ses charges d’exploitation. Il y a toujours d’autres optimisations à aller chercher, mais globalement, ils sont bien avancés », poursuit-il.
Concernant les filiales Moov œuvrant dans le reste du continent africain, la dynamique est différente. Il y a encore des parts de marché à aller chercher. Pour rappel, au T1-2022, le chiffre d’affaires des filiales africaines affichait une progression de 1,8%, poussé notamment par la très bonne dynamique de la Data Mobile, en hausse de 29%.
« Dans ces filiales, il y a tout un travail pour aller gagner des parts de marché et en même temps les optimiser, car elles ne sont pas aussi matures qu’au Maroc », explique l’analyste. Par conséquent, la profitabilité de ces activités africaines augmente, ce qui tire à la hausse les revenus consolidés du groupe.
« Cela ne sera pas une hausse extraordinaire, mais cela permettra de compenser la baisse de la profitabilité des activités domestiques », conclut-il.
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