Covid. Une 4e vague moins sévère mais non négligeable

Une majorité de cas bénins n'est pas synonyme de maladie bénigne. Selon les experts joints par Médias24, il faudra attendre avant de qualifier le Covid-19 d'endémie. La vague actuelle, moins sévère que les précédentes, risque de se prolonger dans le temps en raison de l'approche de Aïd Al Adha.

Covid. Une 4e vague moins sévère mais non négligeable

Le 20 juin 2022 à 17h03

Modifié 20 juin 2022 à 19h19

Une majorité de cas bénins n'est pas synonyme de maladie bénigne. Selon les experts joints par Médias24, il faudra attendre avant de qualifier le Covid-19 d'endémie. La vague actuelle, moins sévère que les précédentes, risque de se prolonger dans le temps en raison de l'approche de Aïd Al Adha.

Bien que le nombre de cas augmente rapidement, leur sévérité n'est pas signalée puisque le nombre de cas en réanimation et le nombre de décès quotidiens ne suivent pas la même tendance haussière. Cela traduit-il la transformation de la pandémie en endémie ? Peut-on parler désormais de maladie bénigne ou est-il encore tôt pour aboutir à cette conclusion, à l'heure où le Maroc plonge sous une nouvelle vague de cas Covid ?

Il s'agit de la quatrième vague à laquelle le Royaume est confronté. Certes moins sévère, elle ne permet pas, pour l’heure, de qualifier la maladie d’endémique. Selon des experts joints par Médias24, elle n'est pas "négligeable". "La vague risque de se prolonger dans le temps, en raison de la fête de Aïd Al Adha qui approche."

"Il faudra attendre l’automne pour savoir s’il s’agit d’une maladie saisonnière"

Comme le rappelle le Dr Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination contre le Covid-19, "nous assistons à une baisse puis à une recrudescence à chaque fois qu’il y a des variants, surtout que le variant actuel est très contagieux, avec un taux de contamination similaire à celui de la varicelle".

Malgré la rapidité de transmission de ce variant, le Dr Afif souligne que "nous n’avons pas beaucoup de cas graves, puisque le taux de remplissage des lits de réanimation est de 1% au maximum et souvent moins". Néanmoins, "il faudra attendre l’automne pour savoir s’il s’agit d’une maladie saisonnière comme la grippe". "A ce moment-là, il ne faudra vacciner que les personnes vulnérables, qui seront les seules à avoir une quatrième dose."

En attendant, et comme le souligne le Pr Kamal Marhoum El Filali, chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd de Casablanca, "nous avons de plus en plus de demandes de réalisation de tests, mais aussi plus de personnes parmi le personnel soignant qui tombent malades. Cela nous rappelle les vagues précédentes, bien qu’en comparant celle-ci à la deuxième vague, à savoir la vague Delta, l’on constate qu’il y a moins de problèmes en termes de décès et en termes de nécessités d’hospitalisation".

"Il ne faut pas totalement négliger cette vague"

Cela dit, nous parlons encore de "vagues", dont le risque est de "paralyser des structures". Il n’est donc pas encore question de "maladie bénigne et endémique", même si cette vague "ressemble relativement à la précédente (Omicron)" et que ces deux dernières restent "moins sévères que la seconde (Delta)". Aujourd’hui, il s’agit de cas plus bénins même si certaines personnes présentent des tableaux cliniques sévères, que quelques patients sont en réanimation et qu’une personne est intubée. Il ne faut pas totalement négliger cette vague", explique le Pr Marhoum El Filali.

En effet, comme le rappelle le Dr Afif, "le taux de positivité était autour de 1%. Il est désormais entre 15% et 16%. Cela signifie qu’actuellement le virus circule beaucoup plus au Maroc". Sans oublier que les chiffres actuels “ne reflètent pas vraiment la réalité”, car comme l’explique le Pr El Filali, "le nombre de cas positifs est certainement plus élevé que le nombre de cas effectivement déclarés".

"Dans certains foyers, si quatre personnes tombent malades, elles ne feront passer le test PCR qu’au plus vulnérable. S’il s’avère positif, les trois autres prendront automatiquement le traitement. D’autres se contentent d’effectuer les tests rapides antigéniques, ce qui diminue le nombre de cas déclarés", poursuit-il.

Lire aussi : Hausse des cas Covid : éviter l'automédication, consulter et s'isoler (experts) 

"Nous nous attendons à ce qu’il y ait plus de cas, puisqu’en se basant sur l’expérience de la vague précédente, nous avions atteint le pic au bout d’environ un mois. Autrement dit, ça augmente très vite. On peut dire que nous arriverons bientôt au pic de cette nouvelle vague, bien qu’avec l’approche de l’Aïd, nous risquons d’observer une vague plus étalée dans le temps", explique le Pr El Filali.

"On risque de voir le nombre de cas grimper très vite"

Selon lui, les déplacements à l’occasion de Aïd Al Adha, notamment au départ des grandes villes où les cas sont concentrés vers des petites villes et villages où il n’y a quasiment pas de Covid, vont contribuer à prolonger la durée de cette quatrième vague. "Les derniers variants se transmettent beaucoup plus facilement que les premiers. On risque de voir le nombre de cas grimper très vite", ajoute-t-il.

Heureusement, une bonne partie des Marocains sont immunisés, notamment grâce à la vaccination qui a atteint une cible (pour les deux doses) de 78%. "C’est ce qui a été mis en avant lors de la table ronde organisée à Marrakech par l’Association des pédiatres de Casablanca, en collaboration avec l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE), les 17, 18 et 19 juin dernier", indique Dr Afif.

"Si on ajoute ceux qui ont fait la maladie, nous arrivons facilement à 80% de la population immunisée. C’est l’adhésion de la population, mais aussi l’immunité naturelle acquise, ainsi que le respect des mesures restrictives, qui nous ont permis de passer un bon ramadan, un bon Aïd El Fitr, ou encore d'assister à des évènements importants, notamment dans les stades. Néanmoins, nous devons faire un effort pour vacciner les plus de 60 ans et les personnes malades ; soit 2 millions de personnes vulnérables qui n’ont pas encore reçu leur troisième dose", insiste le Dr Afif, qui appelle au port du masque dans les milieux clos.

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