Sauf improbable scénario, l’équipe nationale sera en Côte d’Ivoire dans un an (23 juin) pour disputer la CAN 23 et tenter de décrocher un titre qui la fuit depuis quarante six ans et la génération Ahmed Faras. Mathématiquement, ce n’est encore pas fait. Mais le Onze national peut se qualifier sans jouer lors des deux prochaines journées.

Leader du groupe K des phases éliminatoires, qui ne compte que trois équipes à la suite de l’exclusion du Zimbabwe pour « ingérence du gouvernement », le Maroc peut être assuré de sa participation à la CAN 2023 si l’Afrique du Sud ou le Libéria ne remportent pas l’un des deux matchs qui les opposent en septembre prochain.

Accueilli par d’intenses sifflets à son entrée sur la pelouse du stade Mohammed V de Casablanca, Vahid Halilhodzic a profondément remanié son équipe de départ pour ce dernier rendez-vous avant les vacances. Sept changements ont été opérés depuis le succès contre l’Afrique du Sud (2-1), le 9 juin.

Le sélectionneur national est revenu au 4-3-3 de la dernière CAN, avec Harit en ailier droit, El Kaabi dans une position hybride, naviguant entre l’aile droite et l’axe de l’attaque, En-Neysiri en avant centre et un milieu de terrain à trois, composé de Jabrane en pointe basse, avec la paire Ounahi-Fajr en milieux relayeurs.

La première mi-temps à zéro tir cadré du Maroc a été essentiellement agitée par Amine Harit, intenable sur son aile gauche. Ses fulgurances ont été les trop rares temps forts au milieu d’une multitude de passes de sénateur, sûrement réussies à 90% mais sans jamais être dangereuses.

En dépit d’un pressing haut qui a considérablement gêné la relance du Libéria et d’une possession à plus de 65%, le Maroc n’a jamais vraiment mis en danger un adversaire qui n’a quasiment pas franchi la ligne médiane. Dans l’attitude et la volonté, les hommes de Vahid Halilhodzic se sont métamorphosés au retour du vestiaire.

A la 56’, les coéquipiers d’Achraf Hakimi ont réussi à prendre l’avantage grâce à un penalty transformé par Fayçal Fajr, obtenu après un débordement dans la surface de réparation de Amine Harit. Plus dynamique, l’équipe nationale a doublé le score une minute plus tard.

Yahya Jabrane, qui a brillé par sa sobriété, a été à l’origine de la seconde réalisation de la soirée. Après avoir récupéré un ballon qui traînait au milieu de terrain, il a trouvé un relais avec Fayçal Fajr, qui a alerté Ounahi à l’entrée de la surface de réparation.

D’une magnifique passe, l’Angevin lança En-Neysiri, dont le finish aura été parfait. Cette action aura sauvé le match de l’avant-centre marocain, qui a inscrit son second but lors des deux dernières rencontres.

Pour la première fois depuis huit rencontres et une victoire contre les Comores, le 22 janvier en phase de groupes de la CAN 22, la défense marocaine a gardé sa cage inviolée. Mais les internationaux qui ont joué ont fait un usage inégal de leur temps de jeu à cause d’un déchet technique trop élevé.

Si Ounahi, Harit et Achraf Dari ont assuré, d’autres un peu moins, à l’image de Fayçal Fajr, Yahya Attiat Allah ou Ayoub El Kaabi. De fait, l’équipe nationale n’a pas vraiment avancé, ni dans la quête d’un projet de jeu collectif en adéquation avec les qualités des joueurs qui la composent, ni dans l’intensification de la concurrence à certains postes (arrière gauche, ailier droit, milieu relayeur gauche).

Bref, le Onze national a été à la hauteur une mi-temps sur deux. Il en faudra un peu plus en septembre pour dissiper les doutes à l’approche de la Coupe du monde 22 au Qatar, prévue mi-novembre.