OPCI : 21,5 milliards de DH d’actifs sous gestion

M.Ett | Le 26/4/2022 à 15:44
Avec 21,5 MMDH d'actifs sous gestion, l'industrie des OPCI est à peine à 10% de son potentiel estimé à 200 MMDH. Un directeur général d’une société de gestion d’OPCI revient sur l’évolution récente de cet écosystème et table sur une forte expansion dans les prochaines années.

L’industrie des Organisme de Placement Collectif Immobilier (OPCI) continue d’évoluer positivement. Contacté par LeBoursier, un directeur général d’une société de gestion d’OPCI revient sur l’évolution récente de l’écosystème des OPCI au Maroc.

« L’industrie des OPCI a grandement progressé par rapport à l’année dernière. Aujourd’hui, on est à plus de 21,5 milliards de DH d’actifs sous gestion. En décembre 2020, on était à 6,94 milliards de DH. L’actif sous gestion a donc été multiplié par 3. C’est une progression très notable. Il y a très peu d’activité qui ont pu connaître cette progression surtout en période de crise liée à la pandémie ».

Notre source nous indique que les sociétés de gestion d’OPCI sont maintenant au nombre de 9. De son côté, le nombre de fonds OPCI agréés a atteint 22. « C’est une activité qui commence à atteindre une certaine maturité », commente notre interlocuteur.

A rappeler que cet écosystème a démarré officiellement en 2019. C’est AjarInvest, filiale commune de la CDG et de CIH Bank, qui a ouvert le bal de l’activité des sociétés de gestion d’OPCI au Maroc en obtenant le premier agrément de l’AMMC en 2019. Cette société de gestion détient à présent 7 fonds OPCI.

Quelques mois après son démarrage, la pandémie est survenue. Mais celle-ci n’a pas cassé l'élan de cette industrie au Maroc. Elle a même eu l'effet contraire en accélérant un peu son évolution. « Une bonne partie des foncières a souffert de la crise du Covid-19. L’activité économique a pris un sacré coup. Dans ce contexte, les opérateurs ont compris qu’il faut se défaire de leurs actifs immobiliers qui sont en fait des immobilisations financières, c’est-à-dire, de l’argent bloqué dans des murs », explique notre source.

« L’activité principale des entreprises qui ont opté pour les OPCI ne porte pas sur la détention d’actifs immobiliers. Ces entreprises ont donc compris qu’il faut allouer des ressources vers le core Business (le cœur de métier, ndlr) plutôt que vers des actifs immobiliers, en optant pour la location. C’est une meilleure utilisation des ressources financières ».

Quels sont les facteurs qui ont favorisé cette évolution ? « C’est l’intérêt manifeste que présentent les OPCI pour les institutionnels et pour les investisseurs en général», répond notre interlocuteur.

Et d’ajouter : « le régulateur a également joué un grand rôle en structurant cette industrie et en délivrant les agréments nécessaires pour son fonctionnement. Le régulateur suit de près cette activité. Cet accompagnement a favorisé la bonne évolution des OPCI ».

Quelques améliorations doivent être apportées

Certes, l’industrie des OPCI a bien progressé depuis son démarrage, mais l’écosystème n’est toujours pas complet.

« Il y a encore de la marge pour apporter des améliorations dans le secteur, notamment la mise en place d’un plan comptable adapté à cette activité. Normalement il est prêt, mais il n’est toujours pas communiqué officiellement », indique-t-il.

Notre interlocuteur estime qu’il y a un autre facteur à prendre en compte pour maintenir la bonne évolution du secteur, à savoir une disposition fiscale qui prend fin à fin 2022.

« La disposition fiscale qui porte sur l’exonération d’impôt en cas d’apport d’actif en nature en OPCI prend fin dans quelques mois. Il faut absolument que les pouvoirs publics puissent proroger cette disposition. Elle est nécessaire pour accompagner la progression de cette industrie qui n’a toujours pas atteint un palier. De plus, le Trésor public est gagnant dans cette affaire. Sur les 21 milliards de DH d’actif sous géré, il y a au moins 315 millions de DH qui sont entrés dans les caisses de l’Etat, sur 2 ans, suite aux conservations foncières qui ont été réalisées dans le cadre de cette activité».

Le potentiel d’évolution demeure énorme

L'industrie garde un potentiel énorme d’expansion, d’après notre interlocuteur qui rappelle que «  le potentiel qui a été avancé par le Ministère de l’Economie et des Finances est de 200 milliards de DH d’actifs sous géré en l’espace de 10 ans. Au bout de 2 ans d’activité, on est à 10% du potentiel anticipé. A ce rythme-là, on ne va pas mettre 10 ans pour atteindre ce potentiel. On va peut-être mettre 7 ans pour atteindre les 200 milliards de DH, vu que la progression est actuellement rapide. Elle le sera davantage si on proroge cette disposition fiscale ».

Pour l’année 2022, « en tenant compte des éléments actuels, il n’est pas exclus que l'activité soit multipliée par 1,5. On s’attend à voir de nouveaux agréments de fonds sur le marché. 22 agréments recensés aujourd’hui après 2 ans d’activité. On est à peu près à 1 OPCI par mois. On peut du coup tabler sur 10 nouveaux agréments d’ici la fin de cette année ».

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 9/10/2024 à 10:26

    Fitch maintient la note du Maroc à “BB+” avec une perspective stable

    Fitch Ratings a maintenu la note du Maroc à "BB+" avec une perspective stable, soulignant les politiques macroéconomiques solides du pays, le soutien significatif des créanciers internationaux et des réserves de liquidités robustes. Cependant, cette évaluation prend également en compte les défis persistants liés à une dette publique élevée et à la vulnérabilité de l'économie face aux conditions climatiques. Détails.
  • | Le 9/10/2024 à 9:52

    Abed Chagar monte dans le capital de Colorado

    Abed Chagar a déclaré avoir franchi, le 1er octobre 2024, indirectement à la hausse le seuil de participation de 5% dans le capital de Colorado.
  • | Le 4/10/2024 à 17:00

    Aradei Capital. Feu vert pour l'augmentation de capital de 400 MDH

    L'autorité du marché a donné son feu vert pour l'augmentation de capital réservée d'Aradei pour un montant de 400 MDH. Voici comment évoluera le tour de table de l'opérateur.
  • | Le 30/9/2024 à 11:10

    Akdital : hausse de 70% du bénéfice net au premier semestre 2024

    Le groupe Akdital a enregistré d’excellents résultats au cours du premier semestre 2024. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 1,249 milliard de DH, marquant une progression notable de 51% par rapport à la même période en 2023. Cette croissance est due à la consolidation de ses établissements historiques et à l'impact positif des nouvelles ouvertures.
  • | Le 27/9/2024 à 15:23

    Managem. Hausse de 5% du chiffre d'affaires au S1-2024, atteignant 4,4 MMDH

    Malgré les défis économiques liés à la chute du cours du cobalt, le groupe annonce une hausse de 5% de son chiffre d’affaires au premier semestre 2024, atteignant 4,4 milliards de DH, grâce à la reprise de la production d’or au Soudan et la consolidation des ventes d’argent.
  • | Le 25/9/2024 à 15:13

    Un projet de transformation de la Société Générale Maroc en gestation

    Si comme l'espère Saham, Bank Al-Maghrib donne son aval au rachat de la Société Générale Maroc, les ressources humaines devront être prêtes. C'est pourquoi, et sans préjuger de la décision de la Banque centrale, la banque prépare dès à présent les esprits au projet de transformation qui s'enclenchera nécessairement en cas d'avis positif.