Le PIB marocain réévalué à la hausse, la nouvelle base est 2014

Le HCP a procédé au changement périodique de la base de la comptabilité nationale. La nouvelle base est 2014 au lieu de 2007 précédemment. Le PIB de 2014 est ainsi réévalué de 8,2%. Hormis cette année 2014, il y a peu d'effets sur les taux de croissance qui ont été également changés.

Le PIB marocain réévalué à la hausse, la nouvelle base est 2014

Le 19 avril 2022 à 11h16

Modifié 19 avril 2022 à 11h40

Le HCP a procédé au changement périodique de la base de la comptabilité nationale. La nouvelle base est 2014 au lieu de 2007 précédemment. Le PIB de 2014 est ainsi réévalué de 8,2%. Hormis cette année 2014, il y a peu d'effets sur les taux de croissance qui ont été également changés.

Les précédentes bases de la comptabilité nationale étaient successivement 1998, 2007 et maintenant 2014. Dès 2023, le HCP lancera des enquêtes pour préparer la future base qui succèdera à 2014 et qui sera 2022.

Le principal changement est que le PIB de 2014 est réévalué à la hausse de 8,2%. Les PIB des années suivantes étant chaînés, c'est le PIB nominal ainsi que le PIB par habitant qui sont réévalués, entre 2014 et maintenant.

En 2014, le produit intérieur brut (PIB) en valeur s’élève à 1.001,5 milliards de dirhams en base 2014, au lieu de 925,4 milliards de dirhams en base 2007. Les séries des comptes seront également actualisés entre 2014 et 2019. Nous fournirons à nos lecteurs, dans les prochains jours, les références des nouvelles séries. Les nouvelles séries 2020 et 2021 ne seront disponibles qu'ultérieurement.

La configuration sectorielle du PIB change, également, avec une nette amélioration de la part du secteur tertiaire qui est passée de 51,6% à 54,8% du PIB, les activités secondaires ont affiché 25,8% du PIB au lieu de 26,5%, quant au secteur primaire, sa contribution au PIB est passée de 11,7% à 10,4%.

Ces changements sont effectués comme le veulent les pratiques et normes internationales.

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Ci-après, voici les explications du HCP:

Les comptes nationaux du Maroc sont établis selon les prescrits du Système de la Comptabilité Nationale (SCN), une norme internationale préparée et publiée sous l’égide des Nations Unies, de la Commission européenne, de l’Organisation de coopération et de développement économiques, du Fond monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale.

En se référant aux SCN, les comptes nationaux marocains présentent une description cohérente, exhaustive et pertinente du fonctionnement de l'économie. Celle-ci a, cependant, vocation à connaitre des évolutions dans le temps. Le cadre conceptuel des comptes nationaux comme les nomenclatures utilisées pour présenter les résultats doivent donc évoluer pour s'adapter aux mutations de l'économie nationale. Pour rendre compte de ces changements, des révisions des comptes nationaux marocains sont effectuées à intervalles périodiques : il s’agit des changements d’années de base de ces comptes.

En général, le changement de l’année de base des comptes nationaux est une revisite du cadre conceptuel et méthodologique des comptes nationaux qui permet d’incorporer de nouvelles sources de données, d’apporter des changements conceptuels, d'améliorer les méthodes d'évaluations et d’intégrer les nouvelles versions des normes adoptées par la communauté internationale.

C’est dans ce cadre que le Maroc a procédé à l’établissement d’une nouvelle année de base de ses comptes nationaux, en l’occurrence 2014, en se référant au SCN 2008. Cette note présente les principaux changements du passage des comptes nationaux de la base 2007 à la base 2014 et leurs impacts sur les agrégats macroéconomiques, suite au calcul des  ratios et des agrégats relatifs à l’exercice 2014 en se référant aux deux bases.

Principaux changements introduits dans la base 2014

L’utilisation de nouvelles sources d’informations :

Il s’agit principalement :

- des enquêtes sur les structures économiques des entreprises non financières (2014) ;

- de l’enquête nationale sur le secteur informel (ENSI 2013/2014) ;

- de l’enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages (2014) ;

- de l’enquête sur les investissements des Administrations Publiques (2014) ;

- de différentes sources de données administratives (Balance des paiements en 6ème édition, statistiques des finances publiques, statistiques douanières).

L’adoption d’une nouvelle classification des activités et des produits

Les nomenclatures des activités et de produits permettent de décrire les activités des différents agents économiques, leurs produits et leurs échanges. Elles servent, principalement, à faciliter l'organisation de l'information économique contenue dans les comptes nationaux.

Pour prendre en compte les mutations intervenues dans la structure de l’économie ainsi que la révision des nomenclatures internationales, de nouvelles nomenclatures des activités économiques et des produits, ont été mises en place dans la base 2014 des comptes nationaux marocains.

L’utilisation de la balance des paiements selon la sixième édition (MBP6)

Le passage à la nouvelle base 2014 a été accompagné de l’alignement du compte du reste du monde aux statistiques de la balance des paiements établies selon la 6éme édition, étant donné que la nouvelle nomenclature des produits le permet.

Agrégats et tableaux de synthèse des comptes de la base 2014

La série des comptes en base 2014, allant de 2014 à 2019 présente l’ensemble des comptes et tableaux produits dans cette base et qui portent principalement sur :

  • Les équilibres ressources emplois par produits en valeur et en volume ;
  • Les comptes des branches en valeur et en volume : il s’agit des comptes de production et d’exploitation par branches d’activité économique ;
  • La séquence des comptes des secteurs institutionnels ;
  • Les Tableaux des Ressources et des Emplois (TRE) en valeur et en volume ;
  • Les Tableaux des Comptes Economiques Intégrés (TCEI) ;
  • Les Tableaux des Opérations Financières (TOF) ;
  • Matrice FBCF (2014)
  • Les Matrices de Comptabilités Sociales (MCS) ;
  • Les matrices de l’emploi.

L’impact du passage à la base 2014 sur les agrégats économiques

Le PIB est revu à la hausse de 8,2%

En 2014, le produit intérieur brut (PIB) en valeur s’élève à 1 001,5 milliards de dirhams en base 2014, au lieu de 925,4 milliards de dirhams en base 2007. Il est donc revu à la hausse de 76,1 milliards de dirhams, soit 8,2% par rapport à la base précédente. Cette révision, est le résultat de la hausse de la valeur ajoutée de l’ensemble des branches d’activités de 79,8 Milliards de dirhams (9,6% par rapport à l’ancienne base et la révision à la baisse des impôts sur les produits de 3,8 milliards de dirhams (-4% par rapport à la base 2007).

Par secteur d’activité, la valeur ajoutée du secteur primaire (agriculture et pêche) a été de 103,7 milliards de DH en base 2014 au lieu de 107,9 milliards de DH dans la base 2007, soit une revue à la baisse de 3,9%.

Par ailleurs, la valeur ajoutée du secteur secondaire (Industries extractives et de transformation, BTP et production et distribution de l’eau et de l’électricité) a atteint 258,5 milliards de DH au lieu de 245,1 milliards de DH en base 2007, soit une révision de +5,5% ;

En outre, la valeur ajoutée du secteur tertiaire (services y compris le commerce) a atteint 548,3 milliards de DH au lieu de 477,7 milliards de DH enregistrant ainsi une revue à la hausse de 14,8%.

Dans ces conditions, la configuration sectorielle du PIB montre une nette amélioration de la part du secteur tertiaire qui est passée de 51,6% à 54,8% du PIB, les activités secondaires ont  affiché  25,8% du PIB au lieu de 26,5%, quant au secteur primaire, sa contribution au PIB est passée de 11,7% à 10,4%.

  • Au niveau de la demande 

Les dépenses de consommation finale des ménages revues à la hausse de 11,2%

Les dépenses de consommation finales des ménages ont affiché une réévaluation à la hausse de 61,9 milliards de DH soit une augmentation de 11,2% par rapport à leur niveau dans la base 2007.

La réévaluation de ces dépenses provient de l’utilisation d’une nouvelle enquête intitulée « la consommation et les dépenses des ménages » qui a fourni de nouvelles informations sur la structure et les niveaux de ces dépenses.

Légère revue à la baisse de la FBCF

Le niveau de la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF) a été révisé de -5,7 milliards de DH, soit une baisse de 2,1 % par rapport au niveau enregistré dans l’ancienne base. L’analyse de la structure de la FBCF par produit montre que les services ont accusé la plus grande baisse avec (-7,3) milliards de DH (-18,5% par rapport à la base 2007), la FBCF en produits industriels a été légèrement revue à la baisse (-4,3%) alors que la FBCF en produits de construction a enregistré une révision à la hausse de 4%. Cette révision est imputée à l’exploitation des données issues des différentes sources d’informations notamment les enquêtes de structures.

Quasi stabilité du solde des échanges extérieurs de biens et de services 

Sous l’effet conjugué de la révision des exportations de -18,7 milliards de DH et des importations de -18 milliards de DH, le solde des échanges extérieurs de biens et de services de 2014 est resté pratiquement stable entre les deux bases (116,4 milliards de DH en base 2014 contre 115,7 milliards en base 2007).

La révision du niveau des exportations et des importations est due spécialement à l’utilisation de la 6ème version de la balance des paiements.

  • Au niveau de l’offre

La valeur ajoutée des sociétés non financières réévaluée à la hausse de 13,9%

La valeur ajoutée (VA) totale est rehaussée de 79,8 milliards de DH soit 9,6% de plus par rapport aux comptes de l’ancienne base 2007. Par secteur institutionnel, les entreprises non financières ont vu leur VA, par rapport à l’ancienne base, augmenter de 13,9%. Ceci est dû à l’effort fourni dans l’amélioration de l’estimation des comptes de ce secteur, à travers l’exploitation des nouvelles enquêtes de structures. Les ménages ont, pour leur part, enregistré une hausse de la VA de 26,8 milliards de DH expliquée, spécialement, par le nouveau niveau des loyers fictifs tiré de l’enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages.

Par ailleurs, les Administrations Publiques, les Sociétés Financières et les Institutions Sans But Lucratif au service des ménages (ISBLSM) ont vu leurs VA légèrement révisées à la hausse de 2,9 ,  0,4 et 0,2 MMDH successivement.

  • Au niveau des revenus

La rémunération des salariés révisée à la hausse de 14,7% 

La hausse du total des revenus distribués de 8,2% a profité spécialement à la rémunération des salariés qui a enregistré une hausse de 44,8 milliards de DH soit une réévaluation de 14,7% par rapport à l’ancienne base. Cette augmentation est captée par l’utilisation de nouvelles sources d’information, à savoir les enquêtes de structures et celle sur le secteur informel ainsi que les statistiques de la caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS).

D’autre part, l’excédent brut d’exploitation et le revenu mixte ont été révisés à la hausse de 37,2 milliards de DH (+7,2%) alors que les impôts nets reçus par les Administrations Publiques ont été revus à la baisse de près de 6 milliards de dirhams, soit une diminution de 5,7% par rapport à leur niveau dans l’ancienne base.


L’impact du passage à la base 2014 sur les principaux indicateurs de l’économie nationale

Croissance économique :

Le passage à la nouvelle base 2014 a entrainé des réévaluations contrastées à la baisse des niveaux de la croissance économique en volume sur toute la période 2015-2019, à l’exception des années 2017 et 2019 pour lesquelles le taux de croissance a été revu légèrement à la hausse de 0,9 et 0,3 point respectivement.

Au total, la croissance annuelle moyenne du PIB en volume est réévaluée légèrement à la hausse de 0,1 point de pourcentage durant la période 2015-2019, passant de 3,1% en base 2007 à 3,2% en base 2014.

Globalement, les croissances des composantes de la demande ont enregistré, entre 2014 et 2019, des révisions différenciées : la croissance des dépenses de consommation finale des ménages a été révisée de -0,5 %, celle des Administrations Publiques a été revue à la hausse de 0,4%. Par ailleurs, la croissance de la formation brute du capital fixe a été réévaluée de 2,1 % en moyenne annuelle.

Au niveau des échanges extérieurs, la croissance des importations et des exportations ont été réévaluées du même taux soit -0,8% en moyenne annuelle, ce qui n’a pas affecté la croissance du déficit commercial entre les deux bases.

Ratios macroéconomiques :

Le PIB en valeur a été réévalué de 8,1 % sur l’ensemble de la période 2014-2019. Rapporté à la population, le PIB par tête est passé de 29 656 DH en 2014 à 34 840 DH en 2019. Il s’est situé à 32 453 DH par an, en moyenne, soit une augmentation de 2436 DH par habitant par rapport à la base 2007.

L’investissement brut a consolidé sa part dans le PIB aux alentours de 31,2% en moyenne par an. Durant la période 2014-2019, les sociétés non financières ont participé, à l’effort d’investissement par 56,1%, les ménages et les Institutions Sans But Lucratif au service des ménages par 25,8% (essentiellement en matière de logement), les Administrations Publiques  par 16,7% et les sociétés financières par 1,4%.

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