Mohammed Sadiki : “Un million d’hectares de céréales sont garantis”
La sécheresse exceptionnelle vécue cette année au Maroc a causé la perte de plus de la moitié des cultures céréalières. En parallèle, les exportations ont augmenté et les dernières pluies ont amélioré la couverture végétale.
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Chady Chaabi
Le 12 avril 2022 à 13h53
Modifié 12 avril 2022 à 16h03La sécheresse exceptionnelle vécue cette année au Maroc a causé la perte de plus de la moitié des cultures céréalières. En parallèle, les exportations ont augmenté et les dernières pluies ont amélioré la couverture végétale.
"53% des cultures céréalières ont été perdues lors de cette campagne agricole à cause de la sécheresse", a regretté Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, en réponse aux questions soulevées par plusieurs groupes parlementaires sur le secteur agricole, le lundi 11 avril à la Chambre des représentants. Ce taux correspond à 1,6 million d’hectares (ha) perdus.
L’état des céréales est en effet loin d’être satisfaisant : 21% de la surface cultivée est en bon état ; 16% dans un état moyen ; 10% dans un mauvais état.
Le ministre a ajouté que plus d’un million d’hectares de la surface des céréales est garanti, soit 29% de la surface cultivée, répartie sur 726 communes rurales. Le chiffre d’affaires garanti s’élève à 1,12 milliard de dirhams (MMDH).
Il a également souligné que "depuis début avril, des aides d’une somme totale de 360 millions de dirhams (MDH) ont été octroyées à 71.275 agriculteurs, pour une superficie totale de 500.000 ha".
La superficie des cultures d’hiver et d’automne "a atteint 4,2 millions ha, dont 9% irrigués", a encore précisé Mohammed Sadiki. Sur ces terres sont cultivés 3,5 millions ha de cultures céréalières, 527.000 ha de culture fourragère et 168.000 ha de légumineuses.
Il a par ailleurs assuré que les cultures de légumes d’hiver (60.000 ha) et d’automne (102.000 ha) permettent de couvrir la demande nationale.
La filière sucrière repose, quant à elle, sur 39.000 ha de betterave à sucre et 10.373 ha de cannes à sucre. La production prévisionnelle est estimée à 372.000 tonnes de sucre blanc.
Le ministre de l’Agriculture a aussi mis en avant les exportations de tomate de l’ordre de 500.000 tonnes, et celles d’agrumes qui ont atteint 675.000 tonnes, dont 90% de clémentine, soit une hausse de 36% par rapport à la précédente saison agricole.
"Contrairement à ces dernières années où les quotas ont limité nos exportations vers l’Europe, les pays européens importent désormais du Maroc en grande quantité sans se soucier des quotas", a ajouté Mohammed Sadiki.
Concernant les cultures printanières, le ministre a fait savoir que la superficie des zones bours est comprise entre 272.000 ha et 300.000 ha. La surface cultivée a atteint 190.000 ha, dont 75.000 ha de maïs, 50.000 ha de pois chiche, 26.000 ha de tournesol et 5.000 ha de haricot sec.
S’agissant des terres irriguées, leur surface est estimée à 80.000 ha dont 22.000 ha cultivés.
Le ministre de l’Agriculture a assuré que les dernières pluies, qui ont atteint "une moyenne nationale de 100 mm", ont eu un effet bénéfique sur les cultures printanières. Illustration faite par l’amélioration de la couverture végétale, mais aussi de celle des cultures d’arbres fruitiers.
A la faveur de la production de pâturage et au programme d’urgence de soutien au fourrage, "le bétail a retrouvé son prix sur les marchés", a souligné le ministre de l’Agriculture. Le cheptel "est en bonne santé grâce à la campagne de vaccination menée par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires".
Mohammed Sadiki a conclu en annonçant le lancement d’une campagne nationale pour la protection des abeilles contre la varroase, afin de soutenir les apiculteurs dont les retours font état "d’un regain d’activité des abeilles dans les ruches après le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles".
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Modifié 12 avril 2022 à 16h03